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Lancement du vol Lyon-Montréal d’Air Canada : un potentiel de 500 000 passagers 

Les nuitées de Canadiens en Rhône-Alpes augmentent en moyenne chaque année de 5 %. Le nombre de visiteurs américains au Pavillon du tourisme à Lyon a bondi, lui, de 115 % en trois ans. Ces chiffres augurent d’une belle croissance des touristes nord-américains à Lyon. Pour Philippe Bernand, le patron de l’aéroport, le potentiel s’établirait même à près de 500 000 passagers. Sous certaines conditions, cependant…

Parti de l’aéroport Trudeau de Montréal à 21 h 15, jeudi 16 juin, le premier Boeing 767-300 de 211 places de la compagnie Air-Canada s’est posé à 10 h 25, vendredi 17 juin, sur le tarmac de l’aéroport de Lyon-Saint-Exupéry.

 La concrétisation d’un vieux rêve pour la direction de l’aéroport rhônalpin de voir, après le défunt Lyon-New York de Delta Airlines, il y a bien longtemps, une nouvelle liaison régulière relier la région Rhône-Alpes à l’Amérique du Nord. Pas tout-à-fait la même chose, certes, mais il faut savoir que Montréal est à seulement 6 heures de voiture de New-York (600 km).

 Il est clair, qu’à raison de cinq fréquences par semaine, ce vol veut constituer, avec les correspondances, un pont entre Rhône-Alpes et l’Amérique du Nord (24 sièges affaires et 187 économie).

Sixième destination hexagonale, seulement

Si l’on en croit l’origine des passagers du premier vol, cela semble bien parti : lesdits passagers étaient originaires de dix villes du Canada et de vingt-trois villes des USA dont notamment Philadelphie et Los Angeles.

 Au niveau de l’Office du tourisme de Lyon et de Rhône-Alpes Tourisme, on se plaît à rêver d’une arrivée beaucoup plus importante désormais de touristes nord-américains dans la région.

 Auvergne-Rhône-Alpes, deuxième région française ne constitue actuellement que la sixième destination hexagonale des Canadiens (11,4 % des touristes issus du pays à la feuille d’érable). Parmi les raisons mises en avant par nos visiteurs d’outre-Atlantique: les stations alpines, bien sûr, l’œnotourisme, les croisières fluviales et la culture…

Ça progresse pourtant : d’après Rhône-Alpes Tourisme, le nombre de nuitées de Canadiens augmente de 5 % l’an. Le nombre de visiteurs américains au Pavillon du Tourisme de Lyon a, lui, bondi de 115 % en trois ans.

 Jusqu’à présent, ceux-ci arrivaient par Paris ou par l’autre compagnie aérienne effectuant un Lyon-Montréal, mais non régulier (l’été seulement) : Air Transat qui poursuit par ailleurs ses vols malgré l’arrivée de cette nouvelle concurrence.

 Cinq fréquences, bientôt sept ?

 Pour Philippe Bernand, le patron de l’aéroport, il y a de la place pour deux compagnies, une régulière, une saisonnière puisque selon lui, « Sur l’Amérique du Nord, nous avons 500 000 passagers de potentiel ! » Ce qui représenterait près de 6 % du trafic actuel de l’aéroport…

 Cette ligne démarre avec cinq fréquences hebdomadaires (lundi, jeudi, vendredi, samedi et dimanche, en été dans le sens Lyon-Montréal), mais chez Air Canada, on assure que l’objectif, si le taux de remplissage correspond aux attentes, est d’en faire un vol quotidien. A quelle échéance ? Difficile à dire.

 Tout dépendra en fait des passagers affaires, dits à haute contribution. D’où cet appel de Philippe Bernand, le président du directoire des aéroports de Lyon : « On a besoin pour la réussite de ce vol de la communauté d’affaires : nous faisons le pari que les hommes d’affaires nous suivront… »

 L’une des raisons de l’échec du précédent Lyon-New York était justement le fait que les Pdg et les cadres se rendant en Amérique du Nord avaient malgré la création d’un vol direct, continué à prendre des correspondances : à Roissy, à Francfort, à Londres…

 Qu’en sera-t-il cette fois-ci ?

 Reste, pour les amadouer que les horaires, des deux côtés de l’Atlantique ont été choisis pour faciliter les correspondances.

Un protocole d’entente entre les deux Offices du tourisme

 En tout cas, du côté des deux Offices du Tourisme, à Lyon et à Montréal et de Rhône-Alpes Tourisme, le bras armé régional pour le tourisme, on se frotte les mains.

 Ainsi, poursuivant une collaboration entamée depuis longtemps, les Offices du tourisme des deux villes viennent de signer « un protocole d’entente et de collaboration ».

 Encore faut-il mieux faire connaître Lyon, encore une énigme là-bas et Auvergne-Rhône-Alpes, au Canada et en Amérique du Nord.

 Le premier vol a ainsi emporté avec lui une délégation de dix journalistes canadiens et américains, anglophones et francophones spécialisés dans le tourisme et la gastronomie.

 Objectif : la découverte de Lyon, puis de Vienne, avant de prendre la direction de l’Ardèche et de la Drôme provençale.

 Les sièges d’avion sont là, reste désormais à les vendre..