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Le carrossier de l’Ain, Lamberet, passe sous le contrôle de capitaux chinois

Après Dentressangle, un nouvel acteur du domaine des transports routiers prend la direction de l’étranger. Cette fois, il s’agit du carrossier de l’Ain, Lamberet, racheté, après un spectaculaire redressement par des capitaux chinois : 850 salariés et deux usines dans le département, ainsi qu’une troisième en perspective ?

L’histoire du carrossier Lamberet, spécialisé dans la construction de remorques frigorifiques aurait pu s’arrêter en 2009. Cette année là, l’entreprise qui était restée familiale depuis 1935 était contrainte de déposer le bilan au tribunal de commerce de Bourg-en-Bresse.

 Un fonds d’investissement français, « Caravelle », déjà propriétaire d’autres carrossiers, tel Marrell, reprend alors Lamberet à la barre du tribunal de commerce.

 Manifestement,il ne s’agissait pas pour le fonds d’investissement de créer des synergies entre ses différentes acquisitions, ni d’assurer son développement industriel, puisque « Caravelle » vient de vendre Lamberet à un très grand industriel chinois : Avic (China aviation industrie corporation), présent surtout dans l’aéronautique car souvent présenté comme le premier avionneur chinois, participant à la fabrication de l’A320 en Chine ; mais aussi actif dans l’automobile : 400 000 collaborateurs, 200 sociétés sur plus de 100 pays..,.

 Plus précisément, c’est l’une des nombreuses filiales de ce géant, Xinfei France, vient d’acquérir 100 % des actions du carrossier constructeur qui est basé à Saint-Cyr-sur-Menthon dans l’Ain.

 Le directeur général, Eric Méjean, conserve son poste

 Le directeur général de l’entreprise, Eric Méjean, conserve son poste et intègre à cette occasion, le comité de surveillance de Lamberet SAS.

 « Le changement d’actionnariat n’entraîne pas de modification dans l’organisation managériale et dans le fonctionnement général du groupe », précise le carrossier.

 « Désormais adossé à un groupe industriel puissant, Lamberet pourra renforcer sa capacité d’innovation et sa compétitivité en profitant des synergies R&D et achats du groupe Avic », ajoute, pour sa part, Eric Méjean.

 On ne connaît pas le montant précis de la transaction, non divulguée, mais « Caravelle » a vendu au géant chinois une entreprise qui était repartie de l’avant. Depuis le dépôt de bilan en 2009, Lamberet avait doublé son chiffre d’affaires à 140 millions d’euros avec 4 800 semi-remorques produites l’année dernière, contre 70 millions d’euros en 2009. Un redressement spectaculaire.

 Un retour à meilleure fortune qui avait permis à Lamberet d’embaucher et de renouveler ses gammes, en les segmentant par métiers.

 « Le premier quadrimestre a confirmé ce dynamisme, selon la direction, avec une hausse de 50 % des commandes par rapport à la même période l’an dernier. »

 D’aucuns craignent au sein de l’entreprise que l’acquéreur chinois ait opéré ce rachat pour simplement mettre la main sur le savoir-faire du carrossier.

 Ce n’est pas du tout le langage du directeur général resté en poste pour qui, Lamberet, vu sa croissance actuelle pourrait créer une nouvelle usine susceptible d’atteindre une superficie de 20 000 m2.

 Quatre sites de production dont deux dans l’Ain et peut-être un troisième…

 Lamberet dispose actuellement de quatre sites de production, à Saint-Cyr-sur-Menthon et Vonnas, dans l’Ain ; Sarreguemines en Moselle et Gross-Rohreim, en Allemagne, suite au rachat, en 2003, du carrossier allemand Kerstner.

 Le nouveau site pourrait être basé dans l’Ain, ou à tout le moins en Rhône-Alpes, mais rien n’est encore décidé. Ce futur investissement, s’il se réalise, illustrera clairement les intentions industrielles de l’acquéreur chinois.

 Un signal a été d’ores et déjà lancé par la direction qui signale que : « le niveau de commande croissant sera accompagné au mois de juin 2015 par le passage en trois équipes du site industriel implanté à Sarreguemines, dédié à la fabrication des panneaux composites isolants ».

 Il faut savoir que la région Rhône-Alpes est la deuxième région française en termes d’investissements chinois en France. Lamberet est dans la continuité d’une liste d’entreprises acquises qui s’allonge un peu plus chaque année : NFM technologies (tunnelier, à Lyon), Bluestar (Silicones, à Saint-Fons), pour les plus grandes. Quelle sera la prochaine ?