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La société lyonnaise GL Events fait appel à un fonds familial belge pour lever 72 millions d’euros

Olivier Ginon, Pdg de la société spécialisée dans l’événementiel entend appuyer sur la pédale d’accélérateur. Et ce, via une augmentation de capital à laquelle va souscrire le fonds belge Sofina et la holding Polygone. Celle-ci est destinée à accompagner le groupe dans sa conquête des pays émergents. Il s’appuie pour ce faire sur de nombreux contrats en cours dont 40 millions d’euros déjà signés au Brésil en 2013 et 2014, pour l’organisation de la Coupe du monde de football et les JO de Rio.

Sofina, vous connaissez ? Sans doute pas. Pourtant, ce fonds familial belge, présidé par un Comte (Goblet d’Alvielle) est de plus en plus présent en Rhône-Alpes.

 Il a déjà investi dans le groupe bioMérieux et le négociant en vins drômois Chapoutier. Et s’apprête à récidiver avec un autre grand groupe rhônalpin, le leader européen de l’événementiel (salons, centres de congrès, organisation d’événements), GL Events, basé à Brignais dans le Rhône, en attendant son futur siège flambant neuf à Lyon-Confluence.

 Coté sur Euronext Bruxelles, Sofina va abonder les fonds propres de la société dirigée par Olivier Ginon.

 Dans un premier temps, le fonds familial belge participera à une augmentation de capital réservée de 28,5 millions d’euros. Puis, dans une seconde étape, il souscrira 43,4 millions d’euros au sein de la holding du groupe lyonnais, Polygone.

 A l’arrivée, le fonds bruxellois en mettant au pot dans le groupe près de 55 millions d’euros, se retrouvera actionnaire à hauteur de 8,7 % de GL Events et de 8,4 %, au sein de sa holding Polygone.

 Comme toute opération de ce type, cette augmentation de capital doit recevoir l’autorisation du gendarme de la Bourse, l’AMF (l’Autorité des Marchés Financiers), mais celle-ci ne devrait guère faire de doute. Une fois le feu vert obtenu, l’augmentation de capital devrait se dérouler au cours du mois de novembre.

Un besoin de financement évalué à 150 millions d’euros !

Pourquoi Olivier Ginon se lance-t-il dans une si lourde opération, même si le groupe est actuellement valorisé en Bourse à hauteur de 270 millions d’euros.

 Parce qu’il a besoin de fonds propres pour accélérer son développement dans les marchés émergents. « Les marchés événementiels à conquérir au sein des puissances émergentes sont particulièrement prometteurs. GL Events, par sa présence locale déjà affirmée est particulièrement bien positionné pour en tirer partie et poursuivre sa forte croissance rentable et créatrice de valeur », affirme Olivier Ginon.

 Le Brésil, cadre de deux événements sportifs mondiaux majeurs avec la Coupe du Monde de Football de 2014, puis les Jeux Olympiques de Rio en 2016, figure parmi les pays cibles.

 Le Groupe lyonnais a déjà engrangé pour près de 40 millions d’euros de contrats dans ce pays, pour les années 2013 et 2014, avec notamment, l’accueil du Comité d’organisation de la Coupe, l’hébergement, 20 000 m2 de surfaces commerciales liées à l’activité du parc des expositions de Rio, ainsi-nouveau métier pour GL Events- la construction d’un hôtel de 306 chambres sous la marque Mercure.

 Le groupe va avoir besoin d’importants fonds propres pour financer ce lourd programme : il estime l’enveloppe d’investissements de développement à mobiliser d’ici 2016, à… 150 millions d’euros !

 Olivier Ginon veut aller encore plus loin au Brésil où il réalise déjà un chiffre d’affaires de 50 millions d’euros. Il entend répondre « à un certain nombre » d’appels d’offre pour la construction de structures temporaires (gradins, tribunes et tentes) nécessités par un autre événement à venir dans ce pays : Les Journées Mondiales de la Jeunesse programmées en 2013 à Rio.

 Enfin, en bonne logique, une opération de croissance externe se dessine au Brésil. GL Events devrait acquérir prochainement une société d’aménagements temporaires qui opére sur l’ensemble du Brésil qui réalise près de 20 millions d’euros de chiffre d’affaires. «  Cette société a déjà travaillé avec GL Events, de façon très professionnelle lors du dernier Sommet de Rio + 20 », explique-t-on à la direction du Groupe lyonnais. Ce qui explique ce choix.

La Turquie aussi

 La Turquie, actuellement en plein boom économique, constitue aussi l’une des cibles privilégiées d’Olivier Ginon. Le groupe y étudie de grands projets de concessions d’espaces événementiels.  Il entend également « accélérer son déploiement dans ce pays au potentiel considérable. » GL Events a déjà repris Serenas, le leader de l’organisation de congrès en Turquie. Il est aussi concessionnaire du centre de congrès et d’expositions d’Ankara.

 Si pour l’heure, beaucoup d’entreprises ont gelé leurs projets d’investissements, ce n’est pas le cas pour GL Events. Il est vrai que ceux-ci ont avant tout pour cadre des pays en croissance.

 Photo (DR) : Olivier Ginon