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L’expérience américaine vire au fiasco : Cook&Go en clause de sauvegarde 

L’entreprise lyonnaise spécialisée dans les ateliers culinaires a été placée en procédure de sauvegarde le 17 juin par le tribunal de commerce de Lyon. La raison : son installation à New York a été un échec et a coûté très cher à une entreprise qui avait jusque là effectué un parcours sans faute.

Il s’agissait à l’origine de l’une des start-up les plus prometteuses de Lyon. Elle vient de tomber de haut. Après une croissance rapide, les deux créateurs des ateliers culinaires Cook&Go pensaient pouvoir développer leur concept aux Etats-Unis, en adaptant une recette qui avait jusqu’alors très bien fonctionné en France.

Ce que font dans leur cuisine de manière artisanale un certain nombre de chefs, Cook&Go le fait de manière industrielle à travers des cours de cuisine qui se veulent originaux et conviviaux et proposés dans des ateliers bien équipés.

On apprend avec Cook&Go à confectionner un plat bien précis et on repart avec. On peut ainsi préparer un plat un peu sophistiqué pour la bande d’amis que l’on a invités le soir même à la maison.

Lyon, la ville de démarrage de Cook&Go compte deux ateliers : l’un dans le centre commercial Confluence et l’autre dans le sixième arrondissement de Lyon.

Créé en 2006 à Lyon, le premier point de vente de l’enseigne avait vocation à tester le marché sur ce concept totalement innovant.

Or, ce point de vente pilote a connu un vrai succès permettant de peaufiner l’offre commerciale, la communication, la logistique, le site internet et bien sûr, une des clefs de la réussite : la carte de recettes.

Une première levée de fonds était réalisée début 2009, auprès de partenaires financiers séduits et convaincus par le projet. La SAS Cook&Go est créée, et donnera alors naissance à deux nouvelles succursales, en 2009.

 Sur ces bases, en 2010, Jean-Christophe Menz, président fondateur, et Guillaume Schwendenmann, directeur général, poursuivent le développement de la start-up culinaire.

Une multiplication des ateliers culinaires

Ils multiplient les ateliers, avec l’ouverture de Cook&Go Marseille ; puis en 2011, essaimant des ateliers à Grenoble, à Paris (dans le 14ème arrondissement) et à Lille.

En 2012, le deuxième point de vente et huitième succursale est ouverte à Lyon, six autres sont programmés. Dans la foulée, les créateurs de Cook&Go traversent l’Atlantique, en novembre, en ouvrant à New-York leur premier atelier sur le sol américain.

 C’est l’investissement de trop. Ledit investissement est lourd et le succès pas aussi fort qu’escompté.

 L’opération américaine vire au fiasco et la filiale doit être fermée : dès le mois de mai dernier, moins de deux ans après sa création.

 Deux raisons sont mises en avant par Jean-Christophe Menz : « Le marché était totalement nouveau et cher », explique-t-il.

 Cette mésaventure vient d’obliger les deux créateurs de Cook&Go à placer l’entreprise en clause de sauvegarde, avec deux objectifs explicités par la société : « restructurer la dette du groupe en renégociant les modalités de remboursement ; mais aussi restructurer les opérations en privilégiant la mise en place d’outils de gestion performants, permettant des gains de productivité et donc une augmentation de la rentabilité. »

 Le placement en clause de sauvegarde prononcé le 17 juin

 La procédure a été prononcée le 17 juin dernier par le Tribunal de Commerce de Lyon, ce qui, bien évidemment a provoqué un choc parmi les trente salariés de l’entreprise, dont quinze à Lyon. Néanmoins, l’emploi ne paraît pas menacé.

 Le Pdg, Jean-­Christophe Menz, explique les difficultés de la société par une erreur stratégique qui a conduit Cook&Go à vouloir s’internatio­naliser trop tôt.

 « Les besoins financiers et humains pour développer le projet international ont été très importants, ce qui a eu pour effet d’alourdir considérablement la dette du groupe et de retarder la mise en œuvre de nouveaux process opérationnels et de gestion, indispensable pour gérer un réseau qui avait quadruplé de taille en quatre ans», explique Jean-Christophe Menz.

 Bref, l’atelier de New-York n’a pas généré suffisamment de ressources pour couvrir les charges d’exploitation ; ce qui, par contrecoup, a pesé sur la trésore­rie en France et amené cette décision douloureuse.

 En revanche, la structure de franchise sur laquelle Cook&Go a axé une partie de son développement n’ayant aucune dette, n’est pas placée sous procédure de sauvegarde.

 Malgré cette erreur de parcours, l’ambition du créateur de Cook&Go n’a pas varié d’un iota : « Poursuivre notre déploiement en France… »