Toute l’actualité Lyon Entreprises

La consommation d’électricité bien partie pour se stabiliser en Rhône-Alpes

 Les mesures prises pour diminuer la consommation d’électricité semblent porter leurs fruits. Selon Frédéric Dohet, directeur de RTE (Réseau de Transport et d’Electricité), celle-ci devrait rester étale ces prochaines années. Dans le même temps, la production émanant de l’éolien et du photovoltaïque est loin d’atteindre les objectifs fixés. Seule celle issue de la biomasse progresse, même plus vite que prévu.

 « L’efficacité énergétique ne cesse de croître ». Les ampoules basse consommation, les audits menés de plus en plus souvent dans les entreprises ou chez les particuliers pour diminuer la facture d’électricité et toutes les autres mesures prises, finissent par porter leurs fruits.

 Tel est le constat émis par Frédéric Dohet, directeur délégué de RTE (Réseau de Transport d’Electricité) Rhône-Alpes-Auvergne.

 Baisse conjoncturelle de 3,2 % l’année dernière

 Mieux encore : l’année dernière, la consommation a baissé : de 3,2 %, très précisément. En fait, ce recul est conjoncturel. Il émane d’un grand consommateur d’électricité, issu du secteur nucléaire (Eurodif) qui pour des raisons qui lui sont propres a fortement diminué sa consommation. Or, comme celle-ci équivaut à celle d’une très grande ville, cette baisse se ressent dans les statistiques.

 Hors Eurodif, la consommation se stabilise dans la Région autour de 50 Twh.

 La consommation des PME-PMI, des professionnels et des particuliers poursuit sa progression : + 2 % ; tandis qu’elle diminue dans la grande industrie, elle aussi grande consommatrice.

 « Tout laisse à penser que cette consommation va rester stable au cours des prochaines années », estime le directeur de RTE.

 Ceci signifie que Rhône-Alpes et la France, pays le plus exportateur d’électricité des Vingt-Sept va continuer à exporter ses Watts en nombre dans une Europe désormais totalement interconnectée.

 La production a poursuivi sa croissance

 Car si la consommation se stabilise, la production, elle, continue à croître. En Rhône-Alpes, elle a progressé l’année dernière de 1,6 %. L’année 2013 a été particulièrement pluvieuse, ce qui a amené les nombreux barrages des Alpes ou situés tout au long du Rhône à « turbiner » au maximum. Ainsi, alors que la production d’origine nucléaire a baissé légèrement, celle d’origine hydraulique s’envolait de 13 %. De même le thermique fossile (centrale thermique à charbon et gaz) a diminué : – 24 %.

 Si l’on additionne toutes les énergies vertes, la part de la production d’origine renouvelable s’est établie à 27 %. Si Rhône-Alpes auto-consommait toute l’électricité produite sur son sol, cela signifierait une couverture à hauteur de 62 % de la consommation par toutes les filières renouvelables. Un excellent score.

 Pourtant, la région qui s’est dotée d’un Schéma directeur en matière de production d’énergie renouvelable est loin de tenir son plan de marche.

 Ça pâtine tant pour l’éolien que pour le photovoltaïque.

 Du fait d’une réglementation très contraignante et de l’opposition grandissante des riverains, peu de nouveaux parcs éoliens voient le jour. Ainsi, la production d’électricité éolienne demeure stable depuis 2011 avec une production de seulement 169 MWatts l’année dernière.

 Le parc photovoltaïque a crû lui de 22 % à 301 MWatts, mais là encore, bien loin des objectifs fixés par le Grenelle de l’Environnement. La crise du photovoltaïque qui a bouleversé le paysage ces dernières années, l’explique.

 La production d’électricité issue de la biomasse en embuscade

 Surprise en revanche,la production d’électricité issue de la biomasse (biogaz et bois), ce que l’on appelle le thermique renouvelable a connu l’année dernière une très forte progression. Avec 470 MWatts, (soit 0,4 % de la production), elle dépasse désormais l’éolien ! Un rythme rapide qui devrait perdurer, « le potentiel en la matière étant très important », selon Frédéric Dohet.

 Ce faible rythme d’équipement en éolien et en photovoltaïque n’empêche pas les investissements en matière de lignes électriques haute ou très haute tension.

 Il faut relier les nouveaux sites qui de surcroît produisent de manière aléatoire, en fonction du vent et du soleil. Ce qui amène RTE à augmenter significativement ses investissements. Ceux-ci vont passer de 144 millions d’euros en Rhône-Alpes cette année, pour atteindre 220 millions d’euros en moyenne au cours des prochaines années

 Deux grands projets vont être lancés : celui baptisé « 2 Loires » qui va consister à reconstruire la ligne de 225 000 volts entre le Puy-en-Velay, l’Yssingelais et Saint-Etienne et « Savoie-Piémont », la liaison transfrontalière entre la France et l’Italie.

 La stabilisation de la consommation ne signifie pas la stabilisation des investissements. Cela ne paraît peut-être guère logique, en apparence, mais c’est plutôt bon pour l’économie : les entreprises du BTP vont pouvoir bénéficier de chantiers.

IllustrationLes projets d’investissements de RTE en Rhône-Alpes

.