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La Caisse d’Epargne Rhône-Alpes crée une Agence Innovation

Basée à Grenoble dans un premier temps, avec peut-être ensuite une antenne à Lyon, cette Agence innovation qui verra le jour cette année veut accompagner les entreprises innovantes, des start-up aux PME de taille moyenne. Il s’agit pour la Caisse régionale de s’ouvrir à un nouveau marché.

Le déclic ? La demande de financement à la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes d’une belle start-up, Isorg, pionnière dans le domaine de l’électronique organique imprimée, dont le siège est basé à Grenoble et qui s’apprête à construire une usine de production sur la Technopole Ester de Limoges en Haute-Vienne, avec 40 emplois à la clef. Un investissement de 20 millions d’euros.

 « Pour répondre à ce type de demande, une banque comme la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes réclame classiquement trois bilans audités certifiés. Or, au moment où cette start-up nous a approché, Isorg ne réalisait aucun chiffre d’affaires ! », explique Stéphanie Paix.

 La présidente du directoire de la Banque Rhône-Alpes poursuit : « Nous avons compris qu’il y avait un trou dans notre offre, alors qu’une entreprise comme Isorg apparaissait très prometteuse. »

 « Cette nouvelle structure sera dédiée aux entreprises en rupture de business model qui nécessitent un accompagnement bancaire spécifique : nous nous adresserons à des entreprises de taille moyenne dont le chiffre d’affaires est supérieur à 5 millions d’euros à terme… »

 L’innovation sous toutes ses formes

 D’où, pour la première fois au sein d’une telle banque, la création d’une agence « Innovation » par la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes : elle verra bientôt le jour à Grenoble : d’ici la fin de l’année. « Mais pourquoi pas ensuite aussi à Lyon », s’interroge Stéphanie Paix.

 Elle ajoute : « Nous n’avons bien sûr pas toutes les compétences pour partir dans cette direction : nous allons y aller en réseau et en sachant bien nous entourer. »

 Il ne s’agit pas pour la banquière rhônalpine de ne s’adresser qu’à des entreprises technologiques : « L’innovation peut être sociale, marketing, organisationnelle, ou autre », précise-t-elle.

 Bref, le message est clair : dans un monde économique où c’est essentiellement l’innovation qui fait la différence entre les entreprises, la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes qui ignorait jusqu’à présent ce marché, va aussi s’intéresser.

 Logique d’ailleurs avec les autres projets que nourrit la Banque régionale puisque, comme lyon-entreprises l’a évoqué récemment, les 20 000 m2 de locaux que la Caisse d’Epargne va quitter à la fin de l’année 2015 pour installer ses bureaux au sein de la Tour Incity de la Part-Dieu à Lyon, vont accueillir des entreprises, ainsi qu’un incubateur.

 Incubateur et crowdfunding

 Cet incubateur devrait voir le jour d’ici la fin de l’année, avant même le déménagement des 700 salariés de la Caisse d’Epargne dans la tour de 200 mètres de haut. Stéphanie Paix et son équipe réfléchissent également à la création d’un site de crowdfunding. La vénérable Caisse d’Epargne décidément entend changer de braquet.

 Il est vrai qu’elle en a les moyens financiers, comme en témoigne ses résultats 2014.

 Son Produit Net Bancaire (PNB), le chiffre d’affaires pour une banque s’est établit à 706,2 millions d’euros, en hausse de 1,2 %

 Un résultat net de 147,9 millions d’euros

 Au final, son résultat net ressort à 147 ,9 millions d’euros, en hausse de 2,2 %. Et ce malgré des investissements relativement importants, notamment dans la création d’une nouvelle banque de détail en Suisse, inaugurée il y a un an, en mai 2014 : « La Banque du Léman ».

 «Nous sommes dans notre plan de marche : la Banque du Léman compte déjà six-cents clients et nous en visons un millier d’ici la fin de l’année », précise Stéphanie Paix. 

 Des résultats assis sur un bon niveau de collecte et une activité commerciale s’appuyant sur un fort réseau d’agences.

 Les encours de crédit ont ainsi progressé de 3,3 % en 2014, pour atteindre 21,8 milliards d’euros. La Caisse d’Epargne estime ainsi « avoir gagné 0,2 % de part de marché sur le crédit immobilier et 0,9 % sur le crédit à la consommation. »

 On l’aura compris : la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes a largement les moyens d’innover, ce qui, au passage, lui permet de dynamiser son image.