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Guy Rodoz (chaussures Pellet, Bill Tornade et Hexagone) met ses pas dans ceux de JB Martin

Suite et  fin ? En 1984, Guy Rodoz rachetait à la barre du tribunal de commerce de Vienne en Isère, les chaussures Pellet, en redressement judiciaire. Vingt-huit ans plus tard, le même Guy Rodoz vient de céder 100 % du capital de cette entreprise à un autre chausseur familial français : JB Martin, dix fois plus gros qu’elle et dirigée par Claude-Eric Paquin. Faisant l’objet d’une clause de confidentialité, le prix de cession n’a pas été divulgué.

Basée à Fougères en Bretagne, JB Martin pèse 50 millions d’euros de chiffres d’affaires, avec trois cents salariés contre 4,7 millions d’euros et dix-huit personnes pour la société Rodoz qui a développé trois marques principales dédiées à l’homme : celle d’origine, Pellet, puis, Hexagone, et enfin, Bill Tornade, rachetée il y a un an et demi.

 Comme la très grande majorité des chausseurs hexagonaux, Pellet, devenu ensuite Rodoz a vu ses effectifs maigrir considérablement, passant de 131 personnes en 2006 à 18 aujourd’hui. Entretemps, la production qui s’opérait à Pont-Evêque près de Vienne a dû être localisée, notamment au Portugal, provoquant comme chez tous les chausseurs hexagonaux, une forte hémorragie d’emplois.

 Agé de 62 ans, Guy Rodoz restera au sein de l’entreprise : « J’ai signé un contrat d’accompagnement de dix-huit mois, jusqu’à fin 2013. Il pourrait même être prolongé », se félicite-t-il. « Je suis ravi de continuer mon activité avec des gens dont j’apprécie la façon de travailler ».

 Cette cession aura néanmoins des conséquences sur l’emploi. La société Rodoz emploie actuellement dix-huit personnes dans l’administration, le magasin d’usine, la logistique et la distribution (commerciaux).

 Si le magasin d’usine et le bureau de style resteront à Pont-Evêque, près de Vienne, dès la fin de l’année 2012, l’administration, la logistique et la distribution partiront en Bretagne. « Nous ne serons alors plus que dix, mais comme nous avons su le faire dans le passé, ces suppressions d’emplois seront gérées au mieux des intérêts de chacun », assure Guy Rodoz qui ajoute : « Les commerciaux, notamment changeront de carte. »

 Le repreneur des chaussures Pellet en 1984 estime que les synergies importantes qui seront mises en œuvre permettront le développement des marques iséroises : « Pellet, Bill Tornade et Hexagone sont essentiellement distribués chez les détaillants indépendants. Par sa taille, JB Martin va nous apporter d’autres canaux de distribution, en l’occurrence, onze magasins d’usines, douze boutiques en propre, ainsi que quarante corners, notamment aux Galeries Lafayette et au Printemps. »

 Rodoz qui a produit l’année dernière 85 000 paires de chaussures masculines devrait ainsi voir ses ventes croître et prospérer : « Notre volume d’activité devrait augmenter, en France, mais aussi à l’export car nous étions trop petits pour aller à l’international », reconnaît Guy Rodoz.

 Il précise : « Cela fait trois ans que nous préparons cette cession. Je n’ai pas d’enfant susceptible de reprendre l’entreprise. Il fallait assurer sa pérennité. Je suis ravi que ce soit par le fait d’une société française et familiale comme nous que je connais depuis longtemps. Elle possède la taille idéale pour poursuivre le développement des marques. »

 Photo-Les marques Pellet, Bill Tornade et Hexagone de la société iséroise Rodoz appartiennent désormais à JB Martin, une société dix fois plus importante qu’elle et basée à Fougères en Bretagne.