Grâce à LPA&Co, le leader des parkings est aussi devenu à Lyon celui de la location mutualisée via une « appli »

Cela pourrait constituer un cas détude pour école de marketing. Comment le leader des parkings lyonnais, la SEM (Société d’Economie Mixte) Lyon Parc Auto qui gère 36 parkings dont elle a la propriété a su aussi devenir celui des parkings mutualisés, c’est-à-dire les parkings privés de bailleurs sociaux ou non, d’entreprises, loués via une application.

Comme dans beaucoup de villes de France, de nombreuses start-up se sont abattu au début sur ce filon pour proposer leurs services. Elles ne sont désormais que quatre ou cinq. Et surtout, LPA a su les contrer et retrouver donc son leadership.

 Important puisqu’à ce jour, ces parkings privés au sein desquels on se rend grâce à une application représentent déjà la capacité en volume, du troisième parking LPA de Lyon.

409 abonnés mensuels

 L’année dernière, l’application mobile LPA&Co avait 409 abonnés mensuels et plus de 600 réservations horaires ; et ce, pour un chiffre d’affaires en forte progression, de 140 000 euros.

 Cette année, c’est un chiffre d’affaires de 360 000 euros qui est escompté, soit une croissance de 257 %.

 Comment LPA a réussi à s’imposer sur ce marché neuf ?

 Louis Pelaez, le Pdg de LPA explique : « C’est vrai, elles étaient très nombreuses les start-up qui ont voulu s’attaquer à ce marché. Mais tout était fait de très loin, sans présence physique à Lyon. Et dès qu’il y avait un problème, il n’y avait plus personne, sinon un call center dans un pays lointain… »

Résultat, poursuit-il : « parfois, de vrais problèmes de sécurité. »

LPA qui a créé à son siège un incubateur de start-up a ainsi travaillé avec l’une d’entre elles pour proposer de son côté une solution fiable. « Cette application ne peut marcher qu’avec de l’humain pour résoudre les problèmes », insiste Louis Pelaez.

 LPA a ainsi démarché la plupart des bailleurs sociaux ou non, comme la SACVL, Grand Lyon Habitat ou DCB International, voire encore CDC-Habitat. La SEM détenue majoritairement par la Métropole commence aussi à s’intéresser aux parkings d’entreprise. L’un des premiers à utiliser les services de LPA&Co est le clinique Saint-Charles dans le 1er arrondissement de Lyon.

Des parkings privés sous-utilisés

Première surprise : beaucoup de parkings privés, même dans des quartiers lyonnais comme la Part-Dieu ne sont souvent utilisés qu’à hauteur de 70 % à 80 % de leurs capacités.

 « Il y a un gisement considérable », se félicite Louis Pelaez.

 Exemple le groupe Orange est en train de s’installer dans la tour Sky 56 de la Part-Dieu et alentours. Désormais du fait d’un PLU (Plan Local d’Urbanisme) restrictif, les tours ont peu de parkings.

Sur l’ensemble des salariés qui vont s’y installer, 900 ont demandé de bénéficier d’un parking. « Nous n’avions que 600 places, il nous en fallait 300 de plus, nous les avons trouvées à proximité à la Part-Dieu, en utilisant les services de LPA&Co », explique le représentant d’Orange.

 C’est tout bénéfice pour les bailleurs sociaux ou les entreprises qui rentabilisent de la sorte au mieux l’utilisation de leur parking, intérêt pécunier à la clef.

 A quels coûts justement ? A l’abonnement au mois, c’est très variable selon les secteurs urbains concernés : de 25 à…175 euros. Mais si l’on réserve à l’heure-car on n’est pas obligé de prendre un abonnement au mois-on peut utiliser ce service au coup par coup et le tarif est le même partout dans la Métropole : 1 euro l’heure, avec un minimum de 2 heures. 

 Pour 2019, LPA&Co « espère pouvoir proposer plus de 2 000 places de parking mutualisées et doubler le portefeuille à 800 abonnés », explique Adrien Jonguet, responsable du projet LPA&Co.

 En ligne de mire, les parkings d’entreprises, notoirement sous-utilisés. Celles-ci vont donc faire l’objet d’un démarchage intensif…