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La Caisse d’Epargne Rhône-Alpes crée sa propre banque d’affaires : Hyperia Finance

La Caisse d’Epargne Rhône-Alpes, ce n’est pas que le seul Livret A. Elle a développé ces dernières années une offensive grandissante vers les entreprises. Celle-ci vient de se concrétiser par la création d’une banque d’affaires qui va s’appuyer commercialement sur le réseau existant des centres d’affaires. Il s’agit, pour la banque dirigée par Stéphanie Paix, d’être en ordre de marche à l’heure où les introductions en Bourse et autres LBO redémarrent.

 La crise a fait en sorte que les banques de la place lyonnaise qui étaient dotées en région d’expertises comme banque d’affaires les ont souvent supprimée ou transférée à Paris.

 Il reste bien sûr un certain nombre de structures, mais il faut bien reconnaître qu’en la matière, le paysage s’est singulièrement éclairci.

 C’est en partant de ce constat que Stéphanie Paix, présidente du directoire de la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes, établissement bancaire régional autonome et son équipe, ont décidé de créer une Banque d’affaires baptisée « Hyperia Finance ».

 Le rapprochement de trois activités existantes

 Il ne s’agit pas en réalité d’une création ex-nihilo, mais du rapprochement de trois activités d’une vingtaine de personnes créées ces dernières années et installées désormais au même étage du siège de la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes à la Part-Dieu et destinées à travailler ensemble, « avec bien sûr, précise Didier Bruno, membre du comité exécutif chargé de cette nouvelle banque d’affaires, de séparations étanches entre activités et toutes les garanties de déontologie nécessaires. »

 Cette nouvelle entité compte une vingtaine de personnes, toutes spécialisées : des juristes, des fiscalistes, gérants de patrimoines et ingénieurs d’affaires.

 Hyperia Finance qui devient un nom de marque, non une filiale dédiée, est composée de l’activité Fonds structurés de la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes, dirigé par Catherine Grosjean ; celle de la Gestion de Fortune dont la responsabilité est assurée par Robert Mancini ; et des activités de Fusion-Acquisition dont la responsable est Dominique Leval.

 Hyperia Finance veut donc brasser tout le spectre d’une banque d’affaires, en commençant par les fonds structurés : du marché de la transmission d’entreprise, aux LBO, acquisitions, structuration de dette, partenariats publics privés, ingénierie financière, etc.

 Deuxième volet : la gestion de fortune. « Nous voulons avoir une approche globale du patrimoine du chef d’entreprise : mais attention, il s’agit de conseil, du sur-mesure, à ne pas confondre avec de la gestion pure », précise Didier Bruno.

 Jusqu’à l’introduction en Bourse

 Le troisième volet est enfin constitué par l’activité fusion-acquisition. « Nous avons pour ce faire beaucoup de fonds, beaucoup d’outils : nous voulons développer du conseil en haut de bila,n, de la levée de capitaux, à la sélection des meilleurs fonds pour nos clients à l’introduction en Bourse : là encore, nous nous positionnons en conseil », ajoute-t-il.

 Il ajoute : « Si nous sommes une banque régionale et tenons à notre autonomie, cela ne veut pas dire que sur un certain nombre de thèmes, nous n’utiliserions pas les expertises existant au sein du Groupe. »

 Cette initiative régionale constitue un pari intéressant pour une banque plus connue pour la Livret A que pour son business avec les entreprises.

 « Nous ne nous adressons qu’aux entreprises de Rhône-Alpes : notre centre de décision est à Lyon et l’expertise est à Lyon », insiste Didier Bruno.

 Stéphanie Paix entend entend cas s’installer sur ce créneau dans le paysage bancaire à l’heure où les introductions en Bourse et les opérations financières tels que les LBO (rachats avec effet de levier) sont en train de repartir.

Elle va s’appuyer sur la force commerciale existante composé de cinq centres d’affaires dispersés sur le territoire régional, ainsi qu’un centre d’affaires grandes entreprises, le tout comptant soixante collaborateurs.

 Une part de marché de 12 % avec les PME

 Avec 3 900 entreprises en portefeuille, la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes affiche 12 % de part de marché avec les PME et 22 % avec les ETI.

 Pour autant, l’ambition reste modeste. Actuellement les trois entités constituant la nouvelle banque d’affaires réalisent 5 millions d’euros, d’honoraires, de commissions, etc. « Notre objectif est de doubler ce chiffre en cinq ans », lance Didier Bruno. La banque régionale pense avoir le savoir-faire, il lui faut désormais le faire savoir. Elle entend jouer pour ce faire sur la présence en Rhône-Alpes de son centre de décision. « C’est un vrai élément différenciant », assure Bruno Didier.

 Photo (DR)Les responsables des entités constituant la nouvelle banque d’affaires : Catherine Grosjean (fonds structurés), Dominique Leval (fusion-acquisition) et Robert Mancini (gestion de fortune) ; le logo de la nouvelle entité de la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes.