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Jazz à Vienne, un Festival qui bénéficie d’un des meilleurs retours sur investissement de France

Evaluées par un cabinet spécialisé, les retombées économiques du Festival Jazz à Vienne, en cours actuellement, sont importantes: 17 millions d’euros. Originalité par rapport à certains de ses confrères, ce Festival affiche un des meilleurs « rendements » de France. Un euro investi d’argent public génère 15 euros de retombées. L’explication : l’importante jauge du théâtre antique…

Il existe peu de Festivals en France qui offrent une telle jauge. Officiellement, selon la commission de sécurité, le théâtre antique de Vienne peut accueillir 7 936 spectateurs. Admirez la précision !

 Mieux encore que la plus grande salle fermée de Rhône-Alpes : le Zenith de Saint-Etienne et ses 7 000 places. Ne parlons pas de la Halle Tony Garnier, à Lyon, hors concours.

 C’est cette jauge qui avec des travaux pourrait d’ailleurs augmenter à l’avenir-le théâtre antique de Vienne accueillait à l’époque romaine dix mille spectateurs-qui explique pour une part l’excellent rapport qualité/prix, si l’on ose dire, de ce Festival.

 Selon le cabinet Nova Consulting qui a effectué , de janvier à juin 2014, à la demande de la Communauté d’Agglomération du Pays Viennois (ViennAgglo), une étude approfondie sur les retombées économiques du Festival, celui-ci génère pour un euro d’argent public investi, près de 15 euros d’impact économique.

 Un « rendement » deux fois plus important que la plupart des Festivals

 Très important si l’on considère que le retour sur investissement de la plupart des Festivals en France, est de l’ordre de 4 à 6 euros pour un euro investi.

 Ce bon score s’explique : le Festival viennois s’autofinance à hauteur de 80 %, grâce à la billetterie et à la jauge du théâtre antique, celle-ci génère d’importantes ressources.

Celle-ci permet, non seulement de payer les cachets des artistes qui se succèdent sur la scène du monument gallo-romain, de financer les personnels et les infrastructures, mais également de financer grâce à cette manne, les très nombreux concerts gratuits se déroulant dans la ville pendant quinze jours.

 Il faut également y ajouter les concerts de variétés hors Festival-de dix à quinze chaque année- organisés également au théâtre antique.

 A l’arrivée, Jazz à Vienne ne bénéficie que de 912 000 euros de subventions diverses (ViennAgglo, Vienne, Département, Région et Etat).

 Ainsi, le Festival peut se targuer d’un public des plus larges, puisque les 90 000 spectateurs payants du théâtre antique sont pratiquement multipliés par deux grâce aux scènes annexes auxquelles tout un chacun peut bénéficier.

 Dix-sept millions de retombées économiques

 Au total : le festival dont le budget, géré par un EPIC (Etablissement Public à Caractère Industriel et Commercial) est de 4,8 millions d’euros provoque, selon Nova Consulting, 17 millions d’euros de retombées économiques.

 Qui bénéficie de cette manne ? D’abord les restaurateurs locaux puisque 62 % de cette somme se retrouve dans les notes de restaurants. Soixante-dix pour cent des festivaliers interrogés dans le cadre de cette enquête, disent a minima manger un sandwich, un kebab, déjeuner ou dîner.

 Un phénomène qui sera peut-être accentué cette année puisque c’est un quintet de restaurateurs dirigés par Patrick Henriroux, le chef deux étoiles de la Pyramide à Vienne qui pour la première fois cette année assure les repas des Festivaliers aux Jardins de Cybèle, le cœur du Festival.

 Chaque festivalier dépense alors en moyenne 20 euros en nourritures diverses.

 Les cafetiers sont les seconds bénéficiaires de l’arrivée des festivaliers puisque 80 % de ces derniers assurent consommer une boisson : 12 euros de consommation par festivalier, en moyenne.

 Et l’hébergement? Vingt-et-un pour cent des festivaliers bénéficient d’une manière ou d’une autre d’un hébergement à hauteur, en moyenne, de 38 euros.

 Conclusion, selon Julien Bernard qui a mené l’étude : «  Ce Festival est un réel outil de développement économique pour le territoire. Il offre encore d’ailleurs des axes de développement ».

 Vers la création d’une « Maison du Jazz »

 Parmi les pistes évoquées : le développement d’un public encore relativement peu nombreux, celui provenant de l’Hexagone ou de l’étranger (respectivement 12 % et 1 % des festivaliers ; contre 58 % provenant de la région Rhône-Alpes et 29 % de Vienne et du département de l’Isère).

 Pour Thierry Kovacs, président à la fois de ViennAgglo et de l’EPIC Jazz à Vienne : « Il faut aussi améliorer nos capacités d’accueil ». Un nouvel hôtel trois étoiles devrait d’ailleurs voir le jour l’année prochaine à Vienne.

 Autre piste évoquée : la création d’une « Maison du Jazz », un équipement quasi-inexistant en France. « C’est un chantier à mener. Il permettrait d’inscrire le Festival de manière visible à Vienne : ce serait un lieu de rencontres, de résidences et de répétitions pour les musiciens, il pourrait accueillir les archives de l’Histoire du Jazz », décrit Stéphane Kochoyan, le directeur du Festival.

 Le lieu futur de cette « Maison du Jazz » n’est pas encore défini, le projet n’est ni budgété, ni financé, mais cette étude qui pour les élus de l’agglomération conforte le rôle économique important de ce Festival, pourrait bien booster ce projet. Après, il faudra le financer et cela sera assurément moins facile que de lancer des notes bleues dans le théâtre antique.