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Grande opération d’urbanisme à Villeurbanne : les « Gratte-ciels » puissance2

Villeurbanne entre dans la ronde des grandes opérations d’urbanisme de la Métropole. Les « Gratte Ciels » datant de 1934 vont avoir dans leur prolongement, une version 21ème siècle : 900 nouveaux logements, 27 000 m2 de commerces et de services, une grande place publique. C’est parti pour dix ans de travaux et 150 millions d’euros d’investissements…

A quelque 10 000 âmes près, Villeurbanne (145 000 habitants) a presque la même population que Grenoble, mais est loin de bénéficier d’un centre-ville aussi développé et aussi dynamique.

 Une particularité qui s’explique par la proximité de Lyon et l’enserrement total dans la Métropole lyonnaise, imbriqué dans l’agglomération. Pour beaucoup, le centre-ville villeurbannais est circonscrit au quartier des gratte-ciels qui ont l’immense mérite de donner un identité à la deuxième commune du Rhône, mais c’est tout.

 Construits par l’architecte Morice Leroux, ils ont été édifiés, cas unique en Europe, toutes proportions gardées, avec la volonté affichée d’imiter les grandes villes américaines.

 Reste que Villeurbanne se trouve à l’étroit dans ses gratte-ciels. D’où l’idée qui vient d’aboutir après de nombreuses années d’études, de mener une grande opération d’urbanisme qui va en doubler la superficie, donnant au centre de Villeurbanne l’extension que la ville mérite.

 Neuf cents logements, vingt-sept mille mètres carrés de commerces

 Après la Confluence, ce sera la deuxième plus grande opération d’urbanisme engagée dans la Métropole par son importance : elle vise à construire 900 nouveaux logements, ainsi que 27 000 m2 de commerces et de services.

 Pour l’heure, lorsque l’on n’est pas villeurbannais, on ne se rend pas dans cette commune pour faire du shopping comme on le fait rue de la Ré ou à la Confluence, mais cela pourrait bien changer…d’ici dix ans.

 Cette opération dont le grand ordonnateur est l’urbaniste et architecte Nicolas Michelin de l’agence ANMA à Paris et l’aménageur, la SERL, est prévue pour s’étaler sur dix bonnes années.

 Les travaux vont débuter dès la fin de cette année avec la démolition des bâtiments actuels de la ZAC de sept hectares créée dans le prolongement des Gratte-Ciels destinés à accueillir ce projet.

 Dix à douze ans de travaux

 Les deux premiers bâtiments qui sortiront de terre sera le lycée Pierre Brossolette de 12 000 m2 reconstruit et un complexe sportif polyvalent de 2 700 m2.

 Ils seront suivis de 2016 à 2018 par la création des espaces publics ; puis en 2018/2019, les 120 premiers logements seront livrés. Les immeubles suivants sortiront de terre progressivement jusqu’à ce que sonne la fin du projet, programmé selon les aléas rencontrés, en 2025 au plus tôt, ou en 2027 au plus tard.

 Il va donc falloir construire en une bonne dizaine d’années une surface totale de planchers de 111 000 m2, dont 60 000 m2 d’habitations (soit 900 logements) ; 20 000 m2 d’équipements publics ; 27 000 m2 (soit près de quart de l’ensemble), de commerces ; et enfin 4 000 m2 de bureaux.

 Les différents architectes vont être prochainement choisis et regroupés au sein d’un « atelier de travail. Pour Nicolas Michelin toute la difficulté « sera de conjuguer homogénéité et diversité ».

 Mais si l’on ne connaît pas précisément à quoi ressemblera l’architecture des Gratte-ciels bis, on connaît très précisément la philosophie qui va prévaloir à leur construction.

 « Nous n’allons pas recréer les gratte-ciels de 1930, bien sûr-explique l’urbaniste Nicolas Michelin-Nous allons réaliser des bâtiments contemporains, mais s’harmonisant avec l’existant, s’inspirant, mais sans l’imiter, de l’architecture des années 30 ».

 On conservera donc leur esprit avec sur les sept hectares du projets, des immeubles à gradins. Seule certitude pour l’instant, « On y trouvera beaucoup de terrasses plantées, beaucoup de jardins dont trois suspendus, beaucoup de verdure… »

 24 000 m2 de logements en accession libre

 Sur les 60 000 m2 de surface de plancher total prévus pour les logements, on trouvera 24 530 m2 en accession libre (soit 41 % de la superficie globale), puis 5 800 m2 en accession libre à prix maîtrisé (10 %), 12 000 m2 en accession sociale (20 %), du locatif social sur 15 000 m2 (25 %) et enfin du locatif social intermédiaire (PLS : 2 600 m2, soit 4 %).

 Côté commercial, l’objectif est de créer « un vrai parcours chaland », composé essentiellement de petits et moyens commerces tirés par une locomotive. Cette dernière sera très probablement l’actuel supermarché Monoprix installé sur la ZAC qui sera rasé avant de prendre place dans des habits neufs.

 Au total, un investissement estimé à 113 millions d’euros, près de 150, avec le lycée, dont 40 millions d’euros pour les seules acquisitions foncières…