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Gros investissements dans le vaisseau amiral de Gerland, franchises, site marchand, bière de garde, whisky… : Ninkasi sous pression

Assis sur le triptyque « Bière, burger, musique », le groupe lyonnais entend poursuivre sa croissance à deux chiffres. Le berceau du groupe Ninkasi va faire l’objet d’un profond lifting, tandis que la vente de bières va être encore plus développée en utilisant de nouveaux canaux. De nouvelles brasseries verront le jour dans la Métropole, tandis que d’autres seront développées en franchise hors métropole lyonnaise, en Auvergne-Rhône-Alpes.

Les grands brasseurs mondiaux, en perte de vitesse sont obligés de se regrouper, pour survivre. Pendant ce temps là, les micro-brasseries s’imposent de plus en plus, en France et dans le monde. En témoigne la croissance accélérée que connaît depuis plusieurs années le brasseur et groupe de brasseries Ninkasi.

 Son chiffre d’affaires a encore crû l’année dernière de 21 %, passant de 14,2 à 17,2 millions d’euros (pour 600 000 euros de résultat net). Aucune raison de baisser de rythme sur un marché si porteur…

 Alors qu’il s’apprête à fêter l’année prochaine ses vingt ans d’existence, le groupe lyonnais peut se retourner sur un bilan flatteur. L’expansion figure bien dans l’ADN du groupe dirigé par Christophe Fargier .

 Douze restaurants, 500 000 repas…

 Lorsqu’il se retourne sur les vingt années passées depuis l’ouverture de Gerland, le premier Ninkasi capable d’accueillir…1 500 personnes, le créateur du concept peut égrener une longue liste : douze restaurants et 500 000 repas servis chaque année, 900 concerts et 110 000 spectateurs en 2015/2016, des bières honorées dans les concours de la planète. En 2016, après le trophée de meilleure bière brune du monde obtenu l’année dernière, le brasseur est reparti cette année avec sept « awards » lors du « World beer 2016 »…

 Le triptyque du groupe qui n’a pas changé depuis sa création « bière, burger, musique » reste plus que jamais d’actualité.

 Beaucoup se reposeraient sur ces lauriers. Pas le groupe Ninkasi, tant les chantiers annoncés sont nombreux.

 Un investissement de 3,8 millions d’euros à Gerland

 Le plus gros investissement, soit 3,8 millions d’euros concerne le vaisseau amiral de Gerland, berceau du concept, qui s’étant développé par strates successives devenait trop lourd à manœuvrer. Pour les financer, Christophe Fargier a cédé en « lease back » la propriété de l’établissement à un pool bancaire.

 Employant 46 équivalents temps plein, il va être totalement reconfiguré avec la destruction de la Beergarden et l’aménagement de l’ancienne fabrique à bières désormais transférée à Tarare (Rhône).

 Un bar de vingt-trois mètres de long

 Il va être aussi surélevé, doté d’un nouveau bar de…23 mètres de long, tandis que sa plus grande salle (le Kafé) sera agrandie, l’ensemble étant doté d’une nouvelle façade avec un parvis et une entrée unique pour l’établissement via le square contigu. Sa capacité déjà importante pourra passer à 1 850 personnes, terrasses comprises.

 D’ailleurs pendant le plus gros des travaux qui se dérouleront de mai à septembre 2017, seules les terrasses pourront être ouvertes.

 Mais tel n’est pas le seul chantier lancé par Christophe Grangier et son équipe. La fabrication de bières qui représente un tiers du chiffre d’affaires va encore monter en puissance. La distribution en grande surface va continuer à être développée, tandis qu’un site marchand sera créé « afin de vendre par correspondance la bière, non seulement en France, en Europe, mais aussi dans le monde entier », explique Christophe Fargier.

 Bière de garde et whisky

 Cette démarche va être facilitée par la dernière nouveauté que lance Ninkasi sur le marché : une bière de garde qui termine sa fermentation dans des fûts usagés de vin.

 Enfin, 2018 verra l’arrivée du whisky Ninkasi en voie d’élaboration à Tarare, en partenariat avec un viticulteur de Condrieu, Louis Chèze qui fournit ses fûts de viognier, le cépage du Condrieu, pour le vieillissement.

 « Ce sera un whisky haut de gamme vendu aux alentours de 60 euros », décrit Christophe Fargier.

 Pour lui, il existe un véritable marché en France pour le whisky qui connaît actuellement le même phénomène que la bière ces dernières années avec le développement de micro-distillateurs. Ils sont 57 en France et viennent de se regrouper en association. La demande est très forte et le marché (en provenance essentiellement de Grande-Bretagne et du Japon) peine à l’approvisionner…

Prochaine brasserie : au Carré de Soie, à Vaulx-en-Velin

Enfin, le groupe compte bien continuer à ouvrir de nouvelles brasseries en propre dans la Métropole lyonnaise. La prochaine, en octobre 2017 ouvrira au Carré de Soie, à Vaulx-en-Velin. En projet : la Part-Dieu, Vaise, Confluences.

Hors Métropole, le développement dans la région passera par des franchises, à l’instar de celle qui a ouvert cette année à Saint-Romain-en-Gal, près de Vienne.

 Un responsable commercial va être embauché pour accélérer le mouvement. Chez Ninkasi, la fermentation est permanente…