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Le Centre d’échanges de la Gare de Perrache : pas supprimé, mais profondément remodelé

L’une des plus importantes erreurs architecturales de Lyon, datant des années 70, le peu gracieux centre d’échanges de la gare de Perrache va faire l’objet d’un profond lifting. Simplification, luminosité devraient en être les maîtres-mots. Il en coûtera 65 millions d’euros pour mettre fin à cette césure entre le nord et le sud lyonnais qui disparaîtra définitivement en 2020.

Un « plat de spaghettis » pour Laurence Eymieu, directrice régionale de la SNCF, « un échec architectural qui a rendu totalement illisible l’accès à la gare », pour Jean-Jack Queyranne, président de la région Rhône-Alpes.

Ils ont bien sûr raison : ces termes ne sont pas de trop pour qualifier le centre d’échanges de Perrache qui, au cours des années 1970 a amené la construction de cette horreur urbanistique coupant le nord et le sud de Lyon, mais a eu aussi pour conséquence de cacher la belle gare de Perrache, datant elle 1857. Construite à une époque où les gares étaient les cathédrales des temps modernes.

L’important développement actuel du quartier de la Confluence plus au sud ne pouvait supporter longtemps encore cette césure coupant Lyon en deux.

La deuxième solution choisie

Il fallait agir. Raser carrément le centre d’échange ? L’aménager ? C’est cette deuxième solution qui a été choisie, pas aussi radicale que la première, mais la transformation dont il devrait être l’objet devrait résoudre un bon nombre des problèmes rencontrés.

Il a fallu mettre autour d’une même table beaucoup d’intervenants car ce centre d’échanges intermodal est aussi un site à responsabilités multiples : la SNCF, bien sûr, Réseau Ferré de France, aussi, mais encore la Ville de Lyon, le Grand Lyon, mais toujours la Région Rhône-Alpes (pour les TER) et même le Sytral pour les transports en commun (métro, bus et tramway).

Trois années de réflexion et de travail ont été nécessaires pour que tout le monde se mette d’accord sur un projet commun.

Le centre d’échanges va subsister, mais a minima. De nombreuses cloisons, murs et façades vont disparaître, à commencer par la passerelle, reliant la gare au centre déchanges qui méne aux voies. Le but : simplification, luminosité, sécurité.

On pourra à nouveau apercevoir la façade de la gare de Perrache qui ne sera plus enserrée dans un environnement peu engageant. Elle sera à nouveau mise en valeur et dotée d’une vaste place, au nord, comme au sud

Parmi les grandes nouveautés qui s’offriront aux 100 000 voyageurs qui transitent tous les jours par Perrache pour utiliser tous les modes de transport proposés : un nouveau passage sera créé de la place des Archives (au début du cours Charlemagne), à la place Carnot. Il remplacera le tunnel actuel, permettant d’accèder à la fois au métro et de retrouver la lumière naturelle.

L’accès aux transports en commun centralisé place des Archives

L’accès à l’ensemble des transports en commun sera centralisé autour de la place des Archives, au nord de la gare. On pourra accéder au Tram T2 qui sera prolongé, tandis qu’un nouvel accès aux TER (utilisé par 17 000 des 23 000 voyageurs quotidiens convoyés par le train) permettra aux usagers de rejoindre les quais depuis la place des Archives.

Enfin, la gare routière internationale quittera le centre d’échanges pour s’installer dans un autre lieu de l’agglomération, afin de libérer des mètres carrés.

La gare elle-même ne sera plus enserrée. Au Nord, le parvis sera totalement redessiné, permettant aux voyageurs d’accéder plus naturellement aux quais. Plus de passerelle, ni d’escalators. En lieu et place, on trouvera des ascenseurs et des accès latéraux.

Une telle opération d’urbanisme a, bien évidemment, un coût qui, s’agissant d’aménagement, de cette importance, n’apparaît pas excessif : 65 millions d’euros qu’auront à se partager les différents acteurs de ce remodelage.

Les travaux ne seront pas terminés avant fin 2020

On se demande d’ailleurs pourquoi cette opération de réaménagement n’a pas été engagée plus tôt, vu l’unanimité générale à son sujet. Elle aurait dû être prioritaire.

Il faudra donc attendre pour voir se redessiner le Perrache nouveau. Les travaux devraient débuter à la mi-2016, pour se terminer fin 2020.

Ce réaménagement devrait assez profondément transformer ce site disgracieux site et rendre la gare à la Ville.

Reste que le très gros chantier qui attend la décennie à venir en matière de transports ferroviaires ne sera pas celui-là, mais le creusement d’une gare souterraine à la Part-Dieu. Qui est destiné à rester la principale gare lyonnaise, bien avant Perrache. Mais là, le coût se chiffrera en centaines de millions d’euros…