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L’entreprise familiale iséroise François Cholat, remporte le trophée « Les Chênes »

L’entreprise familiale est un modèle solide qui a fait ses preuves. Pour récompenser les plus performantes, la Société Générale a eu l’excellente idée de créer le trophée « Les Chênes du Centre-Est ». Atypique dans son fonctionnement, la lauréate, une entreprise de 137 ans, est une meunerie de 130 salariés : « François Cholat ».

 Sur la scène de l’amphithéatre 3000 à Lyon, jeudi 12 juin, il n’y avait que des François Cholat….ou presque

Dans l’entreprise famliliale éponyme, où la tradition n’est pas un vain mot, tous les Cholat qui dirigent l’entreprise ont le même prénom : François.

En l’occurrence, c’est bien évidemment …François Cholat ,52 ans, l’actuel président de la société à qui le Grand prix de l’entreprise familiale « les Chênes du Centre-Est », a été remis par Frédéric Oudéa, le Pdg de la Société Générale.

C’est cette banque ou plus précisément son directeur régional Centre-Est, Stéphane Bourdonnec, qui, pour la première fois, a eu l’excellente idée de ce trophée qui met en évidence des entreprises totalement méconnues, mais qui, solides comme les chênes, ont su traverser les années et même pour certaines les siècles.

Cette première édition a rencontré un grand retentissement car elle devait sans aucun doute combler un manque.

Cinq générations de François Cholat

Pour la meunerie François Cholat à Morestel, lauréate 2014, parvenue en tête devant près de quatre-cents concurrentes issues de trois régions (*), c’est 137 ans, soit cinq générations de François Cholat qui se sont succédé à la tête de l’entreprise : elle est née en 1877. Malgré l’usure du temps, son capital est toujours resté 100 % familial. « Tout reste dans l’entreprise, nous ne versons aucun dividende », assure le Pdg.

Une entreprise décidément atypique, également par le mode de transmission entre les générations de Cholat : il ne s’effectue pas par cession de titres, mais par un don ! L’idée est que l’outil économique soit protégé.

L’univers dans lequel évolue le lauréat 2014 des « Chênes » n’est pas celui de la high tech, mais plus prosaïquement, la meunerie.

Cette entreprise de 130 salariés et de 82 millions d’euros de chiffre d’affaires pour une rentabilité d’1 à 2 % par an, a, à partir de la meunerie, étendu son activité à la nutrition animale, à la collecte de céréales, à l’approvisionnement agricole en grandes cultures et plus récemment aux cultures spécialisées.

L’entreprise compte produire ses céréales bio

Elle produit tous ses blés et maïs dans la région Rhône-Alpes. Et prévoit de faire pousser elle-même des céréales bio.

Tradition chez les François Cholat ne signifie pas refus de l’innovation. Sinon l’entreprise aurait disparu depuis longtemps.

L’entreprise qui va lancer au mois de septembre prochain sa propre marque « Blé Rhône-Alpes » investit en permanence dans ses quatre métiers : 5 millions d’euros en 2013, dans le renouvellement de son parc de poids-lourds et notamment la création d’un nouveau site dans l’Ain pour la collecte des céréales et la construction d’une nouvelle plate-forme logistique à Saint-Quentin-Fallavier, en Isère, le berceau familial.

Cette plateforme servira à une activité en plein développement qui représente 18 % du chiffre d’affaires de l’entreprise : la distribution de produits phyto-sanitaires.

Dans son cœur de métier, la meunerie, l’entreprise lauréate a développé deux approches : elle aide à l’installation de jeunes artisans boulangers et développe la traçabilité des céréales qu’elle collecte.

Les PME performantes attirent aussi les cerveaux bien faits. François Cholat recrutait auparavant des BTS. Désormais, l’entreprise intègre de plus en plus d’ingénieurs.

Cette stratégie et ce management bien structurés portent leurs fruits. Face aux mastodontes agro-alimentaires comme les grandes coopératives céréalières ou les fabricants d’aliments pour bétail, François Cholat a su maintenir ses parts de marché : 10 % en moyenne dans chacun des ses quatre métiers.

L’entreprise est bien partie pour devenir henochienne, c’est-à-dire apte à rester plus de deux cents ans au sein de la même famille…

Les autres prix du trophée de l’entreprise familiale 

Ont également été décernés :

-Le trophée de l’innovation : à Sam Outillage à Saint-Etienne spécialisée dans l’outillage à main et dirigée par Frédéric Champavere.

-Le trophée du développement durable : à Maped SA (dirigeant : Jacques Lacroix), basée à Argonay en Haute-Savoie : elle est un des des leaders mondiaux des accessoires scolaires.

-Le trophée « Coup de cœur » du jury : à Sarl Sirop Bois, basée à Saint-Berain-sous-Sanvignes en Saône-et-Loire (dirigeants : Philippe et Jean Sirop), une société spécialisée dans la scierie de bois divers, mais surtout de chêne. Cela ne pouvait mieux tomber pour ce trophée « des Chênes » !

(*) Rhône-Alpes, Auvergne, Bourgogne.