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Initiative d’excellence : L’Université de Lyon n’est pas en première classe, mais elle sera du voyage…

Le Pôle universitaire de Lyon-Saint-Etienne (PRES) est au pied du mur. Après s’être vu refusé le tant convoité label Idex (Initiative d’excellence) la semaine précédente, il a eu lundi 20 février droit à une session de rattrapage à Paris en présence du ministre Laurent Wauquiez. Il a été convenu que Lyon pourra recevoir le label Idex d’ici trois ans au plus tard s’il met en œuvre de profondes réformes de sa gouvernance. En attendant, il recevra les sommes qui avaient été prévues en cas de labellisation, mais pendant trois ans seulement. Elle perdureront ensuite, sous réserve de l’obtention du précieux label.

Un ouf de soulagement ! C’est ce qu’ont poussé Michel Lussault, président de l’Université de Lyon-Saint-Etienne, Jacques Samarut, président de l’ENS Lyon et Alain Mérieux lundi dernier à leur sortie du ministère à Paris.

Ils avaient rendez-vous avec Laurent Wauquiez, ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche et René Ricol, ordonnateur du grand Emprunt, en tant que commissaire général à l’investissement pour une session de rattrapage, après le refus du jury international de leur délivrer le label Idex (lire ci-dessous).

Après cet échec cuisant, la grande déception qui s’en est ensuivie et les nombreuses voix qui s’étaient alors élevées, Fançois Fillon, premier ministre, avait évoqué « des aménagements ».

Ce rendez-vous de la dernière chance avait pour but de proposer une solution qui permettait à l’Université de Lyon-Saint-Etienne et aux établissements impliqués de mettre malgré tout en œuvre leur projet.

« Ce qui nous a été reproché par le jury international n’était pas tant la qualité de notre projet qui n’était pas remis en cause, ni les objectifs de gouvernance, mais les procédures que nous mettions en œuvre pour y arriver. Il n’y croyait pas », explique Michel Lussault, le président du PRES Université de Lyon. A noter que Lyon a raté l’Idex à deux voix près : il fallait un vote favorable des deux-tiers du jury.

La gouvernance de cet ensemble rassemblant quatre Université et neuf Grandes Ecoles et Instituts sur les dix-huit que compte le PRES, est au cœur du problème. Il faut en fait que tous ces établissements fusionnent pour n’en faire réellement plus qu’un.

Michel Lussault préfére parler de « convergence, une démarche qui demande à la fois un management empreint de fermeté, mais aussi de diplomatie ».

Le deal qui a été proposé aux responsables lyonnais par Laurent Wauquiez et René Ricol est simple : leur projet sera labellisé Idex, s’ils réglaient l’épineux problème de la gouvernance d’ici trois ans.

D’ores et déjà, le ministère leur promet « des moyens financiers en plus du montant déjà gagné dans le cadre des autres actions investissements d’avenir et particulièrement des laboratoires d’excellence ». Il faut savoir que l’Université de Lyon-Saint-Etienne bénéficie déjà de douze laboratoires d’excellence (labex) dont quatre gagnés la semaine dernière par un heureux hasard. Sur les 600 millions d’euros, voire plus, espérés, le PRES va de toute façon en toucher à coup sûr près de la moitié, soit 300 millions.

Le PRES bénéficiera du reliquat escompté, soit 41 millions d’euros par an, pendant trois ans. Si le label Idex est décerné d’ici là, ce financement perdurera.

« Certes, nous ne sommes pas encore en première classe, mais nous sommes du voyage, c’est l’essentiel », estime Michel Lussault.

Un vrai soulagement donc, mais l’Université de Lyon est au pied du mur. Il va lui falloir avancer en matière de gouvernance à pas de géant, mais elle bénéficie du laps de temps nécessaire pour y arriver : trois ans. « Peut-être même avant », espère Michel Lussault. « Cet Idex est un formidable levier que nous allons actionner», assure le président du PRES. Le plus dur est désormais devant lui…

Un autre événement survenu la même semaine a conforté les promoteurs lyonnais du dossier Idex dans leur optimisme : la classement britannique QS (*) a placé Lyon au quatorzième rang des villes universitaires du monde où il fait bon être étudiant. Entre Munich et Chicago. Un bon signe ?

(*) QS Top Universities : ce classement prend en compte douze critères d’analyse répartis en cinq grandes familles: la qualité et la renommée internationale des universités, la mixité entre étudiants (rapport entre les nationaux et les étrangers), le cadre de vie (l’attractivité des diplômés auprès des employeurs français et internationaux et le niveau des frais d’inscriptions.

Photo (DL) : Michel Lussault, président du PRES/Université de Lyon-Saint-Etienne