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Le chimiste américain Hexcel revient dans la course pour s’implanter au Sud de Lyon

La plate-forme chimique de Roussillon, au Sud de Lyon pourrait s’enrichir bientôt d’un chimiste américain de poids : le groupe Hexcel, l’un des leaders mondiaux de la fibre de carbone. Si la décision est prise-d’ici le 15 septembre- cela représenterait un investissement de près de 400 millions d’euros, avec près de 200 emplois à la clef. Ce projet permet de donner un coup de projecteur sur une zone industrialo-portuaire de 200 ha, susceptible d’accueillir près de 2 000 emplois.

Les zones industrielles offrant une vaste superficie sont de plus en plus rares en Rhône-Alpes. Or, le site multimodal de Salaise-Sablons qui propose à la fois le fer, la route et la voie d’eau est une des rares zones industrielles dans la région à pouvoir offrir près de 200 hectares encore vierges. Sa dénomination : ZIP, entendre Zone Industrialo-Portuaire.

Atout supplémentaire pour les investisseurs : basé à 40 minutes de Lyon, elle jouxte la plate-forme chimique de Roussillon, classée Seveso, ce qui suscite l’intérêt des entreprises chimique. Il est convenu qu’en France les sites classés Seveso sont gelés. Plus question d’en augmenter le nombre. Il risque donc d’avoir dans une certaine mesure raréfaction de ce type de sites.

D’où l’intérêt exprimé par le chimiste américain Hexcel qui a montré son intérêt pour s’installer sur ce site.

Après un petit tour de piste à l’automne dernier et une première prise de contact avec les élus et les responsables de la ZIP (Zone Industrialo-Portuaire) et ceux de la plate-forme chimique de Roussillon contigüe, le chimiste américain semblait avoir abandonné l’idée de s’installer, suscitant une vraie déception de la part des élus.

Or, l’espoir est en train de revenir. Hexcel qui n’a peut-être pas trouvé ailleurs ce qu’il cherchait, revient dans la course.

Décision au plus tard le 15 septembre

Selon Jean-François Carenco, préfet de région qui suit ce dossier de près, si la décision est prise, ce sera au plus tard au 15 septembre.

Cet investissement s’il se concrétise serait conséquent : Hexcel qui fabrique des fibres de carbone dont il est l’un des leaders mondiaux, annonce un investissement de près de 400 millions d’euros, en deux tranches de 200 millions d’euros chacune ; le tout créant près de deux cents emplois. Sans compter les retombées en termes de sous-traitance dans la région lyonnaise et en Rhône-Alpes..

Si la décision est prise, les travaux pourraient débuter dès le mois de mars 2015 pour un démarrage de l’activité en 2017.

L’importance de ce projet rare en cette période de basses eaux en matière d’investissement, est susceptible de redonner une nouvelle vigueur au projet de développement de la ZIP.

Neuf millions d’euros : telle est la somme  que la communauté de communes du Pays roussillonnais, la région Rhône-Alpes et le  Conseil général de l’Isère son prêts à mettre au pot  pour implanter cette société américaine Hexcel.

130 millions investis par les collectivités

Mais plus globalement, ce seraient 130 millions d’euros que les différents partenaires réunis au sein du syndicat mixte de la ZIP sont prêt à investir sur vingt-deux ans, pour développer cette zone dite industrialo-portuaire, sous forme d’acquisition de foncier, d’aménagements, de développement de voies ferroviaires, etc.

Une première tranche de 30 hectares sera livrable dès 2017.

Après la création de 900 emplois sur près d’une centaine d’hectares par vingt entreprises, le développement de cette zone industrialo-portuaire est relancé. Parmi les entreprises à être déjà installées sur le site de la ZIP : Saint Gobain Eurofloat, Dekra, Trédi, Geodis, Linde, etc.

Il restera en effet, si Hexcel s’implante, deux cents hectares à aménager, ce qui pourrait représenter près de deux mille emplois à créer, selon les études effectuées sous l’égide du syndicat mixte.

Pour redonner une impulsion à ce projet, deux paraphes ont été apposés au bas de documents le 30 juin dernier.

Garder la main

Le premier émane d’Erwann Binet, député et président de la SPL Isère Aménagement de l’Isère. Ce sera elle l’aménageur de cette Zone Industrialo-Portuaire. L’avantage de choisir cette structure : pas besoin d’appels d’offre. Les collectivités peuvent garder la main.

L’autre paraphe, apposé par Joëlle Seux, directrice de l’AEPI, l’Agence de Développement Economique du Département de l’Isère désigne cette structure dépendant du Conseil Général de l’Isère comme promoteur de ce site. A charge pour elle de trouver des entreprises candidates à l’implantation.

Quel type d’entreprises seraient accueillies sur ce site ? Pour Daniel Rigaud, le président du syndicat mixte de la ZIP « Ce serait d’abord des entreprises industrielles, y compris dans le cadre d’installations de démonstrateurs ou de pilotes. » Il verrait bien aussi « des entreprises connectées à l’écologie industrielle. » Ce pourrait être de grandes entreprises ou des PME. La porte n’est pas non plus fermées aux entreprises de logistique.

Une certitude : Si Hexcel dit oui en septembre à son implantation, le coup de projecteur qui sera alors donné permettra sans nul doute de favoriser la commercialisation de ces deux cents hectares restants…