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La Fête des Lumières aura bien lieu cette année à Lyon, mais sous très haute protection

L’annulation de la Fête des Lumières, l’année dernière, avait été une crève-cœur pour les hôteliers et les commerçants de la Métropole qui avaient vu leur chiffre d’affaires de décembre plonger. C’est la raison pour laquelle, l’Etat, garant de la sécurité publique et la Ville de Lyon se sont mis au diapason pour l’organiser à nouveau, mais sur un périmètre restreint, mais sans sacrifier la qualité et la quantité des « œuvres lumière », assure Gérard Collomb. Le problème est que les contraintes annoncées et les mesures prises en matière de sécurité, sont telles qu’elles pourraient de décourager les touristes…

Le RAID, le GIGN, la BAC, sans compter l’armée, les policiers municipaux et la police nationale, ainsi que des bénévoles : la Fête des Lumières 2016 qui se déroulera cette année du 8 au 10 décembre à Lyon, sera très, très surveillée.

 Elle durera trois jours, donc un jour de moins que lors des dernières éditions. L’amplitude horaire sera en outre raccourcie : de 20 h à 24 h seulement.

 Elle aura donc bien lieu, un soulagement pour le monde du tourisme et les commerçants : c’est ce qu’a confirmé vendredi matin Gérard Collomb, maire de Lyon, car comme en 2015 l’hypothèse de sa suppression avait couru.

 Pour que la surveillance puisse être opérée, son périmètre sera grandement raccourci : la Presqu’île Lyonnaise, ainsi que le Vieux Lyon et la colline de Fourvière, de la Saône au théâtre antique de Fourvière. C’est tout.

 Quarante-deux points de passage

 Ce périmètre sera entièrement bouclé : il n’y aura que 42 points de passage où le public pourra être fouillé.

 Outre les fouilles à l’entrée, les personnels chargés de la sécurité effectueront aussi des fouilles aléatoires : non seulement les sacs à main, mais aussi les coffres et les voitures. « Juridiquement, nous ferons le nécessaire pour qu’il en soit ainsi dans le cadre de l’état d’urgence », explique Michel Delpuech, préfet.

 En outre, les parkings inclus dans ce périmètre seront fermés. On ne pourra se garer que sur les parkings extérieurs, et bien sûr comme les années précédentes, la circulation des voitures sera interdite au sein même du périmètre.

 Des camions pour barrer et protéger les entrées

 En outre, pour compléter le dispositif : des camions avec chauffeur à proximité seront installés pour barrer et protéger chaque entrée, pour éviter le renouvellement d’un drame similaire à celui de Nice, le 14 juillet.

 Enfin pour boucler le dispositif, un drone de l’armée volera en permanence au-dessus de la Fête pour pourvoir signaler la moindre anomalie.

 Reste à savoir si ce dispositif très contraignant ne va pas être contre-productif et diminuer drastiquement, face à cet environnement à première vue peu festif, le nombre de visiteurs présents à cette fête que l’on évaluait ces dernières années à près de 3 à 4 millions de personnes.

 On a l’exemple du défilé de la Biennale de la Danse qui en passant de la Presqu’île lyonnais au stade de Gerland et des mesures de sécurité digne d’un match de foot, est passé de 300 000 à 15 000 spectateurs…

 Gérard Collomb et Michel Delpuech, préfet du Rhône expliquent que pour mettre en place ce nouveau dispositif, ils se sont inspirés des mesures prise en juin et juillet, lors de l’Euro 2016 de Football à Lyon qui s’est révélé un succès et n’a pas connu d’incidents.

 Un coût important

Toutes ces mesures auront un coût important, non encore évalué avec précision : pour l’Etat, comme la Ville de Lyon.

« Même dans un périmètre limité, nous ne ferons pas une Fête des Lumières minimaliste. Nous nous sommes donné les moyens de pouvoir bien tenir la tradition cette année. Nous trouverons une façon de faire des économies », assure Gérard Collomb.

A savoir qu’au cours des dernières années, le budget moyen de la Fête des Lumières s’élève à 2,5 millions d’euros, assuré pour moitié par la collectivité et pour l’autre par les mécènes privés.

Une bonne nouvelle cependant, malgré ces fortes contraintes, ceux-ci ne sont pas partis en courant, leur lumignon à la main. Lesdits mécènes sont restés fidèles. Le Club s’est même agrandi cette année, passant de 82 à 85 mécènes.

Dernière question : face à cette Fête des Lumière sous haute protection et sous périmètre restreints, les commerçants, hôteliers et restaurateurs s’y retrouveront-ils cette année ?

Sûrement pas comme en 2014 par exemple, mais en tout cas, mieux qu’en 2015, année au douloureux plongeon.