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Illustrant une nouvelle stratégie : la bijouterie Guérin ouvre une boutique test dans le « Carré d’or » lyonnais

La bijouterie Guérin, filiale des Galeries Lafayette est essentiellement présente dans les centres commerciaux, à travers 40 magasins ou corners. Changement de stratégie : elle vient d’ouvrir un magasin dans le « Carré d’or » lyonnais, une boutique « premium » test, destinée à marquer une stratégie de montée en gamme. Il y aurait la place pour une nouvelle marque premium dans la joaillerie française estime-t-on aux Galeries Lafayette.

« Regardez, dans le domaine de la maroquinerie, la distribution se fait à 80 % par des marques. Dans la joaillerie, c’est 20 % seulement. A côté de Cartier, Mauboussin et quelques autres, très haut de gamme, il n’y a rien. Nous pensons que sur ce créneau premium, nous pouvons trouver notre place… »

 La femme qui prononce ces paroles, Ilanite Attia est la directrice générale de la bijouterie Guérin.

 Un nom qui ne vous dit sans doute pas encore grand chose. Mais ça pourrait changer.

 Dans le « Carré d’or » lyonnais, entre les Jacobins et Bellecour

 Elle prononce cette phrase dans le nouveau magasin de 80 m2 que la bijouterie, filiale des Galeries Lafayette vient d’inaugurer dans le Carré d’or lyonnais, très précisément rue Edouard Herriot entre les places des Jacobins et Bellecour. Tout à côté d’une marque autrement plus connue : Mauboussin. Un signe ?

 Rien d’étonnant si les bijouteries Guérin ne sont pas reconnues comme une marque premium.

 Ses quarante magasins ou corners-hormis une boutique rue Bonaparte à Paris- se retrouvent essentiellement dans les grands centres commerciaux.

Le créateur de ce groupe qui pèse à ce jour 50 millions d’euros de chiffre d’affaires était en effet un petit bijoutier basé dans le centre de Créteil en région parisienne.

 Or c’est dans la banlieue de Créteil que s’est ouvert en 1969 l’un des plus grands centres commerciaux français, « Créteil Soleil ». Monsieur Guérin, tel est son nom est séduit. Il se dit qu’il fallait qu’il soit aussi présent dans ce centre commercial.

 Une bijouterie à la Part-Dieu depuis des lustres

 Il fait des pieds et des mains et finit par être admis. Ainsi naît le groupe Guérin qui vend de la bijouterie de la joaillerie et des montres dans la plupart des centres commerciaux de France et de Navarre. On trouve ainsi un bijouterie Guérin à la Part-Dieu depuis de très nombreuses années.

 Le concept est différent de celui d’une bijouterie traditionnelle. Pas de sonnette pour pénétrer dans le magasin : les portes sont naturellement grandes ouvertes, l’assortiment est vaste, on y trouve des montres, ce qui draine les clients en nombre. Un nouveau concept de distribution est né.

 Il fera la fortune de son créateur, mais pas sa notoriété. Il cède son groupe en aux Galeries Lafayette.

 Présentes dans la plupart des centres commerciaux désormais, les bijouteries Guérin se retrouvent face à un dilemme : comment se développer dans un marché devenu mâture, alors que les ouvertures de nouveaux centres commerciaux deviennent rarissimes.

 La solution est toute trouvée : la montée en gamme. « Nous voulons devenir une marque premium », scande Ilanite Attia.

 Dans la boutique test lyonnaise, pas de montres : que de la joaillerie, des bijoux qui se veulent typés, marquée dans la tendance du moment, impulsée par les stylistes maisons et fabriqués dans les ateliers de joaillerie en France et dans le monde.

 Les thèmes principaux tournent autour des fleurs, des symboles trinitaires ou sont inspirés du style du quartier du Marais à Paris qui est un haut lieu de la joaillerie française, ce qui se sait peu.

 « Allier le classique avec l’air du temps »

 « Nous voulons allier le classique avec l’air du temps, avec les grandes tendances du moment. Nous voulons créer des bijoux apportant une vibration chez nos clientes », lance la directrice générale de Guérin.

 Ouverte depuis début septembre, la bijouterie lyonnaise Guérin semble recevoir un bon accueil. « Nous réalisons le même panier moyen que dans notre magasin de la rue Bonaparte à Paris », se félicite Ilanite Attia.

 Le juge de paix de ce magasin test où travaillent trois personnes et demi sera constitué par les semaines à venir, celles des fêtes de fin d’année qui, en quelques semaines, représentent 20 % du chiffre d’affaires.

 Si ce premier test s’avère concluant, il restera ensuite patiemment à édifier pas à pas la marque premium escomptée. Pas le plus facile : ça ne se décrète pas.