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La nouvelle ligne Lyon-Londres d’Eurostar : l’occasion d’attirer les touristes britanniques dans la capitale des Gaules

A raison de cinq fréquences par semaine et de 750 passagers par train, Lyon est depuis le 1er mai relié par Eurostar à la capitale britannique. 4 h 41 mn dans un sens, mais 5 h 47 dans l’autre. De nombreux articles dans les médias britanniques sur Lyon, ont précédé cette nouvelle liaison ferroviaire. L’occasion de faire passer les touristes britanniques à Lyon de la 6ème places des touristes étrangers, à la 1ère place ?

Le temps ferroviaire est bien long. Il aura tout de même fallu attendre vingt ans pour voir enfin arriver l’Eurostar Lyon/Londres en gare de la Part-Dieu.

A la question de savoir pourquoi si tard, le patron de la filiale de la SNCF s’emberlificote, évoquant notamment le nœud ferroviaire lyonnais ou la difficulté à trouver des sillons ferroviaires fort rares. Mais explique tout de suite qu’après les grandes capitales européennes, l’objectif pour la filiale de la SNCF, est désormais de servir les capitales régionales.

Ainsi, le 1er mai, Eurostar a ouvert sa première ligne Lyon-Londres qui se poursuit par ailleurs vers Avignon et Marseille.

Un test opéré en 2013 pendant quelques semaines avec la mise en place de quelques liaisons, s’est révélé positif et a emporté la décision.

5 h 47 au départ de Lyon, 4 h 41, dans l’autre

On peut donc enfin, au départ de Lyon prendre la direction de la gare de Saint-Pancras à Londres en…5 h 47 minutes ; alors que dans l’autre sens, on ne mettra que 4 h 41 minutes.

Cherchez l’erreur ? Le fait que justement Londres est une capitale européenne, mais…pas Lyon.

Dans le sens Londres-Lyon, les passagers passent ainsi les contrôles douaniers à Londres avant de pénétrer dans le TGV.

Ce qui pour l’heure n’est pas possible dans le sens Lyon-Londres, à la gare de la Part-Dieu, non équipée. Le nouvel Eurostar Lyon-Londres effectue ainsi un halte d’une heure environ à Lille qui fait office de frontière. Il faut alors descendre du train avec ses bagages, avant de reprendre un autre TVG pour la capitale britannique.

Ceci dit, Eurostar qui entend faire croître et prospérer sa nouvelle ligne affiche d’évidents efforts tarifaires : pour effectuer le Lyon-Londres aller-et-retour, il n’en coûte que 111 euros, pour la classe dit standard, correspondant à la 2ème classe, du moins.

Il en coûte en revanche 236 euros au départ de Lyon A et R pour la classe Standard Premier (1ère classe) qui propose deux services de restauration à la place, des magazines mis à disposition, un espace de voyage plus spacieux, ainsi que des prises électriques françaises et anglaises…

Le patron d’Eurostar ne cache pas qu’il s’agit là d’un prix d’appel. Si le succès est au rendez-vous, les tarifs pourraient grimper.

Déjà dix mille billets vendus

Or, justement, pour l’heure du moins le succès semble bien au rendez-vous, puisque avant même que le 1er Eurostar n’emprunte la nouvelle ligne, le 1er mai, dix mille billets étaient déjà vendus.

Il est vrai que de nombreux articles dans les médias britanniques – trois pages par exemple sur Lyon et Rhône-Alpes dans le « Guardian »- ont précédé la nouvelle liaison.

Pour l’heure, les touristes britanniques semblent préférer Avignon ou le Périgord à Lyon : ils ne se situent qu’au sixième rang des nationalités étrangères qui visitent la capitale des Gaules.

Pour l’heure, cinq fréquences par semaine sont programmées : les dimanches (et jours fériés),

les lundis, jeudis, vendredis et samedis. Les trains composés de deux TGV peuvent accueillir jusqu’à 750 passagers.

Le départ de Lyon s’effectue, gare de la Part-Dieu, à 17 h 14 pour une arrivée à Saint-Pancras à 22 h 12, heure locale.

Départ à 7 h 15, au départ de Londres

Dans l’autre sens, au départ de Saint-Pancras, il faudra se lever tôt, avec un départ à 7 h 15, heure locale, pour une arrivée à Lyon à 13 heures.

Si les temps de parcours entre Lyon et Londres peuvent encore dans une certaine mesure concurrencer l’avion, ce sera sans doute plus difficile pour Avignon (5 h 49) ou Marseille Saint-Charles (7 h 50), terminus de la nouvelle ligne.

Pour l’instant sur les 10 000 places déjà réservées les voyageurs choisissent pour un tiers la destination Lyon, pour l’autre tiers, Avignon et pour le dernier tiers, Marseille.

Mais il est vrai qu’il existe un public qui désormais veut éviter les tracas de l’avion au profit du train qui les transporte d’une seule traite de centre-ville à centre-ville. D’autant que, avantage par rapport à l’avion,il suffit avec le TGV d’arriver 30 minutes à l’avance à la gare, contre une à deux heures, selon les destinations, pour l’avion.

La ligne aérienne d’Emirates Lyon-Dubaï a fait découvrir Lyon aux touristes australiens. En sera-t-il de même pour les touristes britanniques avec l’Eurostar Lyon-Londres ? Une question qui intéresse diablement les hôteliers lyonnais et rhônalpins…