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L’usine lyonnaise, principale victime en France de la restructuration de Nexans

Sur un total de 206 licenciements en France, Lyon en supportera 141, voire plus. L’usine Nexans de Gerland à Lyon va prochainement stopper son activité, a annoncé la direction lors d’un comité central d’entreprise. L’usine lyonnaise fabrique des câbles sous-marins. Il ne resterait alors sur le site qui ne fermera pas ses portes, que la Recherche&Développement en revanche renforcée et le service des ventes.

Combien ? La direction de Nexans évoque 141 licenciements et 67 transferts vers d’autres sites, ainsi que 22 créations de poste.

L’usine lyonnaise du fabricant de câble Nexans qui emploie vingt-cinq mille personnes dans le monde et qui, coté en Bourse, vient de procéder à une augmentation de capital, va être en France la principale victime du projet de restructuration européen annoncé par le Groupe.

 Un total de 468 postes doit être supprimé en Europe dont 206 en France. Les ajustements principaux concernent cinq pays: la France, d’abord, et dans une moindre mesure, l’Allemagne,la Suisse, l’Italie et la Belgique.

« Contexte économique dégradé »

Il s’agit, explique la direction du groupe, « de répondre à un contexte économique dégradé et une concurrence accrue. » Le groupe devrait être déficitaire au second semestre 2013.

Les autres suppressions d’emplois en France concerneront les services paie et gestion que Nexans entend mutualiser et centraliser à son siège situé à Clichy (Hauts-de-Seine).

La production industrielle va s’arrêter, mais le site lyonnais ne fermera pas, puisque sur ce même site, la Recherche&Développement devrait voir en revanche ses effectifs se renforcer. « Nous voulons créer un centre mondial de recherche », assure la direction qui ajoute «que le service des ventes sera également maintenu à Gerland ».

La fermeture de l’usine de Gerland qui fabrique des câbles spéciaux pour l’industrie, notamment pour la marine et les chantiers navals de Saint-Nazaire serait prévue, selon cette même direction, entre le deuxième trimestre 2014 et le quatrième trimestre 2015.

 Arcboutée contre ce projet de fermeture, la CGT, estime de son côté que le site lyonnais « est viable » et que « son carnet de commandes est plein. » Elle estime qu‘ »en décidant de fermer l’activité de production, Nexans va droit dans le mur. »

La situation risque-t-elle d’évoluer ? A la marge, peut-être, mais il ne faut pas se faire trop d’illusions. La procédure d’information-consultation à Lyon « doit commencer le 6 novembre pour s’achever le 6 mars 2014 ». Dans l’intervalle, les syndicats vont tenter de rechercher « une proposition alternative ».

 Nexans, mais aussi Fagor-Brandt et Kem One

Si l’agglomération lyonnaise n’est pas aussi affectée actuellement par les plans sociaux que d’autres régions comme la Bretagne, il est évident que la situation s’est dégradée ces dernières semaines.

 Le dépôt de bilan de Fagor-Brandt intervenu mardi 12 novembre n’est une bonne nouvelle ni pour l’ensemble des salariés de ce groupe espagnol, ni pour Lyon où existe aussi un site : là encore, à Gerland.

 Depuis deux ans, dans le cadre d’une fermeture négociée, peu à peu, les salariés de Fagor-Brandt sont intégrés au sein de la SITL (Société d’Innovation et de Technologies lyonnaises) pour fabriquer des camions électriques ou des produits cleantech.

 Or, sur les 400 emplois du site initial Fagor-Brandt à Lyon, ils sont encore nombreux à travailler sur cette ligne de lave-linge.

 Ce dépôt de bilan n’arrange donc pas du tout Pierre Millet, le Pdg de la SITL, puisque l’objectif fixé d’un commun accord était à l’horizon 2015 l’extinction de cette ligne au profit de SITL, moyennant des compensations financières.

 Reste enfin le cas le plus lourd, celui du chimiste Kem One. L’échéance se rapproche : le tribunal de commerce de Lyon doit se prononcer le 12 décembre.

 Si aucune solution pérenne n’est trouvée pour l’avenir de Kem One, et partant pour l’ensemble de la filière vinylique française, aucun doute le climat social lyonnais risquerait de se dégrader fortement. Mais on n’en est pas encore là et beaucoup d’acteurs s’activent sur ce dossier prioritaire…

Photo (AFP)L’usine Nexans de Lyon.