Le Stade des Lumières 3.0 de l’Olympique Lyonnais va faire basculer son modèle économique vers le B to B

Une véritable cash machine ! Telle était la description du futur stade de l’Olympique Lyonnais faite par Jean-Michel Aulas, le président du Club, en décembre, lors de l’assemblée générale de l’OL.

 Mais ce Stade qui est en train de recevoir son toit n’est pas seulement un outil financier qui va permettre au Club lyonnais de retrouver des couleurs. Ce sera aussi l’un des trois équipements du genre au monde à être autant connecté. Seuls deux stades aux Etats-Unis (Cowboys et MetLife Stadium) font aussi bien. Et assurément, ce sera le premier du genre en Europe…à ce stade très achevé du moins.

 C’est aux chefs d’entreprise invités lors du « Printemps des Entrepreneurs » du Medef Lyon-Rhône que Jean-Michel Aulas a délivré la primeur de ce deuxième temps de sa campagne « teasing » comme disent les publicitaires.

 Logique d’ailleurs ; et ce, à deux titres. Le thème de la manifestation patronale qui a attiré cette année deux mille chefs d’entreprise au Double Mixte sur le Campus de La Doua à Villeurbanne était justement … : « Connectés ».

 Les entreprises au cœur du nouveau modèle économique de l’OL

 Mais mieux encore : ce parterre patronal s’explique, car l’OL va, à l’occasion de la livraison de son nouveau stade de 60 000 places, faire basculer son modèle économique du B to C (de l’entreprise vers le consommateur, en l’occurrence, le supporteur), vers le B to B (Business to Business).

 Les entreprises seront au cœur du nouveau modèle économique de l’Olympique Lyonnais. Et dans ce cadre, le concept de Stade 3.0 joue un rôle essentiel. Rien d’étonnant donc, si Jean-Michel Aulas avait à ses côtés Thierry Bonhomme, le directeur exécutif d’Orange Business : l’opérateur national est en effet à l’origine de la technologie du Stade. Microsoft, ainsi que Cegid, la société dont Jean-Michel Aulas est le président sont également associés à ce développement technologique.

 A cet égard, Jean-Michel Aulas annonce avoir «  imaginé avec Patrick Bertrand, le directeur général de Cegid la création d’une Fondation pour accompagner des sociétés technologiques qui seront regroupées sur le site. »

 Cinq cent bornes WiFi dans l’enceinte du Stade

 On imagine sans mal l’ampleur de l’investissement : 25 000 des 60 000 spectateurs du Grand Stade pourront se connecter au même moment sur le Web. Pour ce faire, un système Wifi extrêmement puissant sera mis en place, à l’aide de pas moins de cinq-cents bornes disséminées dans l’enceinte.

 Ce qui permettra par exemple au spectateur sur place de suivre le match mieux encore que le téléspectateur assis à la maison derrière son écran TV.

 A l’aide de sa tablette ou de son smartphone, le spectateur installé dans le stade pourra à n’importe quel moment au cours du match, demander à une des très nombreuses caméras entourant le terrain de lui rejouer le but au ralenti ou de lui montrer en gros plan le visage du joueur au moment du but.

 Comme les journalistes sportifs, il aura aussi accès en temps réel à toutes les statistiques du match, il pourra commander de son siège, sa boisson, son burger, etc.

 Mieux même, tout ce qu’il achètera dans l’enceinte, il pourra le payer directement à partir de sa tablette ou de son smartphone, grâce à un système de carte de fidélité utilisable comme carte de paiement. Un système réalisé en partenariat avec la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes et le CIC-Lyonnaise de Banque. Le moyen ? Le système NFC « un véritable coffre-fort qui offre une sécurité totale », assure le président de l’OL.

 Un centre de loisirs permanent ouvert toute l’année

 Autre possibilité : les Loges louées à l’année par les entreprises bénéficieront bien sûr aussi de tous ces aménagements numériques. « Ces Loges ne seront pas seulement utilisables lors des matches, mais aussi tout au long de l’année car le Stade des Lumières ne sera pas qu’un Stade, mais un site de loisirs permanents ouvert toute l’année ! »

 Et d’ajouter : « Ce Stade va nous permettre de transformer profondément le modèle économique de l’OL qui va passer d’un modèle B to C, orienté vers le consommateur, au B to B. Ce sont les entreprises, qui, à 80 % permettront de conforter les finances du Club. »

 Et de lancer : « Ce nouveau modèle va nous permettre de bénéficier d’un équilibre et d’une récurrence qui vont nous permettre de retrouver le chemin du développement. »

 En bref, le rêve de tout président de Club en s’affranchissant quelque part de la glorieuse incertitude du sport !