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Jérôme Salord, le Pdg mécène lance à Lyon-Confluence la 2ème édition du « Festival de la Tour Passagère »

C’est sans doute le Festival le plus inattendu apparu ces dernières années à Lyon. Se déroulant dans un étonnant théâtre élisabéthain façon 16ème siècle, en bois, posé sur les bords de Saône à Lyon-Confluence, il fait le pari du mélange des genres : théâtre, mais aussi musique baroque et même jazz. Cinq-mille spectateurs l’année dernière pour un budget cette année de 300 000 euros.

La première année pour un Festival est toujours délicate, s’agissant d’un Festival entièrement privé, majoritairement auto-financé. Le risque de partir dans le décor n’est pas mince.

Ce cap a été franchi, pas facilement, certes, mais ce Festival quelque peu hors norme va connaître sa deuxième édition. Elle démarre à partir du 2 juin et se prolongera jusqu’au 2 juillet.

Cinq-mille festivaliers l’année dernière

Le Festival de la Tour Passagère a réuni l’année dernière 5 000 festivaliers. Encouragé par ce premier accueil, son créateur, Jérôme Salord, a décidé de récidiver et de pérenniser cette manifestation.

Jérôme Salord ? Un chef d’entreprise qui a créé la société « Santé Vet », une société en forte croissance qui a développé en France avec un grand succès l’assurance santé pour animaux domestiques. Elle est installée depuis quelques mois dans l’ancien garage Citroën de Lyon réhabilité.

Ce chef d’entreprise qui passe une partie de ses vacances à courir les spectacles chaque année à Avignon a déniché en Suisse un théâtre pour le moins original : une salle de spectacle en bois sur pilotis accueillant près de trois cents personnes. Un chapiteau qui s’inspire des théâtres en bois où l’on jouait Shakespeare au 16ème siècle. Vu son poids impressionnant, il a voyagé sur une péniche jusqu’à Lyon où il est déjà installé.

Il s’agit là pour Jérôme Salord de pur mécénat puisqu’il prend à son compte les éventuelles pertes et qu’il bénéficie de fort peu de subventions. Il s’est entouré pour ce faire de partenaires et d’une association comptant cinquante bénévoles.

A taille humaine

Et il faut bien reconnaître que l’alchimie a bien fonctionné. Ce festival à taille humaine-le théâtre ne peut accueillir que 300 personnes- permet aux spectateurs de se sentir, l’espace d’une soirée, complice des artistes. C’est un lieu où avant et après le spectacle, on peut rester et multiplier les rencontres. Pas besoin de backstage pour discuter, échanger avec ceux qui font le festival et ceux qui font le spectacle.

Comme l’année dernière, le Festival de la Tour Passagère pratiquera le métissage et le mélange des genres : les percussions orientales échangeront avec le luth et le clavecin, le baroque français se frottera à l’opéra chinois, le jazz manouche flirtera avec Beethoven…

Vingt-neuf spectacles programmés

Au total, du 2 juin au 2 juillet, vingt-neuf spectacles sont programmés, dont neuf en entrée libre, à l’instar des deux farces de Molière proposées par la Compagnie « La Nuée », en ouverture ; ainsi que cinq bals surprise, tous les samedis soir, dont un Bal Tango qui marquera la clôture du Festival.

Parmi les spectacles qui devraient marquer cette deuxième édition : « Les nouvelles métamorphoses » par le concert de l’Hostel Dieu de Franck Emmanuel Comte, il s’agira en l’occurrence des Métamorphoses d’Ovide, revisitées à travers Glück et Monteverdi, notamment (du 4 au 7 juin).

Côté musique « Cosi van tutte «  de Mozart, par l’ensemble « Brin de voix » (14 juin) ; ou encore l’étonnant voyage musical franco-chinois qui sera proposé par l’ensemble Sprezzatura (15 et 16 juin).

Côté théâtre, « Le songe d’une nuit d’été de Shakespeare par la compagnie Pianococktail (du 8 au 11 juin) ; « Comme il vous plaira », du même Shakespeare (le 26 juin), ou encore « Cyrano de Bergerac » par la Compagnie Les Exilés.

Mariage entre le jazz et la musique baroque

Le Jazz sera également à l’affiche avec « Beethoven ce manouche », en l’occurrence du jazz manouche sauce baroque (27 et 28 juin) ; ainsi qu’un deuxième mariage Jazz/baroque qui verra sur scène le plus célèbre musicien de jazz lyonnais, Louis Sclavis, accompagné de l’ensemble de musique classique Amarillis.

Comment Jérôme Salord arrive-t-il à faire bouillir la marmite de ce Festival ? Le modèle économique est, on l’a compris, le mécénat. Ce Festival affiche un budget de 300 000 euros. Si la billetterie s’affiche en cette deuxième édition à son maximum, elle permettra de couvrir 50 % des frais. La buvette et les produits dérivés auront pour rôle de compléter les recettes, mais assurément pas de boucler totalement le budget. Mais pour ce chef d’entreprise, le bonheur d’accompagner une telle aventure créative est à ce prix…

-Festival de la Tour Passagère, square Delfosse, quai Rambaud dans le 2ème arrondissement de Lyon.