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La Pépite lyonnaise Biossun a su transformer les lames d’aluminium en or

Le dispositif Lyon Ville de l’Entrepreneuriat distingue une douzaine de « Pépites » : des start-up qui pourraient un jour devenir des ETI (Entreprises de Taille Intermédiaire). Biossun, basée à Caluire est de celles-là. Vite concurrencée par une vingtaine d’acteurs, elle a inventé la terrasse bioclimatique, un concept de couverture de terrasses à lames aluminium motorisées. Pour maintenir son avance, elle est obligée d’innover sans cesse. Un parcours sans faute pour l’instant : son chiffre d’affaires croît chaque année d’au moins 30 % et et elle a d’importants projets à l’export.

 Biossun est le type même d’entreprise pour laquelle les pouvoirs publics ne peuvent qu’avoir les yeux de Chimène. Bénéficiant du label « Origine France Garantie »  , elle fabrique l’ensemble de ses composants en aluminium à Chateauroux, elle embauche chaque année de nouveaux salariés pour pouvoir assurer se croissance, de l’ordre de 30 % l’an. Elle est enfin leader sur un marché.. qu’elle a créé.

 Rien d’étonnant si le dispositif Lyon Ville de l’Entrepreneuriat l’a distinguée comme « Pépite», ces start-up prometteuses qui pourraient un jour devenir des Entreprises de Taille Intermédiares (ETI).

 Une croissance TGV

 Née en 2009, Biossun n’en est tout de même pas encore là. Basée à Caluire, dans l’agglomération lyonnaise, elle emploie seize personnes à son siège, sans omettre les personnels commerciaux disséminés en Europe pour développer l’export, soit au total, vingt-cinq salariés. Elle a réalisé l’année dernière un chiffre d’affaires de 7,2 millions d’euros, contre 4,2 millions en 2011. Une croissance TGV qui ne l’empêche pas d’être rentable. Sa marge nette a frôlé l’année dernière les 5 %.

 En fait, Frédéric Foretti, Pdg de Biossun qu’il a créé avec Jean-Paul Sibellas (stratégie financière) et Alex Biszenski (direction technique), s’attendait lors de la création de l’entreprise à trouver sa place sur un marché de niche. Et en fait, il tombe sur un marché de …masse ! « Lorsque nous nous sommes rendu en 2009 au salon Batimat, avec notre produit qui était alors très innovant, nous nous attendions à signer cinq ou six contrats de partenariats avec des revendeurs. A la fin du salon, nous en avions deux-cent quatre-vingt, des storistes, menuisiers, vérandalistes ! » raconte Frédéric Foretti, encore tout étonné.

 L’entreprise a créé le concept de couverture à lames bioclimatiques. Au lieu du store traditionnel en toile pour protéger les terrasses, l’équipe de Frédéric Foretti a mis au point un système de couvertures à lames d’aluminium motorisées et orientables.

 Un système pérenne toute l’année, totalement étanche lorsque les lames sont horizontales qui permet d’utiliser la terrasse comme une pièce normale l’hiver. Mieux encore, le concept permet l’orientation souhaitée en fonction de l’importance du soleil. En outre, un système de détection de la pluie permet d’automatiser la position des lames d’aluminium en fonction du temps.

 Un produit haut-de-gamme

 Il s’agit d’un produit certes plutôt haut de gamme, mais qui correspondait à un véritable besoin.

On sait que les couvertures traditionnelles en toile souffrent du vent, de la pluie, qu’il faut les remplacer tous les trois /quatre ans, alors que grâce aux systèmes proposés par Biossun, le dispositif discret et intégré est pérenne.

 Six brevets déposés dans cinquante pays protégent le concept développé per Biossun. Cela n’a pas empêché, vu le succès rencontré par l’équipe qui entoure Frédéric Foretti, d’autres entreprises de copier allégrement l’idée. Biossun qui reste encore leader sur son marché compte désormais une bonne vingtaine de concurrents, dont les plus grands acteurs du store, belges et italiens !

Ayant conscience qu’ils allaient être copiés, les dirigeants de Biossun ont décidé de se développer à marche forcée.

La société dispose à ce jour de cent revendeurs en France. Et surtout, elle a rapidement pris le chemin de l’export : elle compte cinquante revendeurs à l’étranger. L’entreprise de Caluire est ainsi notamment présente dans les pays à fort ensoleillement : Italie, Espage, Maroc, Tunisie, Algérie, mais aussi en Suisse où elle a créé une filiale.

 Direction les Etats-Unis, d’ici trois ans

 Elle vient de mettre aussi en place une filiale au Bénélux et s’apprête à faire de même en Allemagne. Les Etats-Unis sont également en ligne de mire. « Mais pas avant trois ans et là, nous savons que nous devrons construire une unité de fabrication sur place », admet Frédéric Foretti.

 Biossun a développé les phases finales du process de fabrication (usinage, laquage, logistique et transport) en Rhône-Alpes. Pour sécuriser son approvisionnement, elle vient de prendre 16 % du capital d’un de ses principaux sous-traitants, la société Saunier Plumaz située à Sassenage, près de Grenoble qui réalise 5 millions d’euros de chiffre d’affaires avec 47 salariés.

 Actuellement, Biossun réalise près de 85 % de son chiffre d’affaires avec les particuliers et 15 % seulement avec les professionnels de l’hôtellerie/restauration. Pour accentuer sa pénétration dans ce secteur, elle vient de créer une cellule dédiée à ce marché. Ce qui devrait permettre, avec son rythme de croissance moyen de 30 % l’an à l’entreprise d’atteindre dès cette année 10 millions d’euros de chiffre d’affaires et 20 millions d’ici trois ans.

 Pour rester à la pointe de l’innovation, elle est en train d’expérimenter un système de lames d’aluminium non plus horizontales, mais verticales. «Les nouvelles normes ouvrent un nouveau marché de la protection solaire colossal », s’enflamme Frédéric Foretti.

-Photo (DR)La terrasse bioclimatique de 150 m2 installée par Biossun au sein du restaurant Fuxia, situé près de la rue Mercière à Lyon. En médaillon, le Pdg, Frédéric Foretti.