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L’Ouest Lyonnais connaît un étonnant développement économique

Il faut tordre le cou à une légende : non, l’Ouest Lyonnais n’est pas une zone dortoir. Ce territoire peuplé comme Villeurbanne a su ,depuis 1975 développer à travers ses 80 zones d’activités, un étonnant dynamisme économique qui a perduré ces dernières années. Les services, la R&D, la pharmacie, la santé et le BTP sont ses fers de lance.

Ce n’est pas la partie du Rhône qui fait le plus parler d’elle. Pourtant, dans la discrétion, l’Ouest lyonnais connaît un développement économique à faire pâlir d’envie d’autre territoires.

C’est ce que révèle une étude de l’Insee Rhône-Alpes qui vient de paraître (*).

Mais d’abord qu’entend l’Insee lorsqu’elle évoque l’Ouest Lyonnais ?

Il s’agit du territoire qui s’étend d’est en ouest entre la Métropole de Lyon et les Monts du Lyonnais. Au nord, c’est déjà le Beaujolais des Pierres Dorées, et au sud, la vallée du Gier qui en fixe les limites. Au centre et au sud, on trouve principalement les Côteaux du Lyonnais.

Ce n’est plus tout-à-fait la campagne, ni tout-à-fait la ville, mais un espace dit péri-urbain qui compte 120 000 habitants répartis sur 47 communes, toutes situées en dehors de la nouvelle Métropole lyonnaise et donc dans le nouveau Rhône.

D’où le peu d’exposition de ce territoire dont les communes les plus peuplées sont Brignais, Chaponost ou l’Arbresle.

Le plus importante, Brignais accueille 11 500 habitants, mais cela n’empêche pas ce territoire dont la population équivaut à celle de Villeurbanne de connaître une croissance économique TGV.

Un nombre d’emplois multiplié par deux

C’est simple, selon l’Insee, le nombre d’emplois proposés dans l’Ouest lyonnais a été multiplié par deux entre 1975 et 2011. Une croissance qui se poursuit dans une période récente : + 11 % entre 2006 et 2011.

A comparer avec la croissance des emplois durant cette même période dans le département du Rhône (+ 6 %) et la région Rhône-Alpes (+ 3 %).

C’est le tertiaire (services) qui prédomine : il affiche 65 % des emplois. Un bond de 280 % depuis 1975 !

L’industrie n’est cependant pas en reste, loin s’en faut puisqu’elle pèse 19 % des emplois, en hausse de 70 % depuis 1975. Et ce, alors que dans le département du Rhône, ce chiffre a été, dans cette même période, divisé par deux. Quant à la construction, très représentée, elle aussi, elle pèse 9 % des emplois.

Enfin sur ce territoire encore agricole, l’agriculture ne pèse de 4 % des emplois.

Pourquoi donc ces beaux scores ?

Pour les rédacteurs de l’Insee, la raison tient « au desserrement des métropoles sur leurs espaces limitrophes.Ceux-ci se repeuplent peu à peu jusqu’à devenir péri-urbains, voire urbains. Et à cet égard, l’Ouest lyonnais est devenu l’un des plus attractifs. »

Ainsi, les entreprises des anciennes industries minières, du textile ou de la mécanique, en général de petites tailles ont périclité pour laisser la place à des entreprises diverses poussées hors de la proche banlieue de Lyon par l’étalement urbain.

R&D, Pharmacie et BTP

Ainsi, par exemple, la Recherche&Développement (Charles River ou Ricerca Biosciences, par exemple) ou la pharmacie (à l’instar de Boiron ou de Fresenius), positionnées sur des créneaux d’excellence sont une des caractéristiques de ce territoire. Tournées vers des marché nationaux et internationaux, elles ont assez bien résisté à la crise que nous venons de traverser.

L’autre spécificité est le secteur de la santé et de l’action sociale très spécialisée, à l’instar de la clinique gériatrique-psychologie de Vaugneray.

Sont également installées de grandes entreprises du BTP qui ont trouvé là un espace pour leur développement : Colton ou MGB TP, par exemple.

On y trouve enfin pas moins de quatre-vingts zones d’activité, fort bien organisées en réseau, ce qui favorise leur efficience.

On l’aura compris, le risque de l’Ouest Lyonnais de devenir une zone dortoir a été totalement évité. Ce qui ne doit pas l’empêcher de se reposer sur ses lauriers, car « ce risque peut devenir prégnant à l’avenir » , selon l’Insee.

Il va falloir continuer à développer des emplois dans l’Ouest Lyonnais pour les nouveaux arrivants toujours plus nombreux chaque année…

(*) Insee Analyses Rhône-Alpes n° 32, juin 2015