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L’enseigne américaine Costco prévoit d’ouvrir un hypermarché à Lyon

Coup de tonnerre de la landerneau des grands épiciers français, Carrefour Leclerc et autres Casino : le n°3 américain de la distribution Costco veut ouvrir une quinzaine d’hypermarchés dans l’Hexagone. Après la région parisienne, Lyon devrait figurer parmi les premières agglomérations en piste pour 2015. La France a été choisie comme porte d’entrée d’une offensive tournée vers l’Europe continentale. Des implantations, bien évidemment, soumises aux fameuses CDAC, les Commissions Départementales d’Aménagement Commercial. Celle de Seine-et-Marne a donné son feu vert au premier hyper Costco, en région parisienne. Après, Lyon ?

Si l’enseigne américaine Costco réussit à s’implanter en France comme en Europe, son modèle pourrait bien faire mouche. C’est la raison pour laquelle cette arrivée annoncée n’enthousiasme guère les grands distributeurs présents en France, Carrefour, Leclerc et autres Casino.

Costco est un trublion de la distribution.  Son originalité tient au fait que ses clients sont  »membres » encartés. Ils doivent s’acquitter d’un droit d’adhésion annuel de l’ordre de 55 dollars (aux USA), largement compensé par les réductions occasionnées si l’on est fidèle à l’enseigne.

Quatre mille références seulement

Il s’agit donc d’un modèle proche de celui de Metro, à la différence que là, ce sont les particuliers et pas seulement les professionnels qui sont aussi clients. Ce droit  permet d’accéder aux entrepôts, le mode distribution simplissime de Costco, parmi un assortiment de seulement quatre mille références.

Présentés sur palettes ou stockés sur de grands racks, on y trouve des produits alimentaires de grandes marques à prix cassés, en général ; à des formats XXL, ainsi que des offres hors normes, principalement en non-alimentaire et plutôt orientées haut-de-gamme, mais à prix bradés.

Ce modèle original Costco qui dispose à ce jour de 608 points de vente dans neuf pays (mais principalement aux Etats-Unis et au Canada) favorise également le  »group buying », en l’occurrence, les achats groupés entre voisins, actuellement très tendance.

A l’arrivée, avec ce concept, les prix défient toute concurrence. Sa marge brute n’excède jamais 15 %, alors que celle des distributeurs français oscille entre 23 % et 30 %.

Carrefour, Auchan et Leclerc ou Casino peuvent donc avoir quelques soucis à se faire.

 D’autant que Costco voit grand et envisage de créer pas moins de quinze hypermarchés en France.

Près de 100 milliards de dollars de chiffre d’affaires

 L’enseigne américaine qui pèse 97 milliards de dollars de chiffre d’affaires pour 1,7 milliard de bénéfice net a dans sa besace un plan de développement ambitieux en Europe qu’elle compte atttaquer à partir de la France, avant de procéder de même en l’Espagne.

Construit en compagnie du promoteur immobilier français, « la Compagnie de Phalsbourg », le premier hyper Costco de 11 370 m2, devrait ouvrir à Bussy-Saint Georges en Seine-et-Marne, début 2015.

La CDAC (Commission Départementale d’Aménagement Commercial) de Seine-et-Marne a donné son feu vert à cet ensemble qu’accompagnent 21 280 m² de surface de vente. On trouve aussi dans ce projet cinq moyennes surfaces spécialisées dans l’équipement de la maison, de la personne et en culture-loisirs.

Après la région parisienne, Lyon figure parmi les premières cibles prévilégiées, à partir de 2015, aux côtés de Marseille, Toulouse, Nice et Bordeaux.

Reste que ce débarquement US pose quelques questions. Le principal handicap de Costco, à moins qu’il ne vende que des produits américains, est qu’il ne disposera pas du même pouvoir de négociation à l’égard des fournisseurs français que des américains.

L’enseigne qui se targue d’offrir les tarifs les plus bas du marché américain, en dessous de ceux de Walmart, le n°1 mondial de la distribution, aura du mal à honorer la même promesse en France. Sa puissance d’achat sera moins conséquente parce que ses volumes de ventes seront, au début du moins, beaucoup plus faibles.

Un premier hyper qui sera scruté de près

Enfin exporter un nouveau modèle de distribution, un acte qui obéit aussi à une culture, est toujours compliqué. L’enseigne britannique Tesco en avait fait l’expérience en essuyant un revers en France dans les années 1990. De leur côté, Carrefour et Leclerc n’ont jamais réussi, eux non plus, à percer en Amérique du Nord.

C’est la raison pour laquelle l’ouverture en 2015 du premier hyper Costco à Bussy-Saint-Georges sera scruté à la loupe. De son succès ou de son échec, dépendra la suite de l’offensive de l’enseigne américaine en Europe. Si, comme l’espère l’enseigne US, le succès est rapide, Lyon sera rapidement concerné. Good luck !