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L’aéroport de Lyon-Saint Exupéry devient l’épicentre de la nouvelle compagnie low cost créée par Air France : Hop !

Le 31 mars prochain, une nouvelle compagnie aérienne verra le jour, destinée aux courts et moyens courriers. Mais dans un premier temps, cela ne changera pas grand chose pour les utilisateurs d’Air France. Mêmes destinations, mêmes avions, mais sous un autre emballage : Hop !

 Un Lyon/Bordeaux à 49 euros

 Ce qui changera d’abord, ce sont les tarifs : 10 euros de moins que les tarifs actuels d’Air France, avec un premier prix aller simple sur Lyon/Bordeaux, par exemple à 49 euros. Ce qui changera aussi et surtout c’est l’apparence des avions, tous peints en rouge coquelicot à la couleur de la nouvelle compagnie Hop ! Avec cette précision néanmoins sous le sigle : « for Air France ».

 A coup sûr, cette nouvelle compagnie est destinée à concurrencer frontalement les low cost qui n’arrêtent pas de lui tondre la laine sur le dos. « Nous voulons casser l’image de l’avion cher ! », lance Lionel Guérin, le nouveau patron de Hop !

 Trois tarifs sont annoncés. Le premier intitulé « Basic » offrant le prix plancher, est du pur low cost (tout est payant, sauf les snacking à bord) ; le second, « Basic Plus » est intermédiaire (il permet de changer de réservation pour un coût moindre et permet un bagage en soute gratuit de 23 kg) ; enfin, la gamme supérieure « Maxi Flex », nettement plus chère, offre tous les avantages possibles. « Outre la pure clientèle low cost, c’est cette dernière clientèle, qui s’est progressivement évaporée que nous voulons aussi reconquérir », précise le Pdg de la nouvelle compagnie aérienne.

 Exemple de tarifs pour un aller simple Lyon-Limoges : 58 euros en tarif « Basic », 191 euros en « Basic Plus » et 337 euros en « Maxi Flex ». Le prix d’appel est légèrement supérieur au low cost , « mais ce qui change, c’est la fréquence des vols », rétorque Lionel Guérin.

 Regroupement de trois filiales en une seule

 En fait, Air France a regroupé trois filiales qui opéraient des vols régionaux sous cette même entité Hop ! Elles effectuaient déjà de nombreux vols au départ de Lyon : Regional Airline, Brit’air et AirLinair. Hormis cinq salariés dont les postes sont supprimés (190 suppressions au niveau national), l’ensemble des personnels (360 personnes) change simplement d’uniforme.

 Au départ de Lyon Saint-Exupéry, cette nouvelle compagnie opérera trente-deux destinations, à raison de dix-neuf liaisons dans l’Hexagone (Bastia, Bordeaux, Clermont, Pau, Strasbourg, etc) ; et treize en Europe (Barcelone, Naples, Budapest, Venise, Rome, Göteborg, Prague, Stuttgart, etc.)

 Ce qui au total devrait représenter cette année cent-soixante aller-et-retour quotidien et près de deux millions de passagers (1,7 million pour les lignes auparavant opérées par les trois anciennes compagnies régionales, plus les 300 000 passagers du Lyon-Bordeaux d’Air France qui intégre cette nouvelle offre).

 Air France dont la marque va désormais se concentrer sur les longs courriers tout en montant en gamme, n’opérera donc plus que quelques vols sous ses couleurs intégrales, au départ de Lyon-Saint-Exupéry.

 En réalité, ce changement prochain qui bouleverse la lourde culture maison d’Air France aura pour conséquence de renforcer le rôle de Lyon-Saint-Exupéry. A condition, bien sûr que le rebond recherché par Air France soit une réussite.

 L’aéroport rhônalpain va ainsi devenir l’épicentre de Hop !, hors rabattement des vols vers Orly et Roissy, des liaisons dont le seul objectif est d’alimenter les hubs et donc de remplir les gros porteurs d’Air France. Le hub euro-régional lyonnais sera de la sorte renforcé.

 Si au démarrage de la nouvelle compagnie, on constatera essentiellement un changement de nom, cette situation pourrait vite évoluer en fonction des premiers résultats de la révolution interne à Air France.

 Plus de vols déficitaires

 Lionel Guérin, le Pdg de la nouvelle filiale à 100 % d’Air France, ne cache pas que sa priorité est économique dans cette guerre menée contre les compagnies low cost, toutes sous pavillon étranger.

 « Nous lançons notre programme 2013 avec plusieurs destinations déficitaires. Si elles le restent, nous les supprimerons. Nous avons l’intention de faire évoluer en permanence notre offre pour répondre au marché : nous voulons être créatif ! »

 Et d’assurer avec un mouvement du menton : « Alexandre De Juniac, le Pdg d’Air France nous a promu laboratoire d’idées du groupe : nous allons bouger ! »

 Une nécessité pour le transporteur aérien tricolore qui est dans le rouge depuis deux ans et ne peut pas se permettre de le rester trop longtemps sans prendre le risque de se crasher.

 Le groupe s’est donné les moyens de rebondir et de concurrencer enfin les low cost en proposant une offre tarifaire plus élaborée et plus adaptée. La reconquête va-t-elle s’opérer ? Première réponse, sans doute, avant la fin de l’année 2013.

 Illustration (Hop !)Les trois types d’avions qui seront utilisés par la nouvelle compagnie Hop !, filiale d’Air France, à partir du 31 mars prochain.