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Le « Grand Carénage » va toucher toutes les centrales nucléaires de Rhône-Alpes : St- Alban/St-Maurice ouvre le bal avec un investissement d’un milliard d’euros

En 2017/2018 prés de trois mille personnes vont travailler sur le site de la centrale nucléaire de Saint-Alban/Saint-Maurice en, Isère au sud de Lyon. Des travaux destinés à prolonger de manière importante la durée de vie de cette centrale qui vient de fêter ses trente ans. Les autres tranches rhônalpines vont suivre. A la clef, près de 500 millions d’euros pour les sous-traitants locaux.

« Grand Carénage » : EDF a choisi la métaphore nautique pour évoquer le plus important programme d’investissement qu’elle a engagé depuis longtemps et qui va toucher l’ensemble de ses centrales nucléaires ces prochaines années : 55 milliards d’euros !

 Objectif : quarante ans et plus…

 La révision décennale de chacune des tranches va être couplée à l’adaptation de ces mêmes tranches pour augmenter de manière importante leur durée de vie. De dix ans supplémentaires pour les porter à quarante ans et plus pour les centrales trentenaires, par exemple, à l’instar de Saint-Alban/Saint-Maurice

 Cette centrale nucléaire située en Isère, au Sud de Lyon, sur le Rhône, est la première des nombreuses centrales nucléaires rhônalpines à être concernée : ses deux tranches de 1 300 MW qui produisent 4% de la production nucléaire française vont être de 2015 à 2018 l’objet du « Grand Carénage », lancé à l’occasion de ses trente ans fêtés le mercredi 25 juin.

 A l’heure où l’on reproche aux entreprises d’être frileuses en matière d’investissement, la manne à venir s’affiche d’importance : 1 milliard d’euros pour elle seule !

 Tout dépendra des appels d’offres lancés, mais l’objectif affiché par Francis Nietto, le directeur de la centrale nucléaire iséroise est d’arriver aux alentours de 50 % de cette somme destinées aux entreprises locales dans un rayon de 50 km.

 Pour ce faire, un grand speed-dating mettant en contact les entreprises de premier rang, à l’instar de Vinci ou de GDF-Suez, par exemple, a été organisé avec des sous-traitants installés sur les territoires des six communautés d’agglomérations les plus proches.

 Ainsi, vendredi 16 juin, sous un petit village de toile, les vingt-trois grands donneurs d’ordre ont rencontré les dirigeants de cinquante entreprises locales, venus « faire leurs courses », selon l’expression du directeur de la centrale.

 Trois mille salariés sur le site en 2017/2018

 Il est vrai que les chiffres donnés par le patron de la centrale nucléaire ont de quoi interpeller les entreprises régionales : 3 millions d’heures travaillées en 2017/2018 : au plus fort de l’opération, près de trois mille salariés travailleront sur le site isérois. A comparer avec les 823 salariés actuellement employés au sein de la centrale.

 Pour commencer, il va falloir construire un parking prévu pour trois mille places, à proximité de la centrale…

 Les retombées économiques iront d’ailleurs au-delà de la sous-traitance, puisque les besoins en hébergement vont se faire sentir : ils sont estimés par le directeur à 1 100 lits. Idem pour la restauration.

Quatre-cents jours d’arrêts programmés

 Ce prolongement de la vie de la Centrale va en effet nécessiter des travaux d’importance qui vont demander de nombreux arrêts programmés du réacteur : quatre cents jours au total. D’autant que Fukushima qui est passé par là est resté dans toutes les mémoires, nécessitant des investissements supplémentaires imposés par l’Agence de Sûreté Nucléaire (ASN).

 Il va ainsi falloir remplacer les quatre générateurs de vapeur, un des principaux composants du circuit primaire d’une centrale nucléaire, mais aussi les pôles des transformateurs principaux, reconfigurer profondément le contrôle-commande de la centrale, ainsi que la salle de commande « pour rehausser le niveau de sûreté », augmenter les ressources en eau et en électricité de la centrale, etc.

 Les immenses turbo-alternateurs vont être entièrement révisés.

 Le groupe Vinci est ainsi en train de construire un nouveau bâtiment de 10 000 m2 , baptisé « Le Pilat » sur la centrale qui va accueillir 650 salariés : un investissement de 17 millions d’euros qui préfigure la suite qui va s’échelonner jusqu’en 2018…