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L’Autoroute A 7/A6 déclassée va être transformée en boulevard urbain dans sa traversée de Lyon

C’était un serpent mer. Il devient réalité. Gérard Collomb, président de la Métropole lyonnaise avait demandé depuis longtemps le déclassement en boulevard urbain, de l’Autoroute A7, puis de l’A6 qui la prolonge, dans leur traversée de Lyon. Il vient d’obtenir satisfaction. La première tranche à en bénéficier devrait être la portion qui longe le musée des Confluences, jusqu’au centre d’échanges de Perrache…

Aux anges, Gérard Collomb a tweeté, mardi soir pour annoncer enfin le déclassement par l’Etat de la portion d’autoroute A6/A7 qui traverse Lyon en boulevard urbain, soit sur une vingtaine de kilomètres.

« Une avancée historique pour Lyon et notre Métropole » lance-t-il sur son compte tweeter. Il est vrai qu’il a de quoi se féliciter de cette décision qu’il demande depuis longtemps. Un vrai serpent de mer.

Quelles conséquences cette décision prise par Alain Vidalies, secrétaire d’Etat aux transports ?

Elles sont de deux ordres.

La première devrait s’imposer assez rapidement : la transformation de la partie d’autoroute entre le musée des Confluences et le Centre d’échange de Perrache, première priorité pour Gérard Collomb. Les travaux pourraient débuter dès 2020.

Un simple boulevard bien arboré…

Il s’agirait de remplacer l’A7 qui draine chaque jour près de…110 000 véhicules en un simple boulevard urbain, bien arboré, doté de pistes cyclables et de trottoirs pour les piétons. Une manière de répéter ce qui est en cours avec le boulevard Garibaldi sur la rive gauche lyonnaise qui d’autoroute urbaine est en train de se transformer en un boulevard bien vert et doux pour les piétons et les vélos.

L’objectif en l’occurrence : parachever le développement du quartier de la Confluence qui entre dans sa deuxième phase, celle concernant justement la construction de nombreux édifices le long de sa façade côté Rhône.

Ainsi, le préfet du Rhône, Michel Delpuech et un groupe de travail seront chargés, d’ici la fin du mois de juin de déterminer un calendrier pour mettre en œuvre concrètement ce déclassement, ainsi que les modalités de ce dernier.

A charge pour le préfet et son équipe d’indiquer quels aménagements sont réalisables à court terme.

Quelles solutions alternatives ensuite ?

Mais il est évident que ce boulevard urbain va poser un réel problème pour la circulation, tant que le Lyon n’est pas entouré d’un véritable « ring » ou périphérique l’entourant parfaitement, comme toute métropole qui se respecte.

Cette annonce devrait donc accélérer les projets de bouclage autoroutier à l’Ouest de Lyon.

C’est la raison pour laquelle, l’annonce du déclassement par Alain Vidalies est aussi accompagnée de cette annonce du secrétaire d’Etat au transport : « l’Etat poursuit ses études pour un grand contournement autoroutier de Lyon » ; et ce, afin de prendre en charge le futur trafic autoroutier qui ne passera pas par le cœur de Lyon. »

Une annonce qui satisfait Gérard Collomb qui explique de son côté : « Je reste confiant s’agissant de l’accord attendu d’études d’opportunités d’une liaison A45-A47-A7, seule solution permettant d’écarter le trafic de transit du cœur de la Métropole de Lyon. »

Une solution qui aurait aussi l’avantage de résoudre le problème de l’arrivée à Lyon de la future A 45 St-Etienne/Lyon qui, elle aussi, vient d’être relancée avec le choix du concessionnaire : Vinci.

« Cette décision va dans le sens de l’histoire »

Cette annonce de déclassement autoroutier a reçu un satisfecit général de tous les acteurs politiques, toutes couleurs confondues.

Et même pour une fois, Gérard Collomb et les écologistes d’EELV sont sur la même longueur d’onde.

Ainsi, Rémi Zink, porte-parole EELV Lyon estime qu’avec cette décision, « la qualité de vie des habitants fortement touchés par la pollution de l’air et les nuisances sonores en bordure de cet autoroute va nettement s’améliorer. »

Et de souhaiter « que l’on pense dès à présent à réfléchir aux déplacements liés à ce déclassement en investissant dans une offre de transports collectifs fortes. Piétons et cycliste vont pouvoir bénéficier de cette nouvelle voie et pourront aller sur les berges et profiter enfin pleinement de leur fleuve. »

Et d’assurer : « Cette décision va dans le sens de l’histoire. » Il a tout-à-fait raison, mais celle-ci a été longue à se dessiner…