Toute l’actualité Lyon Entreprises

La CCI Métropolitaine désormais sur les rails, mais Vienne et Villefranche manquent à l’appel…

L’entité politique, le Pôle Métropolitain va-t-il avoir son pendant économique, en l’occurrence, une CCI métropolitaine ? La réponse est oui, mais… Lyon, Saint-Etienne et Roanne vont se regrouper en une entité commune, mais sans Vienne et Villefranche. Pour l’instant ?

Nécessité fait loi.

Le pôle métropolitain (Lyon, Saint-Etienne, Vienne et la CAPI) créé il y a quatre ans va encore être conforté par la création de la Métropole lyonnaise, le 1er janvier prochain.

Quel poids économique mettre en place face à cette nouvelle structure politique ? C’est de cette question qu’est née l’idée de créer une CCI métropolitaine, une idée fortement encouragée par Jean-François Carenco, préfet de région.

Seul hic : sa naissance se fait dans la douleur. Emmanuel Imberton, président de la CCI de Lyon, André Mounier, celui de la CCI de Saint-Etienne et Jean-Bernard Devernois, celui de Roanne ont décidé de rejoindre la nouvelle entité.

Deux hommes manquent pourtant à l’appel : Noël Comte, le président de la CCI de Villefranche-Beaujolais et Daniel Paraire, celui de la CCI de Vienne-Nord-Isère qui refusent pour l’heure de rejoindre la nouvelle entité, de peur de se dissoudre dans un ensemble qui, expliquent-ils, risquerait de leur faire perdre leur ancrage local.

Emmanuel Imberton, président de la CCI de Lyon a pourtant tout tenté pour que les « dissidents » rejoignent la nouvelle maison commune.

Il a volontairement accepté que le poids de Lyon soit inférieur dans le futur conseil d’administration commun à ce qu’il devrait être au sein de la future CCI métropolitaine, pour majorer celui des nouveaux entrants.

« Le respect des territoires »

Ainsi, sur la base de 60 élus dans la future CCI métropolitaine telle qu’elle se dessine pour l’instant, la CCI de Lyon posséderait 39 sièges, Saint-Etienne, 15 et Roanne, 6.

En outre, ajoute-t-il dans ses principes fondateurs figure « le respect des territoires : la CCI métropolitaine réunira les compétences et les atouts de chacun des territoires en respectant leur identité », précise-t-il.

La nouvelle CCI métropolitaine est en tout cas lancée selon un calendrier désormais officiel : le lundi 24 novembre, les trois CCI de Lyon, Saint-Etienne et Roanne délibèrent pour prendre la décision d’adhérer à la nouvelle entité. Idem au niveau de la CCI Rhône-Alpes dont le président, Jean-Paul Mauduy adhère au projet. Ensuite, de janvier à mars 2015, le préfet sollicitera l’avis des collectivités locales, avant qu’en juin, un décret ministériel n’acte la création de cette nouvelle CCI métropolitaine.

Tout sera en place à la veille des prochaines élections consulaires, en novembre 2015 qui pourront se dérouler sur la base du périmètre de la nouvelle CCI Métropolitaine.

« Après, il sera trop tard… »

Pour Emmanuel Imberton, Vienne et Villefranche peuvent encore rejoindre la CCI métropolitaine d’ici début janvier. « Après, il sera trop tard ! », assure-t-il.

Mais sauf grosse surprise, Vienne et Villefranche devraient continuer à camper sur leurs positions.

Emmanuel Imberton se console en expliquant que les trois CCI regroupées, « représentent 80 % du poids économique du Pôle métropolitain ». Une manière de dire aux deux autres CCI dissidentes : « C’est dommage, mais on peut très bien se passer de vous… »

Emmanuel Imberton l’assure : » Nous voulons créer un modèle original qui n’existe pas ailleurs et qui reste à inventer. Il ne s’agit surtout pas de créer un échelon supplémentaire… »

Et d’ajouter : « Avec cette CCI Métropolitaine, nous voulons créer une proximité encore plus forte, accompagnée par une expertise et des moyens renforcés. »

Il est vrai que les chiffres parlent d’eux-mêmes : les trois CCI rassemblent à elles trois 100 000 entreprises. Elles emploient respectivement 340 personnes (Lyon), 183 (Saint-Etienne) et 31 (Roanne).

Une autre forte raison a amené, il est vrai, les trois CCI partenaires à créer cette CCI Métropolitaine : elle est pécuniaire. Ponctionnées, essorées par l’Etat, les CCI vont perdre 37 % de leurs budget au cours des trois prochaines années.

Pour contrecarrer cette forte baisse de leurs ressources, cette future CCI Métropolitaine vise donc à mutualiser le plus possible les services des trois CCI.

Mutualisation, spécialisation

Les points forts de chacune d’entre elles seront conservées, chacune des CCI se spécialisant dans un ou plusieurs domaines, pour éviter les « doublons ».

 Ainsi, par exemple, pour la CCI de Lyon ce serait notamment le financement des entreprises : elle a développé un hub de la Finance, un site de crowdfunding, etc. et possède une forte expertise que l’on ne retrouve pas dans les deux autres CCI

Idem pour la formation, une des activités importantes organismes consulaires. André Mounier, le président de la CCI de Saint-Etienne, l’assure : « Nous allons prendre de fortes initiatives dans ce domaine de la formation professionnelle ! »

Reste à savoir qui sera le futur président de cette CCI métropolitaine ? « Il n’y aura pas de loi, chacun des présidents des CCI peut prétendre au poste », répondent les trois président qui assurent la bouche en cœur n’avoir même pas abordé le sujet pendant les discussions préliminaires à ce Big Bang consulaire…