Evoliz qui automatise l’expertise-comptable et Wingz, l’Uber des trajets d’aéroports, choisissent de s’installer à Lyon

Cela faisait plusieurs années que l’Aderly (l’Agence pour le développement économique de la région de Lyon) incitait Evoliz à ouvrir une antenne à Lyon. C’est fait.

Cette start-up parisienne de dix personnes créée par François Aupetit en 2010 vient de s’installer dans le 2ème arrondissement de la Capitale des Gaules. « Un bureau essentiellement commercial », explique son Pdg-fondateur, François Aupetit. Il a déjà recruté deux personnes. « Nous serons quatre à cinq d’ici la fin de l’année », ajoute ce dernier.

Pourquoi avoir choisi Lyon ? «  Lyon est historiquement une terre propice à l’écosystème de l’expertise comptable, qu’il s’agisse de Fiducial, InExtenso, voire de Cegid. Il était logique que l’on s’y installe, le pouvoir se déplaçant de plus en plus des cabinets vers leurs clients, des outils de production comptable vers les plateformes collaboratives. »

 « Automatiser les tâches comptables à faible valeur ajoutée »

 Le métier d’Evoliz est en effet d’automatiser via son portail SAAS un certain nombre d’activités comptables, mais pas sous son nom, mais en marque blanche, «  ce qui permet aux cabinets d’expertise comptable de s’approprier les bénéfices de la révolution numérique en cours plutôt que de la subir, en automatisant toutes les tâches à faible valeur ajoutée pour se concentrer sur le conseil apporté au client», précise François Aupetit.

 Et d’ajouter : « c’est pourquoi notre mot d’ordre est d’ailleurs « plus Expert, moins comptable. Les cabinets peuvent alors se concentrer sur la partie de leur métier à plus forte valeur ajouté , le conseil bien sûr, la gestion administrative de leur clients, la secrétaire ou le DAF externalisé, etc. »

 Qui sait ? Peut-être un nouveau Cegid est-il en train de naître entre Rhône-et-Saône…

Le Californien Wingz : pour l’heure, un centre de R&D à Lyon, mais après ?

La deuxième start-up à prendre récemment pied à Lyon est d’origine californienne : Wingz.

Parmi les quatre associés fondateurs, deux Lyonnais expatriés Frédéric Gomez et Jérémie Romand, aux côtés de Geoff Matthieu et de Christof Baumbach. Le choix de Lyon comme première implantation européenne s’est donc fait naturellement.

Fondée en 2011 à San Francisco Wingz propose un service de voiturage vers et depuis les aéroports.

La start-up qui a récemment levé 11 millions de dollars dans un deuxième tour de table auprès d’Expedia, Marc Benioff (de la société Salesforce) et Altimeter se développe rapidement aux Etats-Unis et a décidé de délocaliser sa recherche en Europe.

Wingz est en effet déjà déployée dans dix-huit aéroports aux Etats-Unis, comptant à ce jour 30 000 utilisateurs actifs, 500 chauffeurs actifs.

La différence par rapport à Uber, médiatiquement beaucoup plus célèbre : Uber joue sur l’instantanéité du besoin, Wingz se concentre sur la prédictibilité.

Tout est connu à l’avance : le chauffeur, le véhicule, le prix, l’heure d’arrivée. 

Le job de Wingz est ainsi d’offrir à ses utilisateurs l’expérience d’un chauffeur privé de confiance, pour moins cher qu’un taxi. En effet, l’application permet à l’utilisateur de réserver directement son chauffeur préféré, ce qui rend l’expérience très personnelle.

 Dans la Silisaône valley à Vaise

 Wingz a donc choisi Lyon pour développer un centre de R&D dédié au développement de la quasi-totalité de sa technologie back-end et front-end.

 L’équipe lyonnaise, qui s’installera en avril dans de nouveaux locaux dans le quartier de Lyon-Vaise, la Silisaône valley du 9ème arrondissement, compte d’ores et déjà huit développeurs et pourrait encore grossir en 2016, voire tripler d’ici trois ans.

« Il est de plus en plus difficile et coûteux de recruter à San Francisco, et d’autre part, la France dispose d’ingénieurs de très bon niveau.

Les fondateurs originaux étant de Lyon, et l’un d’eux y résidant toujours, nous avons décidé d’y installer notre équipe de développement », précise Jérémie Romand.

Et celui-ci de préciser : « A terme, nous envisageons de créer un pipeline entre la France et San Francisco, en nous appuyant sur des visas qui nous permettrons de faire venir à San Francisco des profils junior afin de les former pendant un an, pour ensuite les faire revenir en France. Les profils plus seniors auront aussi la possibilité de rejoindre notre équipe aux Etats-Unis pour le long terme après avoir passé un certain temps dans l’entreprise ».

Wingz attend pour l’heure que l’ubérisation des taxis devienne une réalité non conflictuelle en Europe pour y développer sur le terrain son concept. Mais pour l’heure, seule la R&D se fera à partir de Lyon. Après…