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Il se retrouve face à des travaux d’Hercule : Emmanuel Imberton, premier président de la nouvelle CCI Métropolitaine

Elle a vu le jour non sans difficulté : la nouvelle CCI Métropolitaine est composée des CCI de Lyon, Saint-Etienne et de Roanne. Elle rassemble 108 000 entreprises, soit un peu plus d’un million d’emplois. Mais le plus dur est désormais devant la nouvelle équipe dirigeante…

Et maintenant les décisions difficiles ? Celles concernant les emplois des salariés des trois CCI concernées- près de 500 personnes au total- ou encore l’avenir des musées lyonnais des Tissus et des Arts Décoratifs ; ou encore celui de l’aéroport de Lyon-Saint Exupéry…

 Il a fallu un an pour mettre au jour la nouvelle CCI Métropolitaine, née aux forceps. « Les obstacles de tous ordres et pas seulement juridiques, ont été nombreux » reconnaît Emmanuel Imberton le nouveau président de cet ensemble.

 Celui-ci est formé des CCI de Lyon, de Saint-Etienne et de Roanne. Il aurait été logique que les CCI de Villefranche et de Vienne/Nord-Isère la rejoignent : elles ont préféré d’autres alliances.

 La 2ème CCI de France

 Devenant de facto deuxième CCI de France la nouvelle CCI Métropolitaine pèse au total un budget de 60 millions d’euros dont 45 % de ressources fiscales.

 Pour Emmanuel Imberton, l’ancien président de la CCI de Lyon, élu président de la nouvelle CCI Métropolitaine, c’était le seul moyen de répondre à la baisse drastique des ressources des CCI qui connaissent un recul de 38 % de leur budget en trois ans, l’Etat ayant de surcroît ponctionné 14,5 millions d’euros dans leurs fonds propres.

 Il s’agissait également de répondre à la nouvelle carte politique constituée par la Métropole lyonnaise et dans son sillage, le pôle métropolitain.

 La gouvernance de ce nouvel ensemble ? Son Parlement en quelque sorte, l’Assemblée est composée de 120 membres, des chefs d’entreprises. Ce sont eux qui ont élu le premier président, Emmanuel Imberton et le bureau qui constitue en quelque sorte son gouvernement (*).

 D’ici les prochaines élections consulaires programmées à la fin de l’année 2016, le nouveau bureau se retrouve face à des travaux d’Hercule.

 Economiser encore 3,7 millions d’euros

Il va falloir mener à bien la réorganisation qu’implique la nouvelle entité. « Je ne m’interdit rien. Nous avons trois mois devant nous pour trouver des solutions », précise Emmanuel Imberton. Des licenciements ont déjà été opérés. Il pourrait y en avoir d’autres. L’objectif est d’économiser 3,7 millions d’euros.

 Le concept : prendre au sein de chaque CCI les meilleurs services et les mutualiser.

 Il va falloir ensuite trouver de nouvelles ressources. Parmi les pistes : le développement de la formation. Un exemple parmi d’autres : la salle de la corbeille de la CCI de Lyon, très recherchée pour des manifestations de tous types à dominante économique sera désormais payante. Une structure a été mise en place pour gérer la location de locaux.

 Il va falloir également régler le problème du Musée des Tissus et des Arts Décoratifs que la CCI Métropolitaine ne veut plus financer : chaque année leur déficit s’établit à 1,7 million d’euros.

 Pas question de vendre les parts de la CCI au sein de l’aéroport de Lyon-Saint Exupéry

 Une réunion de la dernière chance se déroulera le 22 janvier à la Préfecture du Rhône. « C’est la première fois que tous les gens concernés se retrouveront autour de ce dossier : il va falloir qu’ensemble nous trouvions une solution »,

 Enfin, cerise sur le gâteau, en sus de ce calendrier chargé, il va falloir aussi gérer  la privatisation de l’aéroport de Lyon-Saint Exupéry qui sera lancée par le gouvernement dès le mois de février 2016.

 « C’est sûr, vu la valorisation de l’aéroport, si nous cédions nos 25 % du capital, cela résoudrait pour une bonne part nos problèmes financiers. Mais c’est hors de question : nous estimons que l’aéroport est un élément structurant de l’économie de Rhône-Alpes et nous voulons peser sur le cahier des charges imposé au futur actionnaire», martèle Emmanuel Imberton qui a rendez-vous prochainement avec le directeur de l’APE (Agence des Participations de l’Etat), chargé de mettre la privatisation en musique.

Présider la nouvelle CCI Métropolitaine ne sera assurément pas une sinécure !

(*) Le bureau de la nouvelle CCI Métropolitaine est composé de :

Emmanuel Imberton, président

Philippe Guérand, premier vice-président en charge de la formation et de l’enseignement supérieur

André Mounier, président de la Délégation de Saint-Etienne et vice-président en charge de l’aménagement du territoire et du développement durable

Jean-Bernard Devernois, président de la Délégation de Roanne

Philippe Valentin, président de la Délégation de Lyon et vice-président en charge de l’international, des filières et des réseaux

Nathalie Pradines, vice-présidente en charge de la CCI de demain et de l’e-CCI

Daniel Villareale, vice-président en charge de l’entrepreneuriat

François Méon, vice-président en charge de l’industrie

Jean Mougin, vice-président en charge de la nouvelle économie et de l’économie collaborative

Jacques Descours, vice-président en charge du commerce