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Hausse de 70 % des sièges proposés, cinq nouvelles destinations : Transavia veut se glisser à St Ex dans le sillage d’Easy Jet

On le sait les compagnies low cost sont d’abord britanniques. Transavia, la filiale à bas coût d’Air France, entend désormais rattraper le terrain perdu. Deuxième low cost à Saint Exupéry derrière Easy Jet, elle s’affiche plus agressive que cette dernière en augmentant cette année son offre de sièges de 70 %

Easy Jet, Ryanair, sont les deux principales compagnies qui ont inventé le transport aérien low cost. Elles ont tissé leur toile, fragilisant les grandes compagnies historiques.

 Air France qui a été à deux doigts du crash économique entend, après conflits multiples et remises en cause successives retrouver son leadership.

 La compagnie qui gagne à nouveau de l’argent, ce qui ne lui était pas arrivé depuis longtemps, redevient agressive.

 Trois avions sur le tarmac lyonnais

 Cela transparaît au moins au niveau d’une de ses filiales, Transavia. Elle ne possédait que quelques avions en 2007 à son lancement, elle en dispose de vingt-six aujourd’hui.

 Elle en avait basé deux à Lyon, un troisième arrive : un Boeing 737/800 de 190 places comme tous les autres. Pour minorer au maximum ses coûts, comme toutes les low cost, Transavia a adopté un modèle unique d’avion.

 « Nous étions considérés comme une compagnie plage et soleil, abonnée aux destinations méditerranéennes. Nous avons décidé de devenir européen et nous nous intéressons de plus en plus à la clientèle affaires » explique Nathalie Stubler, la toute nouvelle pédégère de Transavia : elle a pris ses fonctions en janvier dernier.

 C’est à Lyon, l’une des trois bases de Transavia avec Orly et Nantes que cette politique agressive sera la plus visible.

 Une croissance de 70 % du nombre de sièges

 Après une hausse du nombre de passagers de 30 % l’année dernière, Nathalie Stubler monte le curseur encore plus haut : « Nous allons cette année augmenter notre offre de sièges de 70 % », annonce-t-elle.

Cela passe donc par l’arrivée d’un troisième avion basé sur le tarmac lyonnais, vingt fréquences supplémentaires sur les lignes existantes et le lancement de cinq nouvelles routes dans le cadre du programme été : Lisbonne (six fréquences par semaine), Faro, toujours au Portugal, (2 fréquences par semaine), Valence en Espagne (2 fréquences par semaine), Agadir (2 fréquences par semaine) ; et enfin l’île de Rhodes en Grèce (1 fréquence par semaine, le dimanche).

 500 000 passagers visés cette année

 Objectif visé cette année : près de 500 000 passagers au départ et à l’arrivée à Lyon.

 Comment compte faire Transavia pour transformer ses 70 % de sièges supplémentaires en sièges effectivement occupés ?

 Cela ne peut passer que par une différenciation avec l’offre d’Easy Jet et des autres compagnies low cost. Une différenciation qui soit intégrée par les passagers.

 La nouvelle pédégère de Transavia met d’abord en avant « la qualité du service à bord unanimement reconnu, c’est notre marque de fabrique, d’autant plus crédible que nous appartenons au groupe Air France. »

 Autre élément de différenciation qui joue toujours sur l’appartenance au groupe : « en cas de difficultés pour le passager, nous sommes là pour régler les problèmes et cela, nous le faisons très vite. Enfin, nos passagers qui volent sur Air France peuvent utiliser leurs miles pour voyager sur Transavia ».

 Objectif : 15 % de passagers affaires

 Troisième volet de cette stratégie : comme Easy Jet, Transavia veut jouer la carte des passagers affaires. « Pour l’instant, seuls 10 % de nos passagers déclarent voyager pour le business. Notre objectif est de monter à 15 % dès cette année », lance Nathalie Stubler.

 Une offre tarifaire spécifique leur est ainsi proposée : elle offre « une flexibilité du billet jusqu’au jour du départ, la possibilité de prendre deux bagages en cabine, ainsi qu’une priorité à l’embarquement. »

 Transavia a incontestablement un important potentiel de croissance. La compagnie low cost ne réalise pour l’heure que 9 % de son trafic national au départ de Lyon, alors que pour la plupart des autres compagnies aériennes, la part lyonnaise vis-à-vis de leur trafic national est de 13/14 %.

 Alors, le véritable envol cette année pour Transavia ? Il lui faudra en tout cas plus que 70 % de croissance pour rattraper le n°1 des low cost à St Ex  : Easy Jet prévoit cette année, 2,4 millions de passagers (+ 25 %) à Lyon, soit a minima quatre fois plus que Transavia…