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Le Ninkasi rajoute du whisky et de la vodka à sa production de bières

Après le lourd investissement dans une brasserie à Tarare, Christophe Fargier, le créateur du groupe lyonnais bâti autour du concept « Bière Burger Musique », « Le Ninkasi », est prêt à renouer avec le développement : il veut augmenter de 30 % sa production de bière, tout en se diversifiant dans le whisky et la vodka. De nouveaux établissements doivent également voir le jour.

 Seize ans après la création de son premier établissement dans le quartier de Gerland, le concept qui a fait le succès du groupe lyonnais « Le Ninkasi » ne semble pas avoir épuisé les ressorts de son succès. Malgré la crise et un investissement très lourd-3,7 millions d’euros- dans une fabrique de bières, en 2012, à Tarare, il a réussi à faire progresser l’année dernière son chiffre d’affaires de 5 % à 10,6 millions d’euros, tout en affichant un bénéfice de 123 000 euros.

 « Un résultat satisfaisant » pour Christophe Fargier, le créateur du groupe lyonnais, vu les circonstances.

 Suffisant en tout cas pour redonner à Christophe Fargier l’envie de poursuivre son développement ; et ce, dans plusieurs directions.

 Le groupe a su surfer sur le fort développement des micro-brasseries régionales ces quinze dernières années, en offrant au public, face aux bières sans caractère des grands brasseurs, des boissons à la forte personnalité, ancrées régionalement.

 L’ouverture de la brasserie de Tarare permet à l’entreprise de développer de manière importante sa production de bières : huit sortes différentes y sont produites. « Nous avons augmenté notre production de de 30 % en 2013 », précise Christophe Fargier qui vise la même progression cette année.

 Des bières de plus en plus présentes dans la grande distribution

 Actuellement sur un rythme de production de 7 000 hectolitres de bières blondes, blanches, et ambrées, la brasserie va augmenter ses volumes. Le Ninkasi qui veut rester régional va se développer « via la stratégie de l’escargot dans la grande distribution : nous venons de signer avec un distributeur d’Oyonnax dans l’Ain, nous sommes en négociation dans les deux Savoies et nous prospectons le Nord de l’Italie ».

 Le groupe veut également diffuser ses bières dans toute la France, à travers le réseau des cavistes traditionnels.

 Mais cette brasserie ultra-moderne va également lui permettre de se développer dans une autre direction, complémentaire : la distillation : Le Ninkasi entend produire de la vodka et du whisky. Christophe Fargier qui suit en l’occurrence « la stratégie de diversification de nombre de brasseurs écossais » a embauché pour ce faire un spécialiste issu d’une distillerie bourguignonne.

 Un whisky de cinq à sept ans d’âge

 Les premières vodkas seront rapidement produites. Ce sera plus long pour le whisky : « Nous qui n’avons aucune référence dans ce domaine, nous voulons pour nous imposer, produire un whisky de qualité : il aura de cinq à sept ans d’âge. Nous en produirons 50 hectolitres à plein régime ». Il faudra donc patienter un peu pour découvrir ce premier whisky made in Rhône-Alpes.

 Si la production de bières représente près de 15 % du chiffre d’affaires du groupe, l’essentiel de celui-ci, soit 9,2 millions d’euros, est constitué par le réseau d’enseignes qui a construit sa notoriété grâce au cocktail de bières, de burgers et de musique. Le groupe qui a donné en franchise le Ninkasi Sans Souci à Lyon 3ème et a vendu le restaurant Lyon Ampère, compte à ce jour huit établissements dans l’agglomération lyonnaise.

 Il a ouvert l’année dernière un nouvel établissement dans le quartier de la Guillotière à Lyon, doté d’une terrasse de 200 places ! Actuellement en travaux, celui-ci va, dès le mois d’avril, pouvoir également développer un service de restauration. Lorsqu’il tournera à plein ce nouvel établissement emploiera trente salariés.

 Christophe Fargier vient également d’acheter pour 1,5 millions d’euros « l’Angel Café » dans le quartier Saint-Paul à Lyon. : doté d’une terrasse de quarante places, ce nouvel établissement qui prendra la marque Le Ninkasi veut embaucher « de préférence des salariés anglophones car nous voulons nous adresser prioritairement à cette clientèle anglaise, locale, mais aussi touristique : il existe à Lyon peu d’endroits qui leur soient destinés », explique Chhristophe Fargier.

 Christophe Fargier veut mettre du houblon dans le Beaujolais

 Il compte également sortir de Lyon et ouvrir à terme des établissement à Villefranche, Bourgoin-Jallieu et Vienne.

 Tous ces projets expliquent le bond des investissements cette année : ils passeront de 1,2 millions d’euros en 2013, à 2,6 millions d’euros en 2014. Une croissance facilitée par l’arrivée dans le groupe, d’un business angel lyonnais qui a pris 20 % du capital.

 Enfin, jouant la carte régionale, Christophe Fargier travaille actuellement avec des viticulteurs du Beaujolais en mal de reconversion pour que ceux-ci produisent localement du houblon. Une production qui n’existe pour l’heure dans la région qu’à l’état embryonnaire…

 PhotoChristophe Fargier, le créateur de Le Ninkasi ; la brasserie ouverte depuis février 2012 à Tarare (Rhône).