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Hôtellerie-restauration : chute de 8,5 % de chiffre d’affaires, selon l’UPA

Suite aux attentats et la suppression de la Fête des Lumières, le chiffre d’affaires de l’hôtellerie-restauration a plongé au 4ème trimestre 2015 en Auvergne-Rhône-Alpes. Même déconvenue pour les TPE du BTP ou des services. Les artisans continuent à avoir le moral dans les chaussettes, mais espèrent dans le nouveau président de la Région, Laurent Wauquiez.

Si la situation économique s’éclaircit un petit peu si l’on en croit les derniers indicateurs de conjoncture de l’Insee Auvergne-Rhône-Alpes, les artisans ont le sentiment d’être laissés au bord du chemin de cette reprise, même molle.

 Bruno Cabut, président de l’Union Professionnelle Artisanale (UPA) qui regroupe les 175 000 TPE de moins de vingt salariés en Auvergne-Rhône-Alpes aligne en ce début d’année des chiffres pas très engageants.

 Pour lui la situation reste sombre sur le front de l’artisanat.

 Le chiffre le plus spectaculaire est constitué par la dégringolade du chiffre d’affaires des TPE de l’hôtellerie et de la restauration qui a plongé de 8,5 % au dernier trimestre 2015.

 La conséquence des attentats

 Il faut y voir la conséquence des attentats du 13 novembre et son corollaire à Lyon : l’annulation de la Fête des Lumières qui a éloigné de la capitale rhônalpine bon nombre des touristes annoncés.

 D’autres secteurs chutent : les Travaux Publics ont vu leur chiffre d’affaires reculer à nouveau de 3,5 %, le Bâtiment de 1,5 % et les services de 1 %.

 Seuls arrivent à surnager les métiers de la fabrication (+ 1,2 % de hausse) et ceux de l’alimentation (+ 0,4 %).

 Pas suffisant cependant pour Bruno Cabut pour renverser une situation globale médiocre : « Chaque jour, le secteur de l’artisanat perd en Rhône-Alpes quinze salariés, il faut le savoir », tonne le président de l’UPA.

 Les raisons sont multiples. Pêle-mêle le représentant des artisans recense la faiblesse de la consommation des Français, le poids des charges, des contraintes administratives grandissantes, etc.

 Au bilan précise-t-il, « on trouve plus de chefs d’entreprise qui font état d’une détérioration de leur trésorerie, soit 25 % que ceux constatant une amélioration, au nombre de 15 % seulement. »

 Au chapitre des raisons, on pourrait y ajouter la faiblesse de la transformation numérique dans les TPE : seule 63 % d’entre elles possèdent par exemple un site Web, l’un des pourcentages les plus faibles d’Europe.

 Face à un Etat qui semble faire la sourde oreille, les artisans de l’UPA veulent désormais se tourner vers le Conseil régional.

 Ainsi, explique Bruno Cabut, ce n’est pas un hasard si la vice-présidente chargée du Numérique à la Région, Juliette Jarry, a aussi dans ses attributions, l’économie de proximité et donc de l’artisanat.

 L’ancien président de l’UPA à la Région

 Un ancien président de l’UPA, Alain Berlioz-Curlet a d’ailleurs été élu sur la liste de Laurent Wauquiez et a pris la présidence de la commission Economie de proximité.

 Il y a également le dossier de l’apprentissage, une des compétences de la région qu’a voulu relancer François Hollande dans ces récentes « mesures d’urgence » pour l’emploi.

 « On a l’impression qu’en France on ne peut pas réformer. Nous allons nous tourner vers l’interlocuteur régional pour faire passer nos messages et tenter d’améliorer la situation actuelle », lance Bruno Cabut. En espérant des actions qui permettraient un rebond du secteur.

 Bref, l’économie de proximité veut désormais jouer la carte politique de la proximité…