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La poste se diversifie  : elle va livrer… des repas à domicile à Lyon !

Face à la chute du courrier, la Poste entend se diversifier à grande vitesse. L’entreprise publique vient de racheter Resto in, une start-up du secteur, en plein essor qui travaille déjà avec une cinquantaine de restaurants à Lyon.

Le courrier traditionnel non mail baisse drastiquement. Comment se diversifier pour maintenir le même chiffre d’affaires ? Pour tenter de répondre à cette question, la Poste ne cesse de faire preuve d’imagination.

 Elle va ainsi concurrencer directement un certain nombre d’entreprises telles que « Réseau resto », « Nosbonsplats chez vous », voire bientôt Uber, la compagnie de VTC qui a créé « UberEats », etc, qui se sont spécialisée sur certains segments du créneau de la distribution de repas à domicile.

 Pour ce faire, la Poste vient de racheter l’un des acteurs français historiques de la livraison de repas à domicile : Resto in.

 L’entreprise publique a, via sa filiale GeoPost, pris 80 % du capital de cette start-up qui met en relation des restaurants plutôt haut de gamme avec des livreurs professionnels chargés d’apporter leurs repas aux clients ; et ce, assure-t-elle, en moins de 45 minutes.

 Disponible à Lyon

 Ce service est déjà disponible Lyon, comme à Paris et Marseille et dans six autres métropoles européennes. Précisément : à Londres, Bruxelles, Madrid, Barcelone, Hambourg et Berlin.

 Cinq ans après sa création par Clément Benoît, 27 ans, Resto In est l’un des leaders de la livraison à domicile.

« J’ai eu l’idée de cette entreprise il y a cinq ans, alors que j’étais en voyage aux Etats-Unis. Là-bas j’ai découvert plusieurs sites de restaurants plus ou moins « bas de gamme » qui proposaient la livraison à domicile.

  Là, j’ai eu l’idée de créer un nouveau type de service qui centraliserait les livraisons de plusieurs restaurants « haut de gamme » et qui s’occuperait de toutes les réceptions de commandes et livraisons. J’ai créé Resto In avec l’une de mes camarades de la fac, pendant notre quatrième année.

 Pendant ma dernière année d’études, j’étais en cours la journée et le soir je livrais les commandes », raconte-t-il (*).

 16 millions d’euros de chiffre d’affaires cette année

Numéro 1 du marché, Resto in a lors de sa courte histoire déjà racheté « Resto Presto » qui offrait à peu près le même service en Belgique ; puis en 2010, « Chaud devant, » basé sur Marseille, Lyon et Paris.

 Avec l’appui de la Poste, Resto in devrait donc encore accélérer son développement.

 La société, qui a levé 10 millions d’euros entre 2009 et 2014, revendique 1 500 restaurants partenaires et emploie à ce jour quatre-vingt-dix collaborateurs.

 Après avoir enregistré un chiffre d’affaires de 7 millions d’euros en France entre 2012 et 2014, elle indique viser 16 millions d’euros cette année. 

 Pas de grève à craindre : ce ne sont pas les facteurs qui vont se mettre à livrer de bons petits plats, la nouvelle offre de la Poste sera proposée par les salariés de la start-up.

 Selon la description faite par la Poste, « Resto in est une place de marché de restauration couplée à un service de courses. »

 Le système est adepte de la simplicité : le client rentre son adresse sur le site internet de Resto In et se voit proposer une série de restaurants partenaires à qui elle peut passer commande.

 Payés directement en ligne, les plats sont ensuite livrés.

 Une cinquantaine de restaurants

 A Lyon, Resto-In travaille avec une cinquantaine de restaurants aussi divers que le Karachi (cuisine indo-pakistanaise), Maurizio due (italien), Moss (restaurant de poisson), ou Merle (Fruits de mer), etc.

 Cet investissement dans Resto in constitue en fait la deuxième étape du développement de la filiale GeoPost de l’opérateur public dans le marché alimentaire.

 En effet Chronopost (livraison express de colis jusqu’à 30 kg aux entreprises et aux particuliers), propose déjà depuis quelques mois une solution de livraison express des produits alimentaires (secs, frais, mais aussi surgelés) partout en France le lendemain avant 13 h. Une double diversification sans doute apte à changer l’image de la Poste…

(*) Lors d’un interview au site « Imagine ton futur ».