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La Région Rhône-Alpes a investi 58 millions d’euros en vingt ans dans 200 films

Pôle de compétitivité Imaginove, Pixels, … Depuis vingt ans, la région Rhône-Alpes, à travers Rhône-Alpes Cinéma, son bras armé en la matière, a mis en œuvre une politique volontariste pour développer une filière de l’image sous toutes ses formes. Quel bilan, vingt ans après ? Si les 58 millions d’euros investis dans 200 films n’ont rapporté in fine qu’un peu moins de la moitié du financement originel, des emplois induits ont été créés : le secteur a pris de l’ampleur et se porte plutôt bien. Mieux, la numérisation accélérée des salles de cinéma pourrait encore accentuer cette décentralisation réussie. Explications.

« Louis, enfant roi », de Roger Planchon, sélection officielle du Festival de Cannes en 1992 ; « Regarde les hommes tomber » le film aux trois Césars de Jacques Audiard en 1995 ou prochainement, le 9 novembre, « Toutes nos vies » avec l’émouvante Marie Gillain et Vincent Lindon. Que vous soyez cinéphile ou simplement consommateur occasionnel de « toiles », vous avez inévitablement vu, vous verrez, un film tourné en Rhône-Alpes.

Les metteurs en scène sont de plus en plus nombreux à tourner dans l’un des huit départements de la Région : quinze films pour la seule année 2010. Et depuis vingt ans, deux cents films s’affichent sur l’écran régional.

Comment fait-on pour attraper un metteur-en-scène dans ses filets régionaux ? Par l’argent, bien évidemment, en participant au montage financier des longs métrages.

Tel est le rôle de Rhône-Alpes Cinéma, une structure créée en 1991, dans ce but, et financée pour un tiers par le Conseil régional, pour un autre tiers par la Caisse des Dépôts (CDC Entreprises) et pour le tiers restant par la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes.

« Nous co-finançons les films avec d’autres producteurs, à la condition, bien sûr qu’ils soient tournés dans la région. Mais notre rôle ne s’arrête pas là : nous proposons également trois plateaux de tournage, nous facilitons la recherche de décors et nous apportons notre soutien logistique aux productions », rappelle le directeur de Rhône-Alpes Cinéma, Gregory Faes.

« Chaque année, nous bénéficions grâce à la Région, d’une capacité d’investissement de 3 à 4 millions d’euros pour financer les films, soit en vingt ans, un total de 58 millions d’euros, ce qui a généré plus de 93 millions de dépenses de tournage», récapitule Gregory Faes.

Pour combien de recettes, en face, car il ne s’agit pas d’un investissement à fonds perdus. En contrepartie de l’apport financier, Rhône-Alpes Cinéma demande un pourcentage des recettes. Le cinéma n’étant pas un jackpot, peu de films réussissent à connaître le succès et beaucoup disparaissent assez vite des écrans. Ainsi, les recettes sur cette même période de vingt ans, se sont établies à 24 millions d’euros. « Ce qui nous a permis, l’année dernière pour la première fois, à Rhône-Alpes Cinéma de verser 3,2 millions à son financeur, la Région Rhône-Alpes » , constate Gregory Faes.

En vingt ans, cette stratégie de développement autour des industries de l’image a permis de consolider ou de créer près de 13 000 emplois dans 750 entreprises. Il faut y ajouter la présence sur le sol régional de vingt-trois laboratoires de recherche, ainsi qu’une d’une trentaine de formations liées à l’image.

Il est vrai que les structures se sont multipliées : pôle de compétitivité Imaginove ; Pôle Pixels à Villeurbanne qui accueille trois studios de cinéma, ainsi que trente entreprises et 300 emplois ; le studio d’animation « Folimage » à Valence ; sans oublier la « Cité de l’image en mouvement » à Annecy…

Mieux encore, pour Gregory Faes, la politique de numérisation des salles qui s’accélère actuellement et qui est aidée par la Région-bientôt il n’existera plus de bobines classiques 35 mm, elles seront toutes remplacées par des disques durs-devrait avoir un effet positif sur la région.

« 3,5 millions d’euros ont été investis pour aider les salles et notamment les salles d’arts et essais pour leur numérisation. Soixante salles dans la région sont déjà équipées. Il ne faut pas voir cela seulement comme une contrainte inélectable. Cette numérisation devrait favoriser la décentralisation. Il est de plus en plus facile par exemple, via l’internet haut débit, de travailler avec Paris, de Lyon ou de Valence. La technologie est là, plutôt bénéfique », se félicite le directeur de Rhône-Alpes Cinéma. Les nouvelles technologies deviennent un enjeu d’aménagement du territoire !

Photo (DR)-Signé du metteur en scène Philippe Lioret, avec Marie Gillain et Vincent Lindon le film « Toutes nos envies » qui sortira dans les salles le 9 novembre prochain a été tourné dans la Drôme et à Lyon : il s’agit du 200ème film bénéficiant d’un financement de Rhône-Alpes Cinéma en 20 ans.