Le commerce extérieur de Rhône-Alpes a connu un fort recul en 2013 !

Il y a un problème, mais où ? Divulguées par la CCI Rhône-Alpes (*) les statistiques de commerce régional pour 2013 laissent un goût amer. Elles ont reculé de 4,8 % à 45,8 milliards d’euros contre 48,2 en 2012. Un recul supérieur au recul français (- 1,6 %). Elles se retrouvent même à un niveau inférieur d’avant 2008 !

 La baisse des importations, moins importante (-1,7 %) n’a pas suffi pour que la région arrive à mettre en avant un solde positif, comme en 2012 (1,4 milliard d’euros). L’année dernière, ce solde s’est établi à – 45 millions d’euros. Un quasi-équilibre, certes, mais une telle situation s’est rarement rencontré dans la région, historiquement excédentaire. Et même, dans un passé pas si lointain, fortement excédentaire.

Rageant !

 Pourtant, ces deux dernières années, l’équipe Rhône-Alpes de l’export, regroupant tous les organismes spécialisé dans l’accompagnement des entreprises à l’international -à commencer par ERAI et les CCI qui œuvraient chacunes dans leur coin-ont regroupé leurs forces et ont mené les offensives en commun. Sans aucun succès. Rageant !

 Comment expliquer cette contre-performance ?

 Rhône-Alpes est en général une région forte dans l’export des biens intermédiaires et des biens d’équipements. Or, ceux-ci ont plongé. Une des principales raisons est la faiblesse de l’investissement chez nos principaux pays partenaires.

 Ainsi, les exportations de produits métallurgiques et métalliques ont diminué de 15,5 % en valeur.

 Les produits chimiques, parfums et cosmétiques, déjà mal orientés l’année précédente, ont reculé de 6,4 %.

 Le matériel électrique s’est également inscrit en baisse de 6,4 %. Pour ces trois catégories de produits, la tendance a été plus défavorable encore qu’au niveau national. Pour les machines en revanche, la dégradation a été moindre en Rhône-Alpes qu’en France (respectivement – 2,9 % et – 4,0 %).

 Chute de 26 % des produits pharmaceutiques

 Ce sont les exportations de produits pharmaceutiques, qui avaient déjà fortement ralenti l’année précédente qui ont le plus plongé, soit une chute de 26,1 % alors que la tendance nationale est restée positive (+ 2,5 %).

 Deuxième raison, la diminution des exportations régionales vers l’un des principaux clients de la région : les Etats-Unis. Il faut pointer là du doigt, la hausse de l’euro par rapport au dollar.

 Dans ce contexte d’appréciation de l’euro face au dollar, alors qu’elles étaient bien orientées l’année précédente, les exportations rhônalpines vers le continent américain ont fortement chuté.

 Un recul de – 13,4 % des exportations vers les Etats-Unis

 Une baisse de 12,9 % a été notée vers l’ALENA avec -7,7 % vers le Canada et – 13,4 % vers le Mexique et les États-Unis. Ces derniers ont cédé une place dans le classement des principaux pays clients de Rhône-Alpes, passant au cinquième rang derrière le Royaume-Uni.

 Elles n’ont pas été les seules : bien orientées en 2012, les exportations vers l’Asie ont reculé de 5,9 %.

 Dans ce contexte, la Corée du Sud se distingue avec des exportations qui poursuivent leur forte progression (+ 18,2 %), le pays passant du 20ème rang au 18ème rang des principaux clients de Rhône-Alpes.

 Les exportations vers Singapour ont également augmenté (+ 3,3 %). Celles vers la Chine-Hong-Kong ont en revanche diminué de 3,0 % et celles à destination du Japon ont plongé de 21,8 %.

 Bref, hormis la Corée et Singapour, la région n’a été bonne dans aucun compartiment du jeu…

 L’action énergique menée jeudi 5 juin par la BCE (Banque Centrale Européenne) pour mettre enfin la pression pour faire baisser l’euro par rapport au dollar va-t-elle enfin donner un peu d’air aux exportations rhônalpines ? C’est le souhait essentiel pour l’heure que l’on peut formuler…

(*) « Coup de projecteur », n° 13.