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L’Isèroise Euroglass, 1ère entreprise cotée sur la « Place d’Echange », plébiscitée par des particuliers

La Bourse des PME créée par la CCI de Lyon accueille sa première PME, une entreprise iséroise spécialisée dans les surfaceuses électriques destinées à entretenir la glace des patinoires : Euroglass. Elle a déjà levé 600 000 euros. Ses actionnaires : que des particuliers !

Beaucoup s’attendaient à ce que la nouvelle Bourse de Lyon destinée au PME, « Place d’Echange », attire d’abord comme actionnaires des chefs d’entreprises.

Or, Eric Bouiller, le Pdg de la société iséroise Euroglass, première entreprise cotée, en est le premier surpris : « Nous venons de lever 600 000 euros. Or, les actionnaires qui sont venus vers nous, ne sont dans leur totalité que des particuliers ! »

Voilà sans doute la confirmation que cette Bourse régionale va d’abord mettre en œuvre un capitalisme de proximité. « Chacun pourra devenir acteur de l’économie de sa région » avait expliqué Emmanuel Imberton, le président de la CCI de Lyon, en présentant son nouveau-né. Les faits corroborent cette vision.

Vingt salariés et 2,25 millions d’euros de chiffre d’affaires

Euroglass correspond à la cible visée par cette Bourse des PME. Comptant vingt salariés, l’entreprise iséroise a réalisé l’année dernière 2 250 000 euros de chiffre d’affaires pour un résultat net de 410 000 euros : une belle rentabilité. Elle vise cette année 3,2 millions d’euros de chiffre d’affaires.

Une croissance rapide, donc puisque son chiffre d’affaires n’était que de 1,2 million en 2006.

Eric Bouiller explique qu’il a fait appel à « Place d’Echange » pour financer sa croissance.

Cette entreprise qui est spécialisée dans les surfaceuses à glace électriques pour les patinoires s’adresse à un marché mondial.

Or qui dit international dit importants besoins de financement, d’autant que l’entreprise vient d’ouvrir, en partenariat avec une entreprise canadienne, une usine de surfaceuses au Québec, près de Montréal : un investissement de 2 millions de dollars pour pouvoir répondre à son principal marché, celui du Canada et de l’Amérique du Nord. « Si vous ne fabriquez pas sur place, vous avez très peu de chance de remporter des appels d’offres dans ces pays », explique-t-il.

Un investissement très important pour l’avenir de sa société confrontée de surcroît à deux importants compétiteurs nord-américains.

Objectif : devenir leader mondial…

« Ce développement va nous permettre de tripler notre chiffre d’affaires et de viser un Ebitda (*) supérieur à 35 % : nous avons pour objectif de devenir le leader mondial dans notre domaine», lance Eric Bouiller.

Il s’est d’abord tourné ves les banques. Encore plus compliqué pour financer des investissements à l’étranger. « Le prêt bancaire était insuffisant car le montant est lié à nos capitaux propres », explique-t-il. Des investisseurs étaient prêts à « mettre des billes » dans la société, mais le risque, là était «  de ne plus pouvoir garder le contrôle de notre société. »

Quand à la Bourse classique ? « Trop cher pour une petite société comme la nôtre ».

D’où son choix de Place d’Echange. « Ce système qui nous est proposé nous permet d’être serein sur la valorisation des actions et la rapidité du traitement des opérations, tout en gardant le contrôle de notre entreprise familiale. »

Il ajoute : « Les PME innovantes d’envergure internationales sont rares en France. Elles peuvent avoir la tentation de s’expatrier à l’étranger. Un concept comme Place d’Echange peut aider à les garder en France », explique-t-il.

A nouveau 600 000 euros levés d’ici la fin de l’année

Il a levé 600 000 euros au printemps. « Nous allons encore lever 600 000 euros d’ici la fin de l’année », précise-t-il.

Via « Place d’Echange », son entreprise compte désormais 134 nouveaux actionnaires : « Il ne s’agit que de petits actionnaires particuliers qui ont investis dans une fourchette située entre 900 et 24 000 euros », se félicite-t-il.

L’action cote actuellement 22 euros. « Au rythme où nous nous développons, elle devrait grimper assez vite », estime, satisfait, le Pdg d’Euroglass, plutôt ravi d’avoir été le premier à tester ce nouveau concept boursier.

(*) Correspondant à l’Excédent Brut d’exploitation (EBE), il désigne les revenus d’une entreprise avant soustraction des intérêts, impôts, dotations aux amortissements et provisions sur immobilisations.