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Le Tartufo, l’un des plus anciens Italiens de Lyon va céder  la place à un Japonais semi-gastronomique…

Bientôt au n° 37 de rue Saint-Hélène, dans le 2ème arrondissement de Lyon vous ne serez plus accueilli par l’accent chantant de Marco Asti, sa faconde souriante et le chant mélodique des plats du jour, toujours annoncés oralement, jamais par écrit.

Celui qui est sans doute le plus Lyonnais des Italiens servira ses dernières tables le mercredi 7 juillet. A 66 ans,  il rend son tablier pour prendre sa retraite.

Le point d’orgue de trente années de fidélité-chose rare à notre époque- à un lieu qui n’a jamais changé, même s’il a été régulièrement rafraichi, dont les murs sont en permanence recouverts de tableaux à l’instar des trattorias de Rome ou de Venise.

Le concept de la cuisine est lui-même resté le même pendant ces trente années : des plats italiens de différentes régions de la Botte  qu’on ne trouvait que là, à l’instar des sardines à la saor, ces sardines vénitiennes à l’aigre-doux ou du Vitello tonnato, un plat piémontais, un rôti de veau froid à la sauce au thon.

Des clients fidèles

Un restaurant fidèle depuis le début à ses codes transalpins hors les modes, ne pouvait qu’attirer des clients fidèles.  » Au fil des années, beaucoup sont devenus des amis et je dois dire que c’est avec un véritablement pincement au cœur que je ne les verrai plus régulièrement »‘ reconnaît Marco Asti sincèrement ému.

Il aurait bien sûr bien aimé que le Tartufo continue à servir  de porte-étendard à la cuisine transalpine à Lyon. Mais son fils Thomas qui pour suivre les traces de son père a suivi  les cours de l’Ecole Ferrandi à Paris est encore trop jeune pour reprendre l’établissement.  » Avant de créer son restaurant, il devra voyager, découvrir le monde, multiplier les expériences », reconnaît Marco Asti.

Le bouche à oreilles n’ayant donné que peu de résultat, il a fait appel à un cabinet spécialisé dans la vente de pas-de-portes, tenu par un de ses clients réguliers : en quelques jours, l’affaire était conclue.

 Le Tartufo va disparaître pour donner naissance à « Icho »

Les premiers acquéreurs potentiels sont immédiatement tombés sous le charme du lieu et ont signé sans barguigner.

Après quelques semaines de fermeture pour travaux, le Tartufo se transformera en « Icho », non japonais du ginkgo, le seul arbre qui a Hiroshima a survécu au feu nucléaire venu du ciel.

D’origine vietnamienne comme l’illustre leur patronyme, les nouveaux propriétaires, Denis et Lanphuongh Tran proposeront une cuisine totalement différente, mais qui aura un point commun avec celle du Tartufo : l’authenticité et le fait maison.

 Une cuisine fusion japono-française voisinera avec la cuisine traditionnelle japonaise que l’on a peu l’occasion malheureusement de goûter à Lyon. A la carte, également de shushis et sushimis, des brochettes. Bref, une carte qui balayera large et dont les prix se situeront à l’aune de ceux pratiqués par le Tartufo. 

 C’est Denis Tran, cuisiniers professionnel à la forte expérience, dans le Var et à Lyon, qui sera derrière les fourneaux.

 Ouverture à la mi-août

 Après quelques travaux de rafraichissements engagés dès la fermeture du Tartufo, l’ouverture des portes du nouvel « Icho » est prévue dès la mi-août. « Pour permettre , après une période de rodage d’être fin prêts pour la rentrée de septembre », explique Lanphuong Tran qui gère également des restaurants japonais franchisés à Lyon.

On attend donc avec beaucoup d’impatience le nouvel « Icho » dans lequel devrait vivre, espérons-le, encore l’esprit léger et goûteux du Tartufo. Merci Marco !