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Exit la Maison de la Danse de 3ème génération : elle devrait être remplacée par une grande salle de répétition

Son budget prévisionnel atteignait des sommets : le projet de maison de la Danse de 3ème génération qui devait sortir prochainement de terre dans le quartier de Lyon-Confluence est passé à la trappe. Trop cher en cette période d’argent public rare, a décidé Gérard Collomb.

 Gênant tout de même pour le même Gérard Collomb et son équipe qui avaient fait venir à Lyon Dominique Hervieu, une des pointures de la danse française pour succéder à Guy Darmet, en mettant notamment en avant ce projet.

 Message entendu

« Je ne me vois pas sans lieu de création, sans troupes en résidence, sinon, j’aurais l’impression d’étouffer », expliquait Dominique Hervieu, à l’occasion de la présentation de la programmation 2015/2016 de la Maison de la Danse.

 Message entendu : il devrait y bien avoir une deuxième Maison de la Danse, mais le projet est revu à la baisse : ce ne sera qu’une salle de répétition, mais une grande salle. « Elle aura un grand format scénique, mais une petite jauge : six cents places », précise Dominique Hervieu.

 Elle précise : « Elle devrait permettre des productions de grands formats : tout n’est pas perdu ! »

 Le budget de cette extension de la Maison de la Danse est pour l’heure fixé à 10 millions d’euros. « Mais j’ai bon espoir que l’on puisse obtenir une rallonge », escompte la directrice de la Maison de la Danse.

 Le lieu n’est pas encore défini. Sera -t-il contigu à l’actuelle Maison de la Danse qui ne déménagera donc plus. Sera-t-il situé ailleurs ? « Nous sommes en phase de discussion, rien n’est encore décidé », précise Dominique Hervieu.

 Un taux de fréquentation des spectacles de 90 %

 Il est vrai que pour donner naissance à cette structure supplémentaire, Dominique Hervieu ne manque pas d’arguments. Malgré la baisse des abonnements -un phénomène général à toutes les structures de spectacle vivant, en France en général et à Lyon ne particulier-, la fréquentation de la « Maison » du 8ème arrondissement a encore-un peu- augmenté l’année dernière : 1422 800 spectateurs au compteur, grâce à un taux de fréquentation moyen des spectacles de 90 %.

 Positif pour l’avenir : on note un rajeunissement du public. Désormais, un tiers des adeptes fréquentant la « Maison » a moins de trente ans.

 Un budget étale : 6,71 millions d’euros et 60 % d’auto-financement

 Grâce à la multiplication des co-productions, le nombre de spectacles pour la saison 2015/2016 restera très élevé : quarante troupes au total dont vingt nouvelles venues. Et ce, malgré un budget pratiquement étale : 6,71 millions d’euros. A noter que le mécénat monte en puissance au sein du budget 2015 : 380 000 euros. Avec 3,76 millions d’euros, les recettes propres à la Maison de la Danse atteignent 60 % du budget.

 Ce budget a aussi bénéficié d’une manne inespérée : le CICE (Crédit pour la Compétitivité et l’Emploi) qui a fait rentrer 60 000 euros dans les caisses.

 De Grupo Corpo à Bill T . Jones

 Parmi les grands moments annoncés de la saison à venir : le retour de la troupe brésilienne Grupo Corpo qui fut une des découvertes de Guy Darmet, le directeur précédent, plébiscitée par le public et que l’on n’avait pas revu sur la scène de la Maison de la Danse depuis l’arrivée aux manettes de Dominique Hervieu (du 25 septembre au 4 octobre 2015). « Ce sera Grupo Corpo moderato », précise néanmoins cette dernière.

 La troupe brésilienne emblématique sera lors de la saison prochaine accompagnée par la « Sao Paulo Dance Company » d’Edouard Lock et de Nacho Duato (du 31 mars au 3 avril 2016). Un retour en force donc de la danse contemporaine brésilienne.

 La saison à venir sera également marquée par deux autres retours : celui d’abord de Bill T. Jones qui dans le passé a beaucoup marqué le Lyon Opera Ballet. Il proposera au public une danse jubilatoire (du 18 au 21 novembre 2015).

 Enfin, on verra beaucoup d’œuvres de Maguy Marin sur la scène de la Maison de la Danse et notamment l’un de ses chefs d’œuvre : l’inoubliable « May Be », sombre et influencé par Samuel Beckett. Trente-cinq ans d’âge, mais pas une ride (du 29 février au 2 mars 2016).

Des grues de Mandchourie sur la scène

Aaprès avoir été longtemps présente à Lyon (au centre chorégraphique de Rillieux-la-Pape Maguy Marin est de retour à Lyon : elle présentera également deux œuvres plus récentes.

 Parmi les autres probables moments forts, on peut ajouter une pièce, « Asa Nisi Masa » de José Montalvo qui sera entouré sur scène d’un bestiaire magique et onirique (du 5 au 9 janvier 2016). Et un autre bestiaire, lui, tout ce qu’il a de plus vivant, à travers une co-production franco-coréenne signée Luc Petton dont la création « Light Bird » permettra d’admirer de vraies grues de Mandchourie danser sur scène aux côté des artistes. Cinq interprètes et quatre grues pour un spectacle qui devrait détonner (les 28 et 29 janvier).