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L’atout méconnu de la Métropole lyonnaise : son industrie…

Bon nombre d’économistes estiment que sans industrie forte, il n’y a pas de services forts. Une enquête menée sur dix ans par l’Opale montre que le fort développement de la Métropole lyonnaise ces dernières années tient pour une bonne part à son socle industriel qui s’est à peine érodé, alors qu’ailleurs il plongeait.

Gérard Collomb a raison de défendre à tout crin son industrie, contrairement à un de ses prédécesseurs, Michel Noir qui voulait bouter le couloir de la chimie bien loin de la Métropole.

 L’enquête d’Opale menée sur dix ans (*) montre que Lyon est la plus industrielle des grandes aires urbaines françaises avec 18 % de l’emploi salarié dans le secteur industrie-énergie-environnement. Ce qui représente la bagatelle de 137 300 emplois.

 Alors que la quasi-totalité des grandes métropoles françaises enregistre un recul d’emploi dans ce secteur, le territoire métropolitain maintient son activité « grâce notamment à un tissu industriel extrêmement diversifié et à ses secteurs d’excellence », constatent les rédacteurs de cette étude.

 Qui dit en effet industrie, dit aussi services aux entreprises : « c’est le moteur de la croissance d’emplois métropolitains ».

 En effet, à partir de ce socle industriel, on constate un développement rapide des services aux entreprises, au sein de la Métropole.

 A Lyon, la part d’emplois salariés dans les services aux entreprises représente…26 % du total des emplois, soit 203 000 emplois.

 Une part qui grandit et qui se diffuse au reste de l’économie.

 « Bien que modérée par rapport à Paris, Nantes et Toulouse, on constate une progression de 9 % par rapport à 2009, due notamment au développement du numérique et de l’ingénierie », précisent les rédacteurs de ce rapport.

 Un parc immobilier tertiaire en hausse de 35 %

 Et ceux-ci d’ajouter : « Cette croissance favorise un développement soutenu et régulier de l’immobilier de bureaux : 2 55 600 m2 de demande placée annuelle en bureaux, ces trois dernières années. » Ainsi, en trois ans, le parc immobilier tertiaire lyonnais a augmenté de plus de 35 %. Il frôle désormais les 6 millions de mètres carrés de bureaux.

 Quels sont donc les points forts de l’industrie lyonnaise ?

 En tête de gondole de l’industrie lyonnaise figurent les systèmes de transports terrestres. Un secteur qui représente 76 900 emplois privés est qui est resté presque stable (+ 1 %). Ainsi, par exemple, la fabrication automobile n’a perdu à Lyon que 4 % d’emplois contre – 15 % pour l’ensemble de l’Hexagone.

 Vient ensuite l’énergie, une secteur en forte hausse : avec un nombre d’emploi qui bondit de 11 %. Il représente 19 400 emplois.

 La chimie à la hausse

 Au troisième rang, la chimie a vu son nombre d’emplois augmenter de 7 % en dix ans : elle représente 14 700 emplois salariés.

 Les emplois industriels se maintiennent donc, tandis que de nouveaux secteurs fort pourvoyeurs en la matière émergent, à l’instar du numérique qui compte 41 500 emplois privés (+ 11 %). Il fait quasiment jeu égal avec un des points forts de Lyon, les plus anciens, la Santé/biotech qui représente 41 700 emplois salariés (+ 4 %) ; sans oublier les cleantech, rassemblant toutes les entreprises liées à l’environnement et à la lutte contre les pollutions : 8 200 emplois salariés (+ 4 %).

 Telle est aussi l’atout de l’économie métropolitaine : ses secteurs industriels sont très diversifiés. Si l’un d’entre eux bat de l’aile, l’autre ou les autres prennent le relais.

 Constat donc, au bilan : « Beaucoup de métropoles se sont tertiarisées : Lyon a su garder son socle industriel. »

 Quelques lacunes

 Ne peignons tout de même pas tout en rose. Il existe encore quelques lacunes qui, si elles sont comblées, pourraient offrir un nouveau potentiel de croissance pour les dix années à venir et le prochain rapport en…2026.

 On y dénote-ce n’est pas propre à Lyon, un manque flagrant d’ETI (Entreprise de Taille Moyenne), or ce sont souvent les plus dynamiques, les plus exportatrices.

 Des secteurs déjà importants restent très discrets et ne se mettent pas en avant, à l’instar du secteur des assurances (Apicil, April etc.) qui mériterait peut-être pour renforcer son dynamisme, de fonctionner en cluster. C’est également le cas de la Cybersécurité qui offrira à l’avenir beaucoup d’opportunité : Lyon recèle déjà quelques belles entreprises dans ce domaine.

 Enfin, c’est dit et redit : l’Université ne travaille pas encore suffisamment avec les entreprises : une imbrication accentuée dans le tissu économique apparaît nécessaire pour franchir une nouvelle étape…

 (*) « Mutations et nouveaux moteurs de l’économie lyonnaise : dix ans d’évolutions socio-économiques ». Cette étude porte sur l’aire urbaine de Lyon composée de la Métropole, mais aussi de St-Etienne jusqu’aux lisières de l’Ain et de l’Isère : 2,2 millions d’habitants et 1 million d’emplois. Opale « Observatoire partenarial lyonnais en économie »