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Le Plan Oxygène contre la pollution de l’air à Lyon impacte aussi les entreprises

Le vaste plan de lutte contre la pollution de l’air, baptisé « Oxygène » lancé par Gérard Collomb comporte des mesures qui concernent les entreprises : les poids-lourds vont être interdits sous Fourvière, une zone faible émission va être mise en place. Notamment…

Une coïncidence bienvenue. Au même moment où « Santé publique France » annonçait que les particules fines tuaient chaque année 48 000 Français, Gérard Collomb, président de la Métropole lyonnaise présentait son « plan Oxygène ».

En l’occurrence un vaste plan de lutte contre la pollution et non seulement les particules fines PM10, mais aussi le NOx (les oxydes d’azote). Et ce avant le vote des élus du conseil métropolitain, le lundi 27 juin.

Même s’il serait exagéré de dire que la Métropole est restée inactive sur cette question (*) ces dernières années, on peut s’interroger de savoir pourquoi maintenant seulement un vaste plan général contre la pollution de l’air qui selon un sondage inquiète 83 % des habitants du Grand Lyon ?

Une amende de 100 millions d’euros ?

L’une des raisons se trouve à Bruxelles. Une enquête est diligentée qui pourrait se traduire par de fortes amendes. Au plan national, pour l’ensemble des Métropoles en dehors des clous de la réglementation européenne, l’amende se chiffrerait à 100 millions d’euros.

Certes, dans ce cas, c’est l’Etat qui réglerai la facture, mais une condamnation ne serait pas bonne pour l’image de la Métropole lyonnaise.

Rappelons que l’année dernière, on avait tout de même comptabilisé 42 jours de pic de pollution induisant un dépassement des normes (65 jours en 2011, 57 en 2013)

Que propose ce vaste plan « Oxygène » présenté par Gérard Collomb ?

D’abord quelques mesures phares qui devraient impacter les entreprises.

Précision auparavant, les entreprises du couloir de la chimie sont peu concernées. Gérard Collomb estime qu’elles ont déjà fait le job en ayant diminué de 74 % leur émissions polluantes en matière de dioxyde de soufre, entre 2010 et 2014, par le biais d’une législation de plus en plus contraignante.

Interdiction de tout transit de poids-lourds sous Fourvière

En revanche, pour les entreprises, la mesure la plus contraignante est sans nul doute, l’annonce de l’interdiction absolue, dixit Gérard Collomb, de tout transit des poids-lourds sous le tunnel de Fourvière. C’est, pour une part déjà le cas, pas toujours respecté d’ailleurs. Ce serait cette fois la tolérance zéro.

Une autre contrainte se profile : la mise en place d’ici 2017, d’une zone à faible émission où là aussi les poids-lourds seraient bannis. Son périmètre précis reste à définir, mais là, l’objectif est de faire baisser le niveau de particules fines de 15 % et le Nox de 20 %.

Une concertation avec les professionnels des transports va être lancée.

La Métropole a fait le choix de limiter la circulation des poids-lourds, mais pas les véhicules particuliers. Pas de restrictions, en effet, pour les voitures les plus polluantes, contrairement à d’autres villes.

La circulation sur l’actuelle A7/A6 devraient s’avérer en outre plus compliquée. Non seulement du fait du déclassement en boulevard urbain, de Pierre-Bénite à Limonest, qui suit son cours, mais aussi parce que Gérard Collomb entend réserver une des trois voies aux transport en commun.

De 110 000 à 70 000 véhicules

Objectif de toutes ces mesures, y compris le déblocage du nœud de Manissieux (A43/A432), visant à  un meilleur contournement : permettre à terme, selon Gérard Collomb de faire baisser la pression des véhicules traversant Lyon, au nombre de 110 000 actuellement à 70 000. Un vœu pieu ?

S’y ajoutera, il est vrai ensuite, le vrai contournement de Lyon par l’ouest, « l’Anneau des sciences », mais il ne se fera pas avant…2030 , ce qui devrait définitivement permettre de résoudre le problème du transit lyonnais.

Les cheminées aussi

Les professionnels de la cheminée et du chauffage à bois vont pouvoir développer leur business. Parmi les responsables des particules PM10 les 8 % de familles de la Métropole qui se chauffent au bois et ne possèdent pas un chauffage adapté. Or, il faut savoir qu’entre une chaudière ou une cheminée adaptée et une qui ne l’est pas, le rapport en matière de particules va de un à trente !

Le plan Oxygène prévoit donc d’accompagner les familles pour qu’elles s’équipent d’un matériel moderne.

Au final, l’idée pour Gérard Collomb est de transformer les difficultés rencontrées face à la pollution, en atout : « Nous voulons développer les innovations technologiques », lance Gérard Collomb. Le défi mis en œuvre est favorable au développement des « cleantechs » qui pourront vendre leurs technologies testées à Lyon dans d’autres villes.

Un appel à projets en septembre

Pour accélérer le mouvement, Gérard Collomb lancera un appel à projets en septembre « aux acteurs du Numérique pour qu’il proposent eux aussi des solutions pour améliorer la qualité de l’air. » Un concours qui sera doté d’un prix

L’objectif du plan Oxygène apparaît relativement modeste : – 15 % d’émission de particules fines et – 20 % NOx, d’ici 2020. Mais pour la présidente d’Air Rhône-Alpes, cela serait suffisant pour remettre la Métropole lyonnaise -hormis quelques zones métropolitaines minoritaires, il est vrai-dans les clous de l’Europe…

(*)La Métropole a mis en place en 1992 et 1995 deux « chartes de l’écologie urbaine », puis l’Agenda 21 ; dernier dispositif mis en place : « Le Plan Climat ».