Toute l’actualité Lyon Entreprises

Grâce à la CNR : une bouffée d’oxygène pour Sillia, le repreneur de l’unité de fabrication des panneaux photovoltaïques de Bosch à Vénissieux

Ce n’est pas un secret : le repreneur français de l’usine photovoltaïque de Bosch à Vénissieux, souffre. Il a actuellement en stock 48 000 panneaux. Les ateliers sont à l’arrêt ou presque. En lui apportant commande de 75 000 panneaux, la CNR lui redonne une bouffée d’oxygène. D’autres commandes sont annoncées.

Lorsque l’on arrive sur l’ancien site de l’Allemand Bosch à Vénissieux dans le Rhône, devenu celui de l’entreprise française de panneaux photovoltaïques Sillia, on est accueilli par des banderoles de la CFDT.

« Une grande inquiétude »

Une manière pour les 125 salariés de ce site sauvé de la fermeture d’exprimer leur « grande inquiétude ».

Il y a de quoi. Cet atelier ultra-moderne, construit par Bosch et donc repris il y a cinq mois par le Français Sillia est actuellement à l’arrêt ou presque.

Il a en stock 48 000 panneaux photovoltaïques qui attendent preneurs. Un coût supplémentaire pour l’entreprise de 7 millions d’euros, à financer.

Pour autant, aussi bien, Bruno Cassin, le Pdg de Sillia, que Michel Jouan, le directeur du site vénissian, ne perdent leur sourire. Rien de dramatique pour l’instant puisque dans la clause de reprise, l’Allemand Bosch s’engageait à assurer la soudure financière en apportant une subvention d’équilibre pendant trois ans.

« C’est vrai, mais ce ne doit pas être un puits sans fonds », précise le directeur de Sillia-Vénissieux. Le deal avec Bosch impose en effet des limites à cette aide financière.

C’est la raison pour laquelle, le 4 novembre dernier, la signature d’un gros contrat avec la CNR (Compagnie Nationale du Rhône) a fait l’objet d’une manifestation particulière à laquelle élus et journalistes étaient conviés.

Il s’agissait de faire taire les rumeurs et de montrer que le site avait de l’avenir.

C’est Elisabeth Ayrault, la Présidente de la CNR qui avait fait le déplacement pour signer ce contrat.

Un total de 75 000 modules polycristallins

Il est vrai qu’il est d’ampleur : il apporte une véritable bouffée d’oxygène à Sillia et à l’unité de fabrication de Vénissieux puisqu’il porte sur 75 000 panneaux photovoltaïques, soit près 10 % de la charge de travail annuelle.

Ces modules polycristallins sont destinés aux quatres nouveaux parcs photovoltaïques que la « Compagnie » prévoit d’installer, en Rhône-Alpes, mais aussi en région PACA et en Languedoc-Roussillon (*).

Un investissement lourd, complété par une somme de 882 000 euros investie en Recherche&Développement sur ces projets de parcs, « afin de développer des solutions d’intégration de l’énergie solaire au réseau par le gestion intelligente et le stockage », explique la présidente de la CNR.

Une fois construites ces quatre nouvelles centrales solaires, la CNR disposera d’un total de quinze centrales photovoltaïques, auxquels s’ajoutent par ailleurs trente-et-un parcs éoliens.

Actuellement en chômage technique, les salariés de Sillia Vénissieux vont pouvoir reprendre le travail le 2 décembre, après plus d’un mois et demi de chômage technique, pour d’abord répondre à la commande d’un installateur français, « Langa Solutions ».

Pour le directeur de l’usine de Vénissieux, le premier semestre 2015 devrait être encore un peu difficile à passer, mais, assure-t-il «  Les projets arrivent. Nous devrions retrouver à partir du 1er semestre une meilleur charge de travail , et plus encore, à partir du second semestre 2015. Notre problème, c’est vrai, est le lissage de la charge de la chaîne de fabrication.»

 Des mesures anti-dumping qui paraissent efficaces

Après celui de la CNR, d’autres contrats s’annoncent pour Sillia. Après un coup d’arrêt, le marché du photovoltaïque est en train de reprendre en France.

 Les mesures anti-dumping mises en place pour trois ans à l’échelon européen pour faire face à la déferlante chinoise en matière de panneaux photovoltaïques a été efficace. « Nous produisons pratiquement au même prix que les panneaux chinois », assure le directeur.

Outre une bonne action en faveur de l’emploi, la CNR ne sacrifie donc pas ses marges. « Nous entendons soutenir et favoriser l’industrie française : cela fait partie intégrante de notre stratégie », assure la présidente de la CNR. Un exemple qu’il faudra que d’autres entreprises suivent.

Sinon, nous serions obligés de tirer un trait sur notre industrie de panneaux photovoltaïques fortement représentée dans la région par Photowatt à Bourgoin et Sillia à Vénissieux.

(*) Ces centrales photovoltaïques vont être respectivement installées à Saint-Restitut dans la Drôme ; à Beaucaire dans le Gard ; à Aspres-sur-Büech dans les Hautes-Alpes et à Curbans dans les Alpes-de-Haute-Provence : les chantiers vont être lancés dès la fin de cette année : 50 emplois seront à terme générés sur ces quatre sites.