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La Compagnie des Alpes dévisse : elle voit son bénéfice net plonger brutalement

La Compagnie des Alpes qui gère une bonne partie des remontées mécaniques des Alpes a subi une forte déconvenue à l’annonce des résultats de son exercice 2012/2013. Son résultat net a chuté de 93,2 % : pour la première fois depuis sa création en 1989, elle ne distribuera pas de dividendes à ses actionnaires. La raison ne tient pas aux sports d’hiver, mais à sa diversification dans les parcs de loisirs qui ont subi de plein fouet, à la fois une mauvaise météo et des clients un peu plus désargentés cette saison.

 Un paradoxe, alors que l’on s’attend à une excellente saison d’hiver dans les stations de ski, la Compagnie des Alpes voit ses résultats dévisser sérieusement.

Cet acteur majeur de la montagne, présent sur onze des plus importants domaines skiables alpins dont Tignes, Val d’Isère, Méribel, etc., a enregistré une chute de 93,2 % à 1,9 million d’euros de son résultat net à l’issue de l’exercice 2012-2013.

Les comptes de l’exploitant de domaines skiables et de parcs de loisirs ont été pénalisés par une provision pour dépréciations d’actifs constatée sur certains parcs de loisirs d’un montant de 20,3 millions.

L’excédent brut opérationnel (EBO) de cette filiale cotée de la Caisse des dépôts (à 40 %) a reculé de 4,6 % à 152,7 millions.

Un chiffre d’affaires qui reste stable

Sa marge d’EBO a plongé de 22,5 %, dont 32,6 % pour les domaines skiables  et de 11,9 % pour les parcs de loisirs.

Le chiffre d’affaires est en revanche resté stable à 678 millions d’euros.

A cette annonce, le titre du groupe a reculé de près de 2,50 % à 14,4 euros. Depuis le début de l’année, il ne croît que de 0,35 %. Sur les trois dernières années, il plonge de 35 %.

Le groupe qui, il y a quelques années s’était diversifié dans les parcs de loisirs pour éviter de voir son chiffre d’affaires provenir uniquement des sports de neige, a subi le contrecoup de cette stratégie.

Les parcs de loisirs ont été affectés par l’effet combiné d’une météo très mauvaise et d’une conjoncture économique déprimée.

Le chiffre d’affaires des parcs s’inscrit en retrait de 5,1% à 281M€ (- 4,7% à 282 M€ en intégrant le chiffre d’affaires de Grévin Montréal). Hors effets de périmètres (Bioscope et fermeture du Dolfinarium pour travaux), la baisse du chiffre d’affaires des parcs s’établit à – 3,4%.

 Le Groupe a en effet successivement acquis quinze parcs de loisirs (dont Parc Astérix, Musée Grévin, Walibi en Rhône-Alpes et Futuroscope), situés en France (neuf), en Belgique (trois), aux Pays Bas (deux) et en Allemagne.

 Les actionnaires dont plusieurs banques régionales au pain sec

Malgré les 23 millions de visiteurs accueillis sur ses différents sites, le groupe a dû se résoudre à mettre ses actionnaires au régime sec : dans ce contexte, la Compagnie des Alpes a renoncé à verser un dividende : une première depuis sa création… en 1989 !

 Une décision qui touchera plusieurs acteurs bancaires rhônalpins, présents à son capital, tels que le Crédit Agricole Rhône-Alpes, le Crédit Agricole de Savoie, la Banque Populaire des Alpes et la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes.

 « C’est une décision exceptionnelle, dont je sais qu’elle n’est pas facile pour les actionnaires mais qui me semble justifiée dans le contexte actuel », a estimé Dominique Marcel, le Pdg du Groupe.

Comment le groupe compte-t-il remonter la pente ?

Parmi les objectifs annoncés par la direction  pour rétablir la situation figure « le passage d’une organisation de holding à une organisation de groupe ». Le groupe va également « rattraper son retard d’investissement dans les Parcs de loisirs ».

 Il va continuer à procéder à « une rationalisation de son portefeuille en cédant des actifs qui ne correspondent plus aux orientations stratégiques du Groupe et en consolidant ses positions. »

 Il vise enfin un développement hors de l’Hexagone, via «  plusieurs projets de développement prometteurs à l’international, comme l’ouverture de musées Grévin ou la réalisation de prestations de conseil et assistance à maîtrise d’ouvrage. »