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Fraude à la Sécu : la pharmacienne lyonnaise détourne plus de 2 millions d’euros

La CPAM se dote d’outils de plus en plus sophistiqués pour traquer la fraude. Et ça marche ! Cette fois, c’est une pharmacienne lyonnaise qui a plongé : elle est soupçonnée d’avoir escroqué à la CPAM entre octobre 2013 et octobre 2015, plus de 2 millions d’euros. Cerise sur le gâteau, elle avait également trafiqué pour bénéficier de la CMU.

Cette pharmacienne âgée de quarante-six ans a été arrêtée mercredi à Lyon par les enquêteurs de la Sûreté départementale du Rhône.

 On la soupçonne d’avoir falsifié des ordonnances pendant deux ans et d’avoir adressé régulièrement des fausses factures à l’ Assurance maladie.

 Une pharmacie au chiffre d’affaires en croissance annuelle de…50 %

C’est la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) du Rhône qui mis au jour cette escroquerie d’ampleur, en constatant que le chiffre d’affaires de sa pharmacie, rachetée en 2012 dans la commune de Saint-Fons, réputée plutôt pauvre, connaissait un chiffre d’affaires qui caracolait de… 50 % par an.

Le mode opératoire de la pharmacienne : elle rajoutait des prescriptions sur les ordonnances transmises par courrier et inventait des demandes de remboursement en privilégiant des traitements coûteux

La CPAM pouvait constater que d’un seul coup d’un seul le nombre de séropositifs fréquentant son officine s’envolait, avec des boîtes de médicaments à 1 000 euros…

Et pour pimenter la situation, cette mère de deux enfants s’était aussi débrouillée pour être bénéficiaire de nombreuses aides sociales et notamment de la Couverture maladie universelle (CMU) : elle ne déclarait que 800 euros de revenus par mois.

Elle aurait ainsi détourné 2,2 millions d’euros entre octobre 2013 et octobre 2015, selon la police lyonnaise. Près de 1,3 million d’euros ont ainsi été saisis sur ses comptes bancaires.

Son ex-mari, a lui aussi été arrêté. Les enquêteurs le soupçonnent d’avoir bénéficié de fausses facturations pour des médicaments qui ne lui étaient pas destinés.

Si lui, a été laissé libre, son ancienne épouse a été mise en examen pour « escroquerie aggravée » et placée en détention.

« Les éléments de l’escroquerie ne sont pas établis à ce stade; il n’y a aucun enrichissement personnel », a assuré son avocat, Frédéric Lalliard.

« L’annonce du montant est faite pour impressionner, mais elle conteste les détournements. Des négligences de gestion ont pu être commises, mais pas de fraude volontaire », poursuit-il.

Il restera à l’enquête confiée à la Sûreté départementale, de prouver l’escroquerie, mais les policiers ont déjà de nombreux éléments en main. Si les faits reprochés se confirment, la pharmacienne risque gros.