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La Vallée de la chimie veut muer en Campus industriel

Tous partants : des collectivités et des pouvoirs publics aux industriels installés sur les 2 000 ha de la Vallée de la chimie au sud de Lyon ! Tous ont signé une Charte destinée à faire évoluer ce site en Campus industriel, plus vert dans tous les sens du terme. Première étape : la venue de nouveaux acteurs, sur 60 ha.

Si Michel Noir, lorsqu’il était maire de Lyon et président du Grand Lyon, voulait bouter la chimie hors de Lyon, on ne peut refuser à Gérard Collomb une vraie constance. Il a, lui, toujours défendu la présence de la chimie au cœur de l’agglomération, malgré les éventuels dangers qu’elle est susceptible de provoquer

Une présence dont la pertinence avait été relancée lors du drame d’AZF à Toulouse.

Gérard Collomb n’a cependant pas bougé d’un iota. Cela ne l’empêche pas de vouloir changer les choses et notamment d’agir pour que la chimie traditionnelle évolue vers une chimie verte et donc durable.

 C’est la raison pour laquelle, à quelques jours du salon de l’industrie de l’environnement, Pollutec-et ce n’est pas un hasard-le président du Grand Lyon a lancé le processus visant à faire muer ladite Vallée de la Chimie en un Campus industriel.

Et ce, en présence de Thierry le Hénaff, Pdg d’Arkema et de Jean-François Carenco, préfet de région et de tous les industriels de la Vallée de la Chimie.

Une initiative originale qui rassemble les collectivités, du Grand Lyon à la région Rhône-Alpes, en passant par les communes concernées, mais surtout l’ensemble des industriels, acteurs de la vallée de la chimie.

Parmi ceux-ci : la raffinerie Total de Feyzin à Kem One, en cours de sauvetage par l’industriel Alain de Krasny, en passant par la société chinoise Bluestar, voire encore Solvay ou IFP Energies Nouvelles, etc.

Soixante hectares de foncier nouveau proposés

S’y ajoutent les acteurs opérateurs en aménagement d’immobilier d’entreprise.

Tous ces acteurs ont signé le 20 novembre une charte de partenariat « pour la réalisation du Campus industriel Vallée de la chimie ».

Le point de départ : sur les 2 000 hectares de la Vallée de la Chimie, l’existence de près de 60 hectares de terrains publics et privés vierges ou susceptibles de le devenir qui pourraient judicieusement accueillir des entreprises industrielles ou de services plus -particulièrement axées vers la chimie verte, aptes à accentuer le basculement vers une chimie durable.

Un appel à candidatures, « l’Appel des 30 » a été lancé pour recueillir les candidatures d’entreprises désireuses de s’installer dans cette Vallée de la chimie et compléter l’offre existante.

 Maïa, Dentressangle, la « Ferme urbaine de Lyon », Serpol…parmi les candidats

Un succès, assurément, puisque « la Mission Vallée de la Chimie » du Grand Lyon qui pilote cette initiative a déjà, à ce jour, reçu vingt-huit candidatures.

Parmi celles-ci on trouve : Norbert Dentressangle ; mais aussi la « Ferme urbaine de Lyon » ; un projet baptisé « Oxygène », piloté par Air Liquide ; la société Serpol de Guy Mathiolon autour de la dépollution des sols ; une unité de fabrication de granulés à partir de la caséine du lait ; un autre projet, émanant de la société Maïa visant à promouvoir les énergies renouvelables ; un autre encore, visant à développer l’intermodalité en utilisant le transport fluvial, etc.

Elles émanent de quatorze industriels, de onze opérateurs immobiliers et de trois sociétés de services. L’appel à projet n’est pas clos : une opération de « speed dating » pour trouver de nouveaux candidats se déroulera le 2 décembre dans le cadre du salon Pollutec de Lyon-Eurexpo.

La clôture des candidatures est programmée jusqu’au 30 janvier, la sélection devant s’opérer au printemps.

Mais outre l’accueil de nouveaux arrivants de préférence « verts » pour conforter et faire évoluer la Vallée de la chimie, ce projet de « Campus industriel » va beaucoup plus loin.

Un plan de développement unique

Pour conforter et développer les industries de la Vallée, il vise à mettre en place un plan de développement économique unique.

L’objectif : assurer « une gestion mutualisée des services, du foncier et des services de développement. »

Autre objectif, très ambitieux, vu l’état des lieux : « valoriser le Campus industriel par une écrin de verdure pour améliorer son attractivité. »

Le leitmotiv de Gérard Collomb pour expliquer sa volonté de conserver une chimie forte à Lyon, ses 10 500 emplois industriels, dont 6 000 emplois dans la chimie et la pétrochimie : « Sans un socle industriel puissant, pas de services forts : nous essayons de développer à Lyon un écosystème s’appuyant sur une base industrielle forte et trois piliers : la santé, la chimie-environnement et le numérique.»

Si elle a pour but de se concrétiser sur le terrain, la signature de cette charte a aussi un but de communication en direction des éventuels investisseurs avec ce message subliminal : « A Lyon, nous sommes chemical friendly »…

Ce qui est loin d’être le cas dans toutes les villes…