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Gros avis de bouchons à Lyon : le tunnel de la Croix Rousse fermé pendant neuf mois

Les déplacements domicile/travail ou de loisirs risquent d’ici un mois de poser quelques problèmes à Lyon. Inauguré en 1952 par Edouard Herriot, le tunnel de la Croix-Rousse avait besoin d’un très sérieux lifting. Il se révèle si important qu’il fermera neuf mois, à partir du 5 novembre. Le Grand Lyon a pris des mesures, mais seront-elles suffisantes ?

Neuf mois, c’est le temps d’un accouchement. En l’occurrence, celui d’un tunnel de la Croix-Rousse new look avec des entrées profondément transformées. Mais cet accouchement, à n’en pas douter, se fera aux forceps.

 Telle est la durée annoncée des travaux programmés dans le tunnel de la Croix Rousse qui débuteront le 5 novembre pour se clore, si tout se passe comme prévu, le 5 août 2013.

 A la question de savoir si le Grand Lyon craint des bouchons pendant la durée de ces travaux, Jean-Luc Da Passano, chargé du dossier au Grand Lyon s’affiche relativement optimiste. « A coup sûr, il y aura un certain nombre de dysfonctionnement au début, pendant quinze jours à trois semaines, le temps que les gens prennent de nouvelles habitudes. Mais, même si ce ne sera pas facile, les choses devraient ensuite aller mieux : nous allons en tout cas mettre tout en œuvre pour qu’il en soit ainsi. »

Branle-bas de combat

 Le branle-bas de combat a en effet été décrété au Grand Lyon avec la mise en place de nombreuses mesures pour adoucir le choc annoncé.

 Les mesures prises concernent l’information qui va passer et passe déjà par tous les moyens possibles : panneaux à messages variables, infotrafic, radios locales, flyers sous les essuies-glace des voitures, etc…

 De même, pour éviter que les problèmes se surajoutent, un certain nombre d’autres travaux qui avaient été prévus dans l’agglomération au même moment et qui risquaient d’être gênants, ont été décalés dans le temps. D’autres indispensables, comme deux concernant l’électricité ou le gaz se dérouleront de nuit pour susciter le moins de gêne possible.

 En outre, sur les voies de contournement du tunnel, des feux seront modulés pour répondre à la nouvelle donne : ce sera par exemple cas rue Grenette, fort utilisée, comme déviation.

 Un système pré-étudié (CRITTER) permet ainsi de moduler les feux de 60 à 100 carrefours, instantanément.

 Puis, bien évidemment, des itinéraires de substitution seront mis en place, tandis que les parcs relais, ces parkings gratuits pour permettre aux automobilistes de ne pas pénétrer dans le centre-ville et d’utiliser les transports en commun, très souvent saturés, à l’instar de celui de Vaise, devraient pour la plupart, voir leur capacité renforcée.

 Le réseau TCL sera lui aussi reformaté afin d’accueillir l’afflux annoncé de voyageurs : ainsi par exemple, la capacité de la ligne D sera notablement renforcée : elle transporte déjà chaque jour 290 000 voyageurs ! Cette augmentation de capacité sera de l’ordre de 10 %.

 Tous les outils de covoiturage seront enfin conseillés.

 Mais tout cela sera-t-il suffisant ? Il suffit de se rappeler les épisodes très difficiles de fermeture du tunnel qui se sont déroulées à l’occasion des explosions qui ont marqué tout au long de l’année le percement du deuxième tunnel de la Croix Rousse destiné aux modes de transport doux, désormais terminé, pour craindre le thrombose routière.

Les entrées et les abords du tunnel profondément transformés

 Justement, pourquoi ne pas utiliser provisoirement ce deuxième tunnel pour faire transiter les voitures entre les deux rives de la Saône ? Jean-Luc Da Passano rétorque qu’il n’y a là qu’une voie dans chaque sens, mais surtout que cette fermeture totale du tunnel de la Croix-Rousse va permettre de remanier les abords du tunnel, ses voies d’accès. Et dans ce cas, la présence de voitures est fortement déconseillée.

Ainsi, l’avenue Birmingham au débouché côté Saône, comme le pont Schuman et les rives de Saône seront, à l’occasion de ces travaux, profondément requalifiés. Comme on peut l’observer sur ce dessin, les deux entrées du tunnel ici côté Saône, prendront une autre physionomie, beaucoup plus agréable que celle actuelle. Ce n’est pas très difficile…

 Il faut savoir que ce tunnel a été inauguré en 1952 par Edouard Herriot et n’avait jusqu’à présent fait l’objet que de mesures ponctuelles.

 Difficulté supplémentaire-les automobilistes qui l’empruntent chaque jour seront ravis de l’apprendre-les parois du tunnel contiennent de l’amiante. Lors de sa construction, le fibrociment a été utilisé comme composant structurant : or, il comprend de l’amiante mélangé avec le béton.

 La voute sera entièrement refaite : elle sera protégée par un anneau en béton, tandis que de nouveaux réseaux seront installés et que les onze issues de secours en direction du deuxième tunnel de secours et consacré aux modes doux, seront percées : il ne reste, là, plus que cinq mètres à creuser.

 Outre le désamiantage et la reprise de la voute, les travaux vont consister à remplacer les cinq usines et les dix puits de ventilation d’origine et qui tombaient régulièrement en panne. Les têtes (en l’occurrence les deux entrées) du tunnel particulièrement laides seront entièrement reconstruites. En pierres de petites dimensions provenant des carrières de Beaune en Bourgogne pour le côté Saône, en pierres de grandes dimensions et de poids imposant (jusqu’à neuf tonnes) pour le côté Rhône ; elles proviendront des carrières de Villebois dans le Buygey.

 On comprend donc qu’il faille neuf mois pour réaliser tout cet ensemble. Mais les automobilistes lyonnais devraient les trouver bien longs !

 IllustrationLes futurs abords du tunnel, côté Saône.