Introductions en Bourse : 2014, en Rhône-Alpes, une année à deux chiffres ?

 Ce début d’année 2014 démarre sur un succès : celui de l’introduction en bourse d’une société rhônalpine, McPhy Energy, le 25 mars dernier.

 Cette entreprise spécialisée dans une technologie qui sera très probablement celle de la société de l’hydrogène de demain-elle a mis au point des techniques permettant de stocker ce combustible explosif sans aucun danger- a son usine basée dans la Drôme et son siège près de Grenoble.

 Elle désirait lever 32 millions d’euros pour accélérer son déploiement commercial et industriel. Or, à la grande surprise des professionnels pour une entreprise très technologique et peu médiatisée, l’opération a fait l’objet d’une demande globale de 208 millions d’euros. Cela signifie qu’il y a eu 8,6 fois plus de demandes d’actions que d’offre !

 Résultat : pour son premier jour de cotation, le titre McPhy Energy s’est envolé de plus de 20 % à la Bourse de Paris, à 10,20 euros.

 Thermador : des salariés investissent en Bourse grâce au PEA-PME

 Autre signal tout aussi intéressant dans une autre société cotée en Bourse, elle, depuis plusieurs années : Thermador, basée à Saint-Quentin-Fallavier en Isère et spécialisée dans la distribution de matériels de plomberie à destination des grossistes.

 Profitant de la création du tout nouveau PEA-PME, le nouveau produit destiné à réorienter l’épargne des Français vers le financement des PME (*), soixante-seize salariés et dirigeants de cette société ont acheté sur le marché boursier pour 1,28 millions d’euros d’actions de leur entreprise. Un joli geste de confiance à la fois dans la Bourse et dans leur société.

 2013 avait donné le « la » avec l’introduction en Bourse dans la région Rhône-Alpes de neuf sociétés : six sur les compartiments B et C d’EuroNext et trois sur le Marché Libre. En 2014, la petite musique boursière pourrait bien prendre encore plus d’ampleur.

 EuroNext, la structure qui gère la Bourse de Paris qui avait fermé, au grand dam des décideurs économiques régionaux, sa délégation régionale à Lyon en 2009, est de retour depuis la fin de l’année dernière.

 Sous une autre forme. Pour booster l’introduction en Bourse des PME, elle a créé une structure commerciale, filiale à 100 % : EnterNext, une nouvelle place de marché, uniquement dédiée aux PME de moins d’un milliard d’euros.

 Joseph Brigneaud, délégué régional d’EnterNext

 Et dans la foulée, elle a installé à Lyon un délégué régional : Joseph Brigneaud qui a pour rôle de convaincre les chefs entreprises régionaux d’effectuer leurs premiers pas en Bourse ou d’accompagner ceux qui le sont déjà dans leurs augmentations de capital. Il couvre Rhône-Alpes, mais aussi l’Auvergne et la Bourgogne, un territoire qui regroupe à l’heure actuelle 75 entreprises cotées soit sur les deux compartiments B et C d’EuroNext, soit sur celui des entreprises de croissance, Alternext qui subsistent en l’état tous les trois.

 Ce Grenoblois sorti de l’IAE de Grenoble et doté d’un Master Finances, spécialisé dans l’analyse des risques, travaillait déjà dans la région et la connaît donc bien.

 «A mon arrivée-explique-t-il-j’ai rencontré une forte attente de la part des entreprises, l’accueil a été très bon. »

 Et d’assurer : « D’ores et déjà avec le succès de la première introduction de l’année, celle McPhy Energy, tout laisse à penser que l’année sera bonne : nous avons déjà plusieurs entreprises dans les tuyaux » .

 Après les neuf introductions en Bourse qui ont marqué 2013, combien en escompte-t-il cette année ? « Notre souhait est d’en accompagner au moins autant que l’an passé  et pourquoi pas, plus encore », lance-t-il.

 Le nouveau PEA-PME, actif depuis le 1er janvier 2014 devrait doper la demande. Alors, 2014, en termes de nouveaux entrants sur la cote, une année à deux chiffres en Rhône-Alpes ?

 (*) PEA-PME : Ce nouveau produit d’épargne offre aux particuliers la possibilité d’investir dans des petites et moyennes entreprises (PME) et dans des entreprises de taille intermédiaire (ETI) tout en bénéficiant d’un avantage fiscal appréciable : si les prélèvements sociaux restent dus, les dividendes et plus-values sont exonérés d’impôt sur le revenu dès cinq ans de détention.

Chaque épargnant peut investir jusqu’à 75 000 euros sur son PEA-PME, en actions ou à travers un fonds. Un montant porté à 150 000 euros pour un couple ou des partenaires liés par un Pacs et soumis à une imposition commune. Il est, de plus, cumulable avec un PEA classique dont le plafond a été relevé de 132 000 à 150 000 euros par souscripteur.