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Le 1er avion s’est envolé le 1er juin : de nombreux espoirs mis dans la nouvelle liaison aérienne Lyon-Moscou

Un Airbus A 320 de 140 places s’est élancé, le mercredi 1er juin de la piste de Lyon-Saint-Exupéry pour rallier Moscou. A raison de quatre fréquences par semaine, Aéroflot est de retour en Auvergne-Rhône-Alpes. Alors que la situation économique et politique s’améliore des deux côtés, le potentiel s’annonce considérable sur le plan touristique et économique.

Le moment idoine. Même si c’est pour l’instant symbolique, l’assemblée nationale française a voté en avril une résolution demandant le levée de l’embargo avec la Russie, tandis qu’un certain calme règne désormais sur le front russo-ukrainien.

 Bref, le ciel s’était éclairci pour fêter, à Lyon-Saint-Exupéry, après seize ans d’absence, le retour d’une liaison directe Lyon-Moscou par Aéroflot. Le premier vol opéré par un Airbus A 320 s’est envolé de la piste de Saint-Exupéry, le 1er juin, sous le déluge d’eau des pompes des pompiers de l’aéroport, comme le veut la tradition.

 Ainsi, la compagnie nationale russe propose désormais quatre vols par semaine entre Lyon et sa base de Moscou-Sheremetyevo, les lundis, mercredis, vendredis et dimanches. Ceux-ci sont opérés en Airbus A320 pouvant accueillir 20 passagers en classe Affaires et 120 en Economie. Un vol d’une durée moyenne de 3 h 40.

Sans concurrence

 Après la disparition, après liquidation judiciaire de la compagnie privée Transaéro qui opérait l’hiver seulement cette liaison, Aéroflot est sans concurrence directe sur cette route, jusque-là proposée en partage de codes avec Air France via Paris-CDG, sa première destination française.

 Des deux côtés, russes et français, les ambitions affichées sont grandes à l’occasion de ce grand retour de la compagnie nationale russe ; retour sur lequel travaillait depuis plusieurs années la direction de l’aéroport rhônalpin.

 Avec le Lyon-Montréal d’Air-Canada, une nouvelle destination emblématique s’affiche ainsi sur les panneaux lumineux de l’aéroport.

 Alexandre Lukashin, directeur général d’Aéroflot a fixé à 18 000 le nombre de passagers à 50/50 russes et français qui devraient utiliser cette nouvelle liaison, lors de la saison d’été qui se termine le 29 octobre prochain.

 Son ambition, ensuite, pour transporter les skieurs russes friands des Alpes, est d’opérer un vol quotidien Lyon-Moscou 7j/7 durant tout la saison hivernale.

 Outre les touristes russes escomptés, ce sont les hommes d’affaires que l’on espère voir revenir en Auvergne-Rhône-Alpes.

 Une chute de 34 % des visiteurs russes à Lyon en 2015

 Côtés touristes, s’il y a eu reflux du fait de la crise qu’a connu la Russie et la forte dévaluation du rouble, l’on a été jusqu’à comptabiliser en 2013, 310 000 nuitées en Rhône-Alpes de citoyens russes. En 2014, Lyon comptait 14 % de touristes russes de plus, avant un plongeon en 2015 : – 34 %.

 Côté business, la crise et l’embargo ont fait plonger les relations économiques entre la région et la Russie. Seules six entreprises russes sont implantées en Auvergne-Rhône-Alpes, contre dix fois plus en sens inverse, soit soixante. Ainsi des poids-lourds comme Michelin ou SEB sont implantées en Russie, mais aussi des PME comme Cegid, Prismaflex ou Porcher.

 Un Club CEI (la zone d’influence de la Russie) a d’ailleurs été créé à Lyon, rassemblant une trentaine d’entreprises

 La Russie, 22ème client de Rhône-Alpes

 De la région, pas moins de six-cents entreprises exportent vers ce pays. C’est peu. La Russie n’est ainsi que le 22ème client de Rhône-Alpes.

 « Nous avons un potentiel très important. Nous pouvons faire beaucoup mieux », assure Alain Galliano, chargé des relations internationales et de l’attractivité à la Métropole de Lyon.

 Si l’économie de la Russie repart-ce pourrait être le cas en 2017. Si l’embargo est levé, cette nouvelle liaison pourrait se révéler très efficace pour booster les relations des deux côtés.

 La Métropole et par ailleurs la région n’ont pas cessé d’ailleurs, ces quinze dernières années, de tisser des liens avec la Russie. De nombreux échanges entre scientifiques, entre universitaires et grandes écoles (Centrale et l’ENS, notamment) se sont développés entre Lyon, Moscou et à Saint-Pétersbourg.

 Une association « Le projet russe » dont l’objectif est de promouvoir la culture russe dans l’agglomération a vu le jour en 2013 dans la capitale des Gaules : elle a organisé l’année dernière les premières « Saisons russes de Lyon ».

 Et on le sait, la culture est souvent le prélude au business…

 Après le Canada et la Russie, la Chine ?

 Après Moscou, puis Montréal quelle sera la nouvelle liaison que Lyon-Saint-Exupéry va pouvoir afficher ? Un Lyon/Pékin ou un Lyon-Shanghai ? Revenant de Chine, Gérard Collomb qui était accompagné par un représentant de Lyon-Saint-Exupéry a rencontré les dirigeants d’Air China qui se seraient montrés intéressés pour créer une telle liaison. Ce serait alors Pékin.

De son côté, l’aéroport est en contact depuis plusieurs années avec China Eastern airlines: ce serait dans ce cas Shanghai, la porte d’entrée économique de la Chine.

L’aéroport régional apparaît en tout cas actuellement engagé dans une vraie dynamique. Pourvu que ça dure…