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La consommation des ménages, mais surtout l’export à l’origine de la reprise économique en Rhône-Alpes

Première région industrielle de France, Rhône-Alpes est au premier rang pour bénéficier de la baisse de l’euro vis-à-vis du dollar et de nombreuses autres monnaies. Résultat : l’export redémarre vivement, accompagné par la consommation des ménages. En revanche, l’investissement des entreprises patine toujours…

« C’est sans aucun doute la conférence de presse la plus optimiste depuis bien longtemps.. ! » En prologue à la présentation de conjoncture économique, Pascal Oger, directeur régional de l’Insee Rhône-Alpes n’a pu éviter ce commentaire accompagné d’un large sourire.

 Même si l’on n’assiste pas à une reprise débridée, les faits sont désormais là : en Rhône-Alpes, l’activité est bien orientée. Et sauf accident, elle devrait continuer à l’être et même s’amplifier. Et l’Insee d’annoncer une croissance qui pourrait s’établit au niveau national à 1,1 % dès la mi-2015.

 Une croissance du PIB français de + 1,1 % à la mi-2015

 Autre fait saillant : cette reprise générale sensible dans l’Hexagone est encore plus visible en Rhône-Alpes. Du fait du poids important de sa base industrielle qui pèse près de 25 % de son Produit Intérieur Brut, traditionnellement, les phases de reprise économique y sont plus fortes qu’ailleurs. Et c’est bien le scénario qui semble se dérouler

 Cette reprise qui devrait s’afficher à + 0,4 % du PIB au 1er trimestre 2015 est en Rhône-Alpes comme dans l’Hexagone tirée par la consommation des ménages. Le ralentissement de l’inflation qui devrait être proche de zéro cette année et la baisse du prix du baril de pétrole ont permis une hausse du pouvoir d’achat qui permet de maintenir la consommation des ménages : + 0,6 % au 1er trimestre et + 0,3 % au 2ème.

 Mais le moteur de cette accélération rhônalpine est l’exportation qui, enfin, repart. Pas sur les chapeaux de roues, mais nettement. La principale raison : la baisse de l’euro vis à vis du dollar, mais pas seulement, également à l’égard de nombreuses autres monnaies.

 Ainsi, les exportations rhônalpines ont augmenté de 3,3 % au quatrième trimestre 2014, à hauteur de 11,8 milliards d’euros. Elles dépassent même de 4 %, le niveau du quatrième trimestre 2013 (+ 2,6 % seulement au niveau national).

 Progression de 3,2 % des exportations vers l’Union Européenne

 Les exportations vers l’Union Européenne progressent de 3,2 % alors qu’elles avaient baissé de 3,5 % en 2013.

 Et elles limitent la casse hors Union Européennes. Une vraie Bérézina : en 2013, elles avaient reculé de – 7,9 %. Cette fois, la baisse est limitée à 3,4 %.

 Ce sont les matériels de transports qui tirent ces ventes à l’international (+ 5,9 %), suivies des exportations d’équipements mécaniques, matériel électrique, électronique et informatique (+ 2,2 %).

 L’euro restant stabilisé à un bas niveau, tout laisse à baisser que ces bonnes performances en matière d’export vont perdurer.

 Heureusement d’ailleurs car le troisième moteur traditionnel de la croissance, après la consommation des ménages et l’export, en l’occurrence, l’investissement des entreprises reste atone dans l’industrie, il est en baisse dans la construction et en légère hausse dans les services.

 Logique d’ailleurs : le taux d’utilisation des capacités de production au sein des entreprises s’établit à 77,6 %. On estime qu’en général, il faut qu’il monte à 86 % pour que se produisent des goulots d’étranglement provoquant un regain nécessaire et indispensable des investissements.

 Il reste également à voir si les mesures prises récemment par le gouvernement en faveur de l’investissement porteront rapidement leurs fruits.

 Un recul de 40 % des plans sociaux dans les entreprises

 Mais comme les taux de marge des entreprises, grâce à cette reprise et au CICE, les sinistres économiques, encore nombreux en 2013 et début 2014, tendent à se raréfier, malgré quelques dossiers lourds à l’instar par exemple de Mory-Ducros.

 Ainsi, au cours du premier trimestre 2015, l 100 emplois seulement ont été concernés par des plans de sauvegarde de l’emploi, dans les entreprises employant au moins 50 salariés, contre 1 850 en cours du 1er trimestre 2014, soit un recul de près de 40 %.

 Autre signal intéressant : l’emploi intérimaire, un indicateur avancé, se redresse. Le secteur de l’intérim a gagné 3 300 emplois au quatrième trimestre 2014, soit + 5,3 %.

 De là à dire que nous sommes entrés dans le meilleur des mondes économiques possibles, il y a encore un grand pas que nous ne saurions franchir. Si le Bâtiment tend à repartir, les Travaux Publics n’ont, eux, jamais autant soufferts.

 Autre constat pour l’instant navrant : cette reprise s’opère sans diminution du chômage, mais simplement son ralentissement. Si l’économie rhônalpine va créer des emplois cette année, ils seront insuffisants pour inverser la courbe car la population active notamment suite au recul de l’âge des départs à la retraite, continue de croître. Seule satisfaction : d’ici la fin de l’année, le chômage devrait commencer à se stabiliser…